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La Garde côtière américaine affirme qu'un véhicule sous-marin a localisé un champ de débris près de l'épave du Titanic, à la recherche du submersible Titan.
La Garde côtière américaine affirme qu'un véhicule sous-marin a localisé un champ de débris près de l'épave du Titanic, à la recherche du submersible Titan.
La Garde côtière américaine a confirmé quelques heures plus tard jeudi que les débris repérés étaient ceux du submersible, qui aurait implosé. Les autorités ont donc confirmé la mort des cinq passagers à bord du Titan.
Les recherches se sont intensifiées, jeudi, pour retrouver le petit submersible perdu dans les profondeurs de l'océan Atlantique Nord, alors que l'on s'approchait du seuil critique des 96 heures où l'on s'attend à ce que l'oxygène vienne à manquer pour les cinq personnes qui se trouvent à bord.
Deux autres véhicules télécommandés ont plongé jeudi matin pour se joindre aux efforts de recherche du submersible Titan, a écrit la Garde côtière américaine sur Twitter.
Un autre véhicule télécommandé déployé par le navire canadien Horizon Arctic avait atteint le fond de l'océan sur le site du naufrage du Titanic, et un autre, du navire français L'Atalante, était en route.
On estime que le submersible Titan, de la taille d'une minifourgonnette, disposait d'une réserve d'air respirable d'environ quatre jours lorsqu'il a été mis à l'eau dimanche matin dans l'Atlantique Nord.
Les experts ont toutefois souligné qu'il s'agissait d'une estimation imprécise et qu'elle pourrait être prolongée si les passagers ont pris des mesures pour conserver l'air respirable.
On ne sait pas non plus s'ils ont survécu depuis que le navire de surface a perdu le contact avec le sous-marin dimanche après-midi.
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Le docteur Ken LeDez, spécialiste de la plongée et de la médecine hyperbare et professeur agrégé à l'Université Memorial de Saint-Jean, avait soutenu jeudi matin qu'il était bien trop tôt pour baisser les bras.
«Si quelqu'un à bord est encore en vie, il n'y a aucun moyen de savoir combien d'oxygène il a utilisé au cours des quatre derniers jours, a-t-il expliqué en entrevue à La Presse Canadienne.
«Et si quelqu'un est mort, il peut y avoir plus d'oxygène disponible pour les autres. Et s'ils n'ont pas de source de chaleur, ils peuvent être en hypothermie, ce qui signifie qu'ils utilisent moins d'oxygène», a-t-il dit.
«Même si l'approvisionnement en air se tarit, ils s'évanouiront en premier, ce qui ralentira leur respiration, a ajouté le professeur LeDez. Ça pourrait leur faire gagner du temps. Il y a peut-être encore une chance pour que certains survivent. Il est trop tôt pour dire que c'est fini.»
Les autorités espèrent que les sons en provenance des fonds marins permettront de limiter les recherches, dont la zone de couverture a été étendue à des milliers de kilomètres, par quatre kilomètres de profondeur.
Le Titan a été porté disparu signalé dimanche après-midi à environ 700 km au sud de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, alors qu'il se dirigeait vers le site où l'emblématique paquebot a sombré il y a plus d'un siècle. OceanGate Expeditions organise ces visites payantes annuelles depuis 2021.
De nombreux obstacles subsistent: localiser le submersible, l'atteindre avec du matériel de sauvetage et le remonter — en supposant qu'il soit encore intact. Et tout cela doit se faire avant que les réserves d'oxygène ne s'épuisent.
Rob Larter, un géophysicien marin au British Antarctic Survey, souligne la difficulté de trouver un objet de la taille du submersible, qui mesure environ 6,5 mètres de long et près de 3 mètres de haut.
«Il s'agit d'environnements totalement sombres», dans lesquels un objet situé à plusieurs dizaines de mètres peut passer inaperçu. «Il s'agit d'une aiguille dans une botte de foin, à moins d'avoir une localisation très précise», a-t-il dit.
La zone de l'Atlantique Nord où le Titan est disparu dimanche est également sujette au brouillard et aux tempêtes, ce qui en fait un environnement extrêmement difficile pour mener une mission de recherche et de sauvetage, a souligné Donald Murphy, un océanographe qui a été scientifique en chef de la patrouille internationale des glaces des garde-côtes. Les passagers sont également confrontés à des températures à peine supérieures au point de congélation.
Les vents dans la région jeudi matin soufflaient en rafales jusqu'à 30 km/h et la houle était de plus d'un mètre de haut, a indiqué la garde côtière canadienne.
Le pilote Stockton Rush, le PDG d'OceanGate, est à bord du petit sous-marin. Ses passagers sont l'aventurier britannique Hamish Harding, l'homme d'affaires pakistanais Shahzada Dawood et son fils Suleman, ainsi que l'explorateur français et expert du Titanic Paul-Henry Nargeolet.
Au moins 46 personnes ont voyagé avec succès à bord du submersible d'OceanGate vers le site de l'épave du Titanic en 2021 et 2022, selon les documents que la société a déposés auprès d'un tribunal de district américain à Norfolk, en Virginie, qui supervise les questions relatives à l'épave du Titanic.