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«La diffusion en continu ne disparaîtra pas. Ce n'est pas un créneau. La télévision devient un créneau.»
Les Canadiens choisissent de plus en plus de regarder la télévision sur des plateformes de diffusion en continu payantes, comme Netflix ou Disney Plus, malgré la hausse constante des prix de ces services.
Un rapport annuel publié lundi par Convergence Research suggère que l'introduction des forfaits de base financés par la publicité a contribué à maintenir l'élan des plateformes de diffusion en continu dans la lutte contre les fournisseurs traditionnels de télévision par câble et par satellite.
«La révolution a déjà eu lieu. La diffusion en continu ne disparaîtra pas. Ce n'est pas un créneau. La télévision devient un créneau.»
Le rapport Couch Potato 2025 de l'entreprise, publié pour la première fois en 2003, estimait que 46 % des ménages canadiens, soit un total de 7,35 millions, n'avaient pas d'abonnement de télévision auprès d'un fournisseur de câble, de satellite ou de télécommunications à la fin de l'année dernière.
Ce chiffre est en hausse par rapport aux 42 % de 2023 et devrait atteindre 54 % d'ici 2027.
Parallèlement, le nombre de Canadiens abonnés aux plateformes de télévision traditionnelles a diminué de 4 % l'an dernier, leurs revenus d'abonnement ayant chuté de 5 % pour s'établir à environ 6,5 milliards $ par an.
Le rapport prévoit des baisses annuelles similaires des abonnements et des revenus jusqu'en 2027.
Malgré le nombre croissant de Canadiens qui se désabonnent, les consommateurs paient des prix plus élevés que les années précédentes pour les plateformes de diffusion en continu.
Les ménages canadiens abonnés à une ou plusieurs plateformes numériques ont payé environ 8 % de plus en 2024 par rapport à l'année précédente, a indiqué M. Eiley.
Le rapport indique que les 10 principaux fournisseurs de diffusion en continu ont augmenté leurs prix de 6 % en moyenne l'an dernier pour les consommateurs canadiens. Son analyse plus large de plus de 50 services de diffusion en continu disponibles au pays a montré que les revenus d'abonnement canadiens ont augmenté d'environ 15 % sur un an pour atteindre 4,2 milliards $.
«En réalité, la majorité des abonnés à la télévision auront un abonnement (de diffusion en continu), mais l'inverse ne sera pas vrai», a mentionné M. Eiley, soulignant que les abonnés aux services de diffusion en continu paient en moyenne pour 2,6 plateformes par foyer.
Bien que le coût de ces services continue d'augmenter et que les restrictions sur le partage des mots de passe soient devenues monnaie courante, M. Eiley a déclaré que les consommateurs canadiens sont toujours attirés par ces plateformes, en grande partie grâce à la disponibilité de forfaits plus abordables, soutenus par des publicités.
En janvier, Netflix a augmenté le coût mensuel de son forfait canadien standard avec publicités de 2 $, le portant à 7,99 $ par mois, tandis que le prix de son forfait standard sans publicité a augmenté de 2,50 $ par mois, pour atteindre 18,99 $.
La diffusion en continu mensuelle sur Disney Plus a augmenté de 1 $ l'automne dernier, pour atteindre 8,99 $ avec publicités ou 12,99 $ sans.
Dans l'ensemble, les offres avec publicités représentent des «économies de coûts importantes», a souligné M. Eiley, car les prix d'abonnement sont en moyenne 39 % inférieurs à ceux des forfaits supérieurs sans publicité.
Cela satisfait les consommateurs, même si certains peuvent trouver frustrant de devoir endurer les pauses publicitaires après avoir été gâtés pendant des années, selon lui.
«Pour la plupart des gens, le prix est le principal critère, a affirmé M. Eiley. Cette offre moins chère est le moteur principal.»
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) s'efforce de remédier au déséquilibre du marché face à la popularité croissante des services de diffusion en continu.
Après l'entrée en vigueur de la Loi sur la diffusion continue en ligne en 2023, obligeant le CRTC à moderniser le cadre canadien de radiodiffusion, le Conseil a imposé aux diffuseurs étrangers de verser 5 % de leurs revenus annuels canadiens à un fonds dédié à la production de contenu canadien.
Mais de grands diffuseurs mondiaux, comme Netflix et Disney+, ont intenté des poursuites judiciaires de ce type.
Une audience devant la Cour d'appel fédérale est prévue en juin, avant que la majeure partie des fonds ne soit versée en août.
«La télévision ne connaît pas de croissance et la diffusion en continu génère des revenus à deux chiffres, a indiqué M. Eiley. Le problème pour le Canada, c'est que la grande majorité de ces revenus sont destinés à des fournisseurs non canadiens. (…) Il s'agit toujours d'un marché dominé par les non-Canadiens.»