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On demande au gouvernement fédéral de mieux communiquer ses directives.
Les variants de la COVID-19, les règles de quarantaines, les tests et les recommandations changeantes des autorités plongent les voyageurs canadiens dans la confusion.
Par Christopher Reynolds - La Presse canadienne
Marty Firestone, le patron de Travel Secure, une firme d'assurance voyage, les voyageurs ne savent pas sur quel pied danser au sujet des tests obligatoires dans les aéroports et des quarantaines, sans oublier les autres mesures adoptées dans les autres pays.
«Que dois-je faire pour entrer dans ce pays? Que dois-je faire pour entrer dans cet autre pays? Que dois-je faire pour revenir dans mon propre pays?», dit-il en citant ses clients. Plusieurs clients changent de destination ou annulent tout simplement leur projet de vacances, par exaspération. «Ils sont en désarroi, il n'y a pas d'autre mot.»
Les tests de dépistage sont l'une de ces zones grises.
Le gouvernement fédéral exige que tous les passagers entrant au pays, sauf ceux en provenance des États-Unis, doivent subir un test et se placer en isolement en attendant de recevoir les résultats. Les voyageurs arrivant de 10 pays africains doivent subir des restrictions plus sévères, même si le variant Omicron a été identifié dans plus de 50 pays.
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a reconnu vendredi que les aéroports canadiens n'étaient pas encore en mesure de tester tous les voyageurs arrivant de pays autres que les États-Unis.
«Cela va être le chaos dans les aéroports lorsque les gens reviendront au Canada, prédit M. Firestone. Amènerons-nous chaque passager dans un hall avec 1000 autres personnes? Les laisserons-nous dans l'appareil jusqu'à ce que le terminal se vide? Leur remettrons-nous un test à subir à la maison?»
Les voyageurs doivent aussi connaître les exigences dans les autres pays. Ainsi, il faut avoir été déclaré négatif à un test rapide antigénique (PCR) le jour même ou la veille de son départ pour être admissible aux États-Unis.
Au Canada, tous voyageurs ayant séjourné en dehors du pays ou des États-Unis au cours des 72 dernières heures doivent fournir la preuve d'un résultat négatif à un test de dépistage moléculaire de la COVID 19. S'ils ne le peuvent pas, ils devront se placer en quarantaine.
Mais si le séjour a été de moins de 72 heures, les voyageurs adéquatement vaccinés n'ont pas à subir de test. Des exemptions sont aussi prévues pour les services essentiels et les communautés transfrontalières. «C'est la confusion la plus totale, déplore le chef de la direction de l'Association du transport aérien du Canada, John McKenna. Même quand on cherche à se renseigner auprès du ministère des Transports, on n'obtient pas une réponse.»
Il demande au gouvernement fédéral de mieux communiquer ses directives alors que des milliers de Canadiens annulent leurs déplacements. Par exemple, la page internet du gouvernement ne classe pas les pays par les risques d'y attraper le virus, contrairement aux autorités américaines.
Le ministre Duclos, a déclaré vendredi que les voyageurs doivent s'attendre à des retards aux aéroports. Il a ajouté que la situation pourrait s'empirer. «S'ils pensent à voyager, 1/8Omicron 3/8 est un sérieux signal d'alarme, un réel sujet d'inquiétude pour eux. Les voyages seront incertains et risqués.»
Le gouvernement ne recommande pas d'éviter les vols non essentiels à l'étranger, comme il le faisait jusqu'au 21 octobre, mais prévient les Canadiens «de faire preuve d'une prudence accrue».
«Tout le monde est furieux, signale M. McKenna. Nous ne disons pas que le gouvernement ne prend pas la situation au sérieux. Nous disons que le gouvernement doit mieux s'organiser et mieux communiquer.»
Le 30 novembre, date à laquelle les nouvelles mesures aux aéroports ont été annoncées, l'ensemble des aéroports canadiens réussissaient à faire passer environ 11 000 tests de dépistage par jour. En date du 9 décembre, le nombre avait augmenté à 17 000 tests par jour, soit une augmentation d'environ 50 %.
Pour l'aéroport de Montréal seulement, le nombre de tests avait augmenté de 2128 tests par jour à 3033 tests par jour dans cette même période.
M. Duclos a déclaré qu'il faudrait que les aéroports canadiens fassent passer quelque 23 000 tests par jour pour pouvoir couvrir l'ensemble des voyageurs aériens qui proviennent de pays autres que les États-Unis. Le gouvernement fédéral a également l'intention d'envoyer des millions de tests rapides aux provinces et aux territoires qui en ont fait la demande à l'approche du temps des Fêtes.