Début du contenu principal.
La DPJ signale une hausse de 12,5% des signalements pour 2021-2022 pour un total de 132 632 signalements.
La Direction de la protection de la jeunesse a reçu en moyenne 363 signalements d'enfants par jour au Québec pour l'année 2021-2022. Il s'agit de 40 signalements quotidiens de plus que l'année précédente.
Le 19e bilan annuel des directeurs de la protection de la jeunesse dévoilé mardi sous le thème «J’aimerais vous dire» dénombre 132 632 signalements un peu partout en province au cours de l’année 2021-2022 , comparativement à 117 904 l'année précédente, ce qui représente une augmentation de 12,5 %.
«C’est clair que 12,5% c’est une hausse remarquable et c’est une hausse préoccupante parce que ça veut dire que nous avons des appels pour des enfants en détresse. Une hausse du nombre de signalements ça veut aussi dire que collectivement, on se préoccupe de nos enfants. Il faut aussi regarder les signalements retenus et là il y a une baisse. Cette baisse s’explique notamment par le fait que nous avons beaucoup de services de première ligne qui agissent en collaboration avec nos équipes et qui permettent à la DPJ d’agir comme un simple filet de sécurité autour des enfants», affirme Assunta Gallo, directrice de la protection de la jeunesse, CIUSSS Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal.
«Nous voulons que les jeunes reçoivent dans les meilleurs délais les services nécessaires pour leur sécurité et leur développement. Nos interventions doivent redevenir une mesure exceptionnelle», ajoute-t-elle.
Mme Gallo estime que des actions concrètes doivent être entreprises «rapidement afin de démontrer que les enfants sont une réelle priorité».
En 2021-2022, les DPJ du Québec ont retenu 43 688 signalements, soit une baisse des signalements retenus de 2,3 % comparativement à l’exercice 2020-2021.
DPJ - 19e bilan annuel 2021-2022
Le taux de rétention des signalements est de 33 %. L’an dernier il était de 37,9 %.
Les signalements proviennent, encore cette année, en majorité des employés d’organismes publics (34 %) les proportions n’ayant presque pas bougé par rapport aux années précédentes.
Le principal milieu de vie des enfants pris en charge par la DPJ est toujours le milieu familial (53,7 %). On constate encore cette année qu’une plus grande proportion d’enfants demeure auprès d’une personne significative (14,7 %).
Dans le cadre de leur bilan annuel, les directeurs et directrices de la protection de la jeunesse ont voulu mettre en lumière des initiatives qui peuvent avoir un effet aussi bien préventif que curatif sur les enfants et les familles.
En voici quelques exemples :
Le programme Agir tôt, disponible via les CLSC, vise une détection plus rapide des enfants susceptibles de présenter des carences sur le plan du développement, afin qu’ils puissent atteindre leur plein potentiel.
Le programme Mots d’enfants vise à stimuler le développement du langage chez les jeunes enfants. Élaboré par une maman orthophoniste spécialisée en protection de la jeunesse, il s’adresse particulièrement à ceux qui éprouvent des difficultés langagières.
Ma famille, ma communauté est une adaptation d’un programme américain qui vise à susciter la mobilisation et la concertation de toutes les ressources d’une communauté pour permettre à des familles vulnérables d’être bien accompagnées dans leur milieu. Offert par les CISSS et les CIUSSS.
L’initiative Espace parents s’adresse aux défis que pose la parentalité dans un contexte d’immigration. Le projet migratoire d’une famille est souvent centré sur l’intérêt de l’enfant, puissant vecteur d’intégration dans la nouvelle société. L’initiative Espace parents est offerte par 35 organismes communautaires répartis dans 14 régions du Québec.
Le programme LOTUS. Il s’agit d’un programme développé par Boscoville qui vise à réduire les risques de récidive dans le contexte de l’application de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Jusqu’en 2023, LOTUS sera expérimenté dans quatre régions du Québec: Montréal, Abitibi-Témiscamingue, Mauricie–Centre-du-Québec et Québec–Capitale-Nationale. On prévoit de déployer ensuite ce programme dans les CISSS et les CIUSSS de l’ensemble de la province.
Sachez qu’il existe aussi, dans chaque région du Québec, divers programmes qui visent à prévenir la négligence et qui ciblent les familles à risque.
À lire également :
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a accueilli avec intérêt l'édition 2022 du bilan des directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ) du Québec.
Le ministre Carmant tient à rappeler que plusieurs actions ont été déployées au cours des dernières années afin de rehausser la qualité et l'accès aux services pour les jeunes en difficulté et leur famille et de consolider les services en protection de la jeunesse.
Il cite notamment le déploiement des Étapes de mise en œuvre des recommandations de la Commission Laurent, la nomination de Catherine Lemay à titre de directrice nationale de la protection de la jeunesse et la sanction, le 26 avril dernier, du projet de loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse, qui a pour objectifs, notamment, de mieux prévenir la détérioration des situations, d'assurer un meilleur filet de sécurité pour les familles vulnérables et de rappeler l'importance de la responsabilité collective ainsi que la nécessité de mieux communiquer les renseignements nécessaires pour protéger les enfants.
« Je profite de l'occasion du dépôt du bilan des DPJ pour saluer le travail des équipes, de même que les efforts déployés par celles-ci pour améliorer nos façons de faire, au bénéfice de nos enfants et de leur famille. Depuis bientôt quatre ans, notre gouvernement a fait des enfants du Québec une priorité et plusieurs actions concrètes ont été posées. Nous avons notamment revu nos standards de pratique, modifié la Loi sur la protection de la jeunesse, déployé Agir tôt, et maintenant nous en voyons les effets concrets. Il reste cependant encore beaucoup à faire et c'est pourquoi nous redoublerons d'efforts au cours des prochains mois, devant les défis qui nous occupent», affirme M. Carmant.