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«Quand j'ai effectué un transfert d'embryon congelé, ça coûtait environ 1800 $. Maintenant, c'est 2750 $.»
Être incapable d’avoir un enfant naturellement peut être extrêmement difficile. Mais si l’on prend en compte les coûts élevés des traitements de fertilité, la diversité des circonstances individuelles et le fait que l’industrie elle-même reste secrète sur les tarifs, cela peut rendre l’épreuve encore plus dévastatrice et difficile à planifier.
Kelsi Ribecco a additionné le coût de ses traitements de fertilité depuis 2018 et estime qu'elle a dépensé environ 75 000 $. Grâce au travail de son mari, ils bénéficiaient d’une couverture illimitée pour les médicaments — ce qui est rare, dit-elle — et ils recevaient un modeste remboursement d’impôt pour les frais médicaux.
Le total de leurs dépenses s'est élevé à environ 50 000 $. Ils ont financé les traitements avec une marge de crédit et elle estime qu'ils ont payé jusqu'à 12 000 $ supplémentaires en intérêts.
«La raison pour laquelle j'aime dire aux gens le total de [75 000 $] est que la plupart des gens n'ont pas la couverture que nous avons», affirme Mme Ribecco.
La professionnelle du marketing établie à Calgary est ambassadrice de Fertility Matters Canada. Elle publie des articles sur la maternité et son parcours de fertilité sur Instagram sous le nom de Ciao Kelsi.
Pour Mme Ribecco, l’infertilité était une condition existante et non due à l’âge. Elle voulait des enfants rapidement, dans l’espoir de tomber enceinte pendant sa lune de miel, mais son cas a été initialement considéré comme une «infertilité masculine». Plus tard, «l’infertilité inexpliquée» a été ajoutée à leur diagnostic après des tentatives infructueuses de fécondation in vitro (FIV).
À l’instar de nombreuses autres facettes de la vie, l’inflation a également durement frappé le secteur de la fertilité, souligne Mme Ribecco. Elle a récemment discuté des frais avec sa communauté Instagram et a entendu parler d'augmentations massives des prix depuis ses propres traitements. Elle a reçu des captures d'écran de contrats; de nombreuses cliniques de fertilité au Canada n'énumèrent pas les frais sur leur site web.
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Un Canadien sur six aura besoin de soins de fertilité, selon Fertility Matters Canada.
Le parcours de Mme Ribecco montre cependant l’énorme dépense potentielle que représente le simple fait de concevoir un enfant — sans parler du coût d’en élever un. La Banque Nationale, citant des données de Statistique Canada, estime que le coût d'élever un enfant jusqu'à la fin de l'adolescence peut atteindre 300 000 $.
Mme Ribecco s'estime toujours chanceuse. Elle a deux beaux garçons et un excellent travail qui lui permet d'assister à d'innombrables rendez-vous sans avoir à subir de réduction de salaire ni à utiliser ses vacances.
«Les personnes travaillant à taux horaire perdraient leur salaire ou une journée entière de travail pour prendre rendez-vous», mentionne-t-elle.
Les couples LGBTQ+ peuvent payer encore plus, selon elle. Les couples de femmes doivent payer pour un donneur de sperme, et les couples d'hommes doivent payer les frais de don d'ovules, de FIV et de maternité de substitution. Les dons d’ovules ou d’embryons peuvent également s’additionner si la femme a des problèmes de qualité des ovules.
Comme pour toute dépense prévisible de la vie, les futurs parents devraient établir un budget et un plan d'épargne dès qu'ils le peuvent, recommande Ravy Pung, planificatrice financière à la Banque Nationale au Québec.
«Il est difficile de déterminer quel sera le coût total des [traitements de fertilité], car cela dépend vraiment de la situation personnelle de chacun», soutient-elle, soulignant les coûts inattendus tels que des tests supplémentaires ou l'échec des procédures de FIV, ainsi que les dépenses supplémentaires liées à la maternité de substitution.
Mme Pung recommande d'investir dans un compte d'épargne libre d'impôt, afin que les rendements sur investissement soient à l'abri de l'impôt.
Il devrait toujours y avoir un plan alternatif, ajoute-t-elle, juste au cas où «il n'y aurait pas assez de liquidités, pas assez d'épargne. Vous devriez planifier comment obtenir une marge de crédit personnelle ou une marge de crédit hypothécaire».
Vous pouvez commencer à planifier à tout moment. Kalee Boisvert, conseillère financière chez Raymond James établie à Calgary, a des clients dans des carrières professionnelles qui congèlent leurs ovules avant même d'avoir trouvé un partenaire.
Elle encourage les clients dans cette situation à planifier, soulignant la contradiction d'attendre d'être en sécurité financière avant d'avoir des enfants, alors qu'attendre plus tard dans la vie pourrait entraîner de nombreux traitements de fertilité coûteux.
«Beaucoup de gens finissent par gaspiller leurs économies», mentionne Mme Boisvert.
«[Planifier garantit] que vous n’exploitez pas vos ressources pour la retraite. Lorsque nous parlons d’avoir un enfant plus tard dans la vie, cela retarde presque la date prévue de votre retraite. Vous commencez à penser: ‘‘Eh bien, je ne veux pas prendre ma retraite quand ils auront 16 ans, je veux continuer à travailler jusqu’à ce qu’ils soient à l’université’’.»
Le taux brut de naissances vivantes par transfert d'embryon chez les femmes âgées de 35 à 39 ans est inférieur à 30 %, selon The Health Insider, citant les données de la Société canadienne de fertilité et d'andrologie.
Mme Boisvert a entendu des exemples de femmes cherchant un traitement de fertilité à l’étranger, car certaines cliniques «garantissent» le succès sans frais supplémentaires.
«Les cliniques de Calgary n’ont pas ce processus, dit-elle. Si cela échoue, vous n’avez qu’à continuer d’essayer, et vous devez continuer à payer pour cela à chaque fois.»
L’accessibilité et l’abordabilité varient également à travers le pays.
Melissa Stasiuk, responsable du développement de la salle de rédaction du Globe and Mail, a écrit un article pour la publication en 2020 sur l'accès inégal et la «mosaïque» de services, de frais et de soutien gouvernemental à travers le Canada.
Mme Stasiuk et son mari ont dépensé près de 12 000 $ de leur poche, après avoir reçu un financement du Programme ontarien de procréation assistée. Elle a souligné que tout le monde ne bénéficie pas du soutien du gouvernement.
«Si vous n'avez pas de financement, les coûts sont beaucoup plus élevés, relate-t-elle dans un courriel. Comme 20 000 $ ou plus. Et parfois, les gens doivent faire plus d’un essai.»
De nombreuses régions du Canada ne disposent pas de cliniques de fertilité, a souligné Mme Ribecco. Même si les gens pouvaient se permettre les traitements, l’accès à une clinique entraînerait du temps et des coûts supplémentaires pour les déplacements, les vols, les hôtels et les congés du travail.
«Comment peut-on faire cela?», se questionne Mme Ribecco.
«Comment cela serait-il possible pour le Canadien moyen? Ce n'est tout simplement pas possible. Si vous avez un diagnostic d'infertilité, quel qu'il soit, et que vous n'avez pas les moyens de payer le traitement, vous n'avez tout simplement pas la possibilité d'avoir des enfants. C'est vraiment triste», déplore-t-elle.