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Les leaders autochtones refusent qu'on impose des cours de français aux étudiants autochtones du collégial, comme le prévoit le projet de loi.
Des représentants des Premières Nations font front commun pour dénoncer le manque d'écoute et de reconnaissance à leur égard dans les disposions du projet de loi 96 sur la protection du français.
Ils ont reçu l'appui de Québec solidaire et du Parti libéral pour porter leurs revendications à l'Assemblée nationale mardi, mais le gouvernement pour sa part refuse de reculer.
En conférence de presse mardi à l'Assemblée nationale, ils ont réclamé une rencontre avec le ministre Simon Jolin-Barrette, qui est responsable du projet de loi 96, c'est-à-dire la réforme de la loi 101.
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Les leaders autochtones refusent qu'on impose des cours de français aux étudiants autochtones du collégial, comme le prévoit le projet de loi.
En mêlée de presse, le ministre a laissé entendre qu'il écartait les demandes des Autochtones.
Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APMQL), Ghislain Picard, affirme que le projet de loi est en contradiction avec une résolution adoptée en 1985 par le gouvernement de l'époque voulant que Québec n'imposerait le français aux premiers peuples.
Selon lui, l'obligation pour les étudiants au cégep de suivre des cours de français menace la réussite scolaire des étudiants autochtones, dont le taux de diplomation est déjà faible.
Le chef du conseil Mi’gmaq de Gesgapegag, John Martin, a qualifié l'approche du ministre Jolin-Barette de «colonialiste et paternaliste». Il a affirmé que les langues autochtones sont menacées par le projet de loi et que les communautés devraient «avoir le droit de choisir» dans quelle langue elles vivent et éduquent leurs enfants.
Le chef de l’APMQL soutient que le français est enseigné aux Premières Nations comme une langue première, et non comme une langue secondaire.
Le chef de l’Association des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, demande au gouvernement du Québec de considérer les premiers peuples, et leurs langues, dans le projet de loi 96 sur protection de la langue française. #polqc #noovoinfo pic.twitter.com/mmf5Cmadii
— Simon Bourassa (@Simon_Bourassa) May 10, 2022
M. Picard, qui est allé en Commission parlementaire lors des audiences particulières sur ce projet de loi, a rappellé que ce n'est pas dans ce genre de rencontre qu'on peut discuter d'enjeux aussi importants comme celui de la langue. Il voudrait plus de rencontres constructives avec le ministre responsable de la Langue française, a-t-il réitéré en conférence de presse.
Manon Massé, de Québec solidaire, a rappelé que son parti allait néanmoins voter en faveur du projet de loi.
Nous allons voter en faveur du projet de loi 96 et nous souhaitons son adoption dans la présente législature.
— Manon Massé (@ManonMasse_Qs) May 10, 2022
La protection de la langue française doit être une priorité.
Des représentants autochtones avaient déjà affirmé que ce projet de loi était l'équivalent d'un génocide culturel, ce que Manon Massé, de QS, a écarté.
Le projet de loi en est à ses dernières étapes avant son adoption finale, puisque son étude article par article est terminée, mais le député libéral Geoffrey Kelley soutient que le ministre a «toujours des outils» pour amender son projet de loi.
Avec les informations de la Presse canadienne