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Un nombre impressionnant de véhicules avait envahi le centre-ville d'Ottawa dans le secteur du parlement, vendredi soir.
Un nombre impressionnant de véhicules avait envahi le centre-ville d'Ottawa dans le secteur du parlement, vendredi soir.
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La mobilisation des camionneurs a commencé à prendre forme dans l'après-midi devant le parlement. De nombreux manifestants provenant du Québec font partie des opposants contre la vaccination obligatoire des camionneurs transfrontaliers et autres mesures sanitaires.
Sur la rue Wellington devant le parlement, un Sherbrookois, assis sur la portière d'un véhicule en marche, anime la foule en jouant du tambour. «Enough is enough man! on veut notre liberté!» lance le manifestant, tout sourire, au journaliste de La Presse Canadienne.
Dans le véhicule qui le précède, le conducteur brandit une pancarte sur laquelle il est écrit «Nous sommes les marginaux!».
«Trudeau nous traite de marginaux. Il verra samedi qu'est ce que des marginaux sont capables de faire», a prévenu le conducteur à La Presse Canadienne.
En fin d'après-midi, ils étaient plusieurs centaines devant la colline du Parlement où beaucoup de drapeaux du Québec se mêlaient aux drapeaux patriotes, à ceux du Canada et aux pancartes affichant des slogans hostiles au premier ministre Justin Trudeau.
Paul Poulin, un vétéran du Royal 22e Régiment, s'est déplacé au parlement dans le but de faire «tomber toutes les restrictions» et il promet de «rester le temps qu'il faudra».
«Quand la vérité sortira, c'est triste à dire, mais il y a des gens qui devront passer au jugement», a expliqué l'homme vêtu d'un uniforme milliaire avant d'ajouter en désignant le parlement: «Si vous vous demandez si je suis un complotiste, moi je ne fais pas de complot, aller dans la grosse cabane derrière moi si vous voulez trouver des complots».
Le camionneur André Landry a fait la route depuis Grand-Remous avec sa femme pour manifester. Les deux refusent de se faire vacciner. «Je suis assez raide que les aiguilles ont cassé quand ils ont essayé de me vacciner», a plaisanté le camionneur plutôt costaud qui ne croit pas en l'efficacité des vaccins.
«Je ne peux plus aller aux États-Unis, mais c'est pas grave, dans mon boute j'ai de l'ouvrage en masse», a-t-il expliqué en disant qu'il manifeste par solidarité pour ces collègues, mais aussi pour que cessent «toutes, toutes, toutes les restrictions».
Interrogé sur la possibilité que des groupes mal intentionnés se servent de la cause des camionneurs pour commettre des actes déplorables, André Landry a répondu «qu'icitte c'est toute du monde pacifique, à part si des antifas cherchent à faire du trouble».
Quand le journaliste de La Presse Canadienne lui fait remarquer que quelques minutes plus tôt, trois hommes l'ont entouré en lui lançant des insultes et en criant «f... you! get away now!», le forçant ainsi à quitter les lieux en plein milieu d'une entrevue, le camionneur de Grand-Remous garde le sourire et explique que c'est parce «qu'il y a plein de monde comme vous autres qui content des menteries».
Selon lui, et plusieurs manifestants rencontrés devant le parlement, les journalistes, les médecins et les politiciens mentent à la population.
Pendant ce temps, plusieurs convois en provenance de plusieurs régions du pays se préparent à la grande mobilisation de samedi dans la capitale.
À Les Coteaux en Montérégie, Dominick Prud'homme en était aux derniers préparatifs vendredi après-midi d'un convoi qu'il organise dans sa région.
Il est doublement vacciné, sa femme, qui l'accompagnera dans la capitale samedi, l'est également.
«On est vacciné, on est quelques autos qui partons, tous des vaccinés ensemble», a mentionné M. Prud'homme.
«J'ai embarqué dans ce mouvement-là principalement parce que je suis contre le passeport vaccinal», a-t-il dit avant d'ajouter: «Je me demande jusqu'à quel point là on va continuer de viser les non-vaccinés et leur enlever des droits?».
Il a expliqué à La Presse Canadienne qu'il avait suivi la plupart des mesures sanitaires depuis le début de la pandémie, mais que maintenant, il en a «plein son truck».
«Je suis bien loin d'être un scientifique ou un expert dans le domaine, mais si on regarde ce qui se passe, on a à peu près les pires mesures, puis on a le pire bilan», a t-il mentionné pour expliquer son exaspération.
Plus la journée avançait vendredi et plus le centre-ville d'Ottawa se remplissait de camions et plus les klaxons se faisaient entendre près du parlement.
Vers 19h, une boule de feu, qui pourrait être un feu d'artifice, a été lancée dans les airs sur la rue Queen, non loin du parlement.
Le Service de police d'Ottawa a déclaré qu'il avait appelé des renforts pour aider au maintien de la paix alors que des milliers de véhicules, dont des camions lourds, poursuivaient leur route vers la capitale nationale vendredi.