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Résolution numéro 1: «vous avez le droit de garder le silence».
L’année 2023 vient de se terminer et en ce début d’année 2024, c’est la période idéale pour les remises en question et les prises de résolutions. Voici celles que je suggère à Donald Trump et au parti républicain.
C’est à la fois une résolution que devrait prendre l’ex-président, mais assurément le souhait ardent de sa brochette d’avocats. Quatre procès au criminel sont à l’agenda en 2024 et la conclusion d’un procès au civil qui pourrait être extrêmement coûteux pour Donald Trump et ses proches.
Lors de son témoignage historique, dans ce procès qui se tenait à New York, Trump a utilisé la salle du tribunal comme il utilise un aréna lors de ses rassemblements politiques. «Chasse aux sorcières, fraude, Amérique en danger» tous les mêmes thèmes si retrouvaient au point où le juge a demandé aux avocats de l’ex-président de le contenir avant que des conséquences soient imposées.
Il est aussi visé par des bâillons partiels dans plus d’un dossier pour avoir attaqué directement des individus travaillant pour le département de la justice. Est-ce qu’il choisira d’écouter les conseils de ses avocats et éviter d’envenimer des situations déjà difficiles? Si on se fie à l’histoire, ce serait bien surprenant.
Le calendrier indique bien janvier 2024, mais si vous êtes attentifs aux discours de Trump depuis plus de trois ans, on pourrait croire que le temps s’est arrêté en novembre 2020 lors de la dernière élection présidentielle. Donald Trump est non seulement accusé au fédéral et en Géorgie d’avoir voulu renverser le résultat de l’élection, mais il se plaint encore d’avoir été victime d’une grande fraude lors de chaque apparition publique.
Que ce soit en scrum en marge d’un procès ou dans un rassemblement politique, il rappelle, à qui veut bien l’entendre, qu’il a non seulement gagné en 2020, mais avec une marge historique.
Donald Trump n’a actuellement rien pour séduire un nouvel électorat ou rassurer ceux qui l’ont délaissé depuis les actions qui ont mené à l’assaut du Capitole. S’il présente un colistier ou une colistière «non-MAGA», cela pourrait rassurer l’électorat « classique » conservateur qui ne se retrouve pas en Trump. Un peu comme Mike Pence en 2016 qui venait apaiser les inquiétudes des évangélistes et des gens qui n’avaient pas confiance en Donald Trump.
Cette fois-ci, une femme pourrait être un choix intéressant. Je me permets de faire un léger cliché en rappelant que le vote des femmes de banlieue est un vote extrêmement important et cet électorat est courtisé par les deux partis à chaque cycle électoral. Une femme, qui respecte les mouvements pro-choix, qui n’est pas de l’extrême droite, pourrait être une bonne option. Oublions les Marjorie Taylor Greene de ce monde. Mais est-ce qu’une femme comme ça souhaite se joindre au ticket républicain?
Donald Trump et le parti républicain ont en théorie un scénario quasi rêvé entre les mains : le président Biden est impopulaire et une grande partie des démocrates souhaitent avoir un autre candidat sur le bulletin de vote. Il est critiqué sur sa gestion de l’aide quasi inconditionnelle offerte à l’État d’Israël et sur de multiples autres dossiers, dont l’économie.
En temps normal, le parti opposé saurait saisir la balle au bond. Dans la situation actuelle, on semble avoir l’absence d’une stratégie claire. On parle encore de l’élection « volée » en 2020 et des procès de l’ex-président en négligeant de présenter une plateforme claire qui va motiver les électeurs.
Comment un candidat comme George Santos a-t-il pu passer l’étape de la vérification d’antécédents lorsqu’il a demandé d’être candidat républicain dans l’État de New York? Comment est-ce que son CV et même sa biographie n’ont pas déclenché l’alarme générale à la première lecture?
Il a menti sur absolument tout (ou presque). Le parti républicain est pourtant un parti d’expérience et relativement rigoureux. C’est tout simplement honteux de penser qu’il a pu passer aussi facilement à travers le processus de sélection et n’a pas été freiné avant d’embarrasser le parti à New York et de se faire montrer la porte du Congrès de façon historique ! Il ne fallait pas être un agent du FBI pour réaliser que ce candidat était hautement problématique.
Je vais déplaire avec mon dernier point et en choquer certains, mais ceci n’est pas une question d’être pour ou contre Trump, mais plutôt de déterminer qui peut battre Biden à l’élection générale. Je n’ai pas de boule de cristal pour connaître le résultat de la prochaine élection, mais je peux affirmer sans gêne qu’une candidate comme Nikki Haley ou un autre candidat plus au centre aura beaucoup plus de facilité à battre un Joe Biden qui cumule les mauvais sondages.