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Le syndicat a indiqué, par voie de communiqué, que plus de 82% des syndiqués se sont prononcés lors du vote.
Les syndiqués d'Airbus Canada à Mirabel ont rejeté l'offre patronale dans le cadre des négociations sur leur convention collective et se sont dotés d'un vote de grève, a annoncé dimanche le syndicat de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA).
Le syndicat a indiqué, par voie de communiqué, que plus de 82 % des syndiqués se sont prononcés lors du vote. Parmi eux, 99,6 % des membres de l’unité Airbus Canada, section locale 712, se sont prononcé contre l'offre patronale. L'unité représente près de 1300 travailleurs.
Le vote de grève a pour sa part été soutenu par 98,9 % des membres qui ont voté, donnant ainsi le pouvoir au syndicat de déclencher une grève générale illimitée.
Selon le syndicat des machinistes, les hausses de salaire, les primes de quart et d’affectation, les vacances, l’horaire de travail, l’obtention de garanties d’emplois et le régime de retraites et d’assurances collectives sont les enjeux au cœur des négociations.
«Avec l’inflation des deux dernières années, les augmentations salariales qui sont proposées aujourd’hui, elles ne comblent même pas la perte du pouvoir d’achat», a expliqué Éric Rancourt, porte-parole à la table de négociation et représentant de l’AIMTA pour le Québec.
La convention collective des travailleurs de Mirabel est venue à échéance le 1er décembre 2023, et les discussions avec la partie patronale se sont amorcées en novembre dernier.
Le syndicat souligne qu'Airbus Canada prévoit rentabiliser le programme d'appareils A220, anciennement la C Series de Bombardier, d’ici 2026.
«L’enjeu pour atteindre la rentabilité pour l’employeur, c’est d’atteindre son objectif de 14 avions par mois, 10 à Mirabel, et quatre à Mobile, en Alabama. Mais pour arriver à ça, l’employeur a besoin de l’engagement des travailleurs à 100 %, et pour l’obtenir, ils vont avoir besoin d’un bon contrat de travail», a soutenu M. Rancourt.
«Aujourd’hui, ce qu’on constate, c’est que l’engagement est effrité, parce qu’il y a de la déception de la part des travailleurs dans ce qui a été soumis», a-t-il ajouté.
Même si le syndicat a désormais le pouvoir de déclencher une grève, il n'en est pas encore là, a indiqué M. Rancourt.
«Ce qu'on va faire, dès demain matin (lundi), c'est établir des moyens de pression à l'intérieur de l'usine, pour ralentir la production, entre autres», a-t-il dit, sans vouloir divulguer plus de détails.
Les deux parties poursuivront leurs discussions à la table de négociation lundi.
«Cette première offre avait été proposée au syndicat, suite à des discussions ouvertes qui ont eu lieu depuis quelques mois et prenait en compte, notamment le contexte actuel de l’A220 qui n’a pas encore atteint son seuil de rentabilité. Il s’agissait donc d’une étape dans les négociations. Bien que nous considérons qu’il s’agissait d’une offre rationnelle en ligne avec le contexte économique du programme A220, nous prenons acte des résultats du vote», a réagi par courriel la porte-parole d'Airbus Canada, Amélie Forcier.
Elle a aussi indiqué qu'Airbus «a à cœur l’engagement de ses employés», et qu'il souhaite «continuer le dialogue constructif qui s’est amorcé au cours des derniers mois».