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«L'école n'est pas un lieu de prière.» Une directive sera envoyée aux Centres de services scolaires (CSS), à la suite de pressions venant du Parti québécois (PQ), notamment.
Bernard Drainville, ministre de l'Éducation, a indiqué mercredi à l'Assemblée nationale qu'il va émettre une directive pour interdire les salles de prière dans les écoles publiques du Québec.
La directive sera envoyée aux Centres de services scolaires (CSS), à la suite de pressions venant du Parti québécois (PQ), notamment.
«L'école n'est pas un lieu de prière, ce n'est pas compliqué», a déclaré le ministre Drainville. «J’ai des cas d’écoles, au moins deux, qui ont été portés à mon attention, et je trouve que de transformer une salle de classe en salle de prière n’est pas compatible avec la laïcité de l’État.»
Deux écoles secondaires lavalloises ont récemment ouvert des locaux temporaires de recueillement pour des élèves musulmans, parce que ces élèves priaient à des endroits jugés inappropriés par la direction des établissements en question, a rapporté le 98,5 FM.
Une motion péquiste demandait en matinée, avant la mêlée de presse, que le gouvernement de François Legault rappelle «que les écoles ne sont pas des lieux cultes». Elle a été adoptée à l'unanimité.
Pour M. Drainville, la Loi sur la laïcité de l'État est claire: «elle dit que l’État québécois est laïque, et à l’intérieur de l’État québécois, il y a des institutions publiques. L’école est une institution publique fondamentale au sein de l’État québécois». Reste que son cabinet a dû préciser, après la mêlée de presse, que la directive allait s'appliquer à l'ensemble des locaux des écoles, incluant les gymnases, et pas seulement aux salles de classe. Aucun local, donc, ne pourra être dédié à la prière.
Le texte de loi prévoit «la séparation de l’État et des religions, la neutralité religieuse de l’État, l’égalité de tous les citoyens et citoyennes», ainsi que la liberté de conscience et la liberté de religion». Cela s'applique entre autres aux institutions gouvernementales, dont font partie les CSS.
Le ministre Drainville a précisé qu'il n'interdisait pas la prière en soi à l'école. «Il y a toutes sortes de façon de prier. Non, je ne peux pas interdire de prier», a-t-il commenté.
Notons que la position du ministre a passablement évolué en l'espace de 24 heures. Mardi, le père de la Charte des valeurs du PQ avait demandé aux écoles de ne pas réserver de locaux de prière à une seule religion et de s'assurer que l'égalité entre les hommes et les femmes soit respectée.
Ce n'était guère suffisant pour le PQ, qui réclamait un signal fort du ministre de l'Éducation afin d'éviter la multiplication des locaux de prière dans les écoles.
«Si on accepte ce qui se passe, (...) ça devient jurisprudence et il y aura des demandes ailleurs, a insisté M. Bérubé mercredi matin. On peut prier intérieurement aussi, pas besoin d'avoir un local aménagé à cette fin.»
À son initiative, les élus ont adopté à l'unanimité mercredi une motion précisant que «la mise en place de lieux de prière, peu importe la confession, dans les locaux d'une école publique va à l'encontre du principe de laïcité».
Avec la collaboration de Simon Bourassa pour Noovo Info et de La Presse canadienne