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L'Association des pompiers de Montréal demande la suspension complète du service de sauvetage nautique jusqu'à ce que des correctifs importants aient été apportés pour la sécurité de ses membres.
L'Association des pompiers de Montréal demande la suspension complète du service de sauvetage nautique jusqu'à ce que des correctifs importants aient été apportés pour la sécurité de ses membres.
Le syndicat dit avoir dénoncé auprès de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) une situation périlleuse lors d'une opération de sauvetage aux abords du pont Mercier, dans les eaux du fleuve Saint-Laurent.
Ayant été à la recherche d'une potentielle victime ayant sauté du haut d'un pont lors de cet événement dans la nuit du 24 au 25 octobre, un équipage de quatre membres s'est alors retrouvé dans une zone qu'il ne connaissait pas et qui est non navigable et non balisée pour le public, peut-on lire dans le communiqué du syndicat, publié vendredi.
L'Association des pompiers de Montréal affirme que la situation aurait pu se solder d'une façon désastreuse, «dans des conditions s'apparentant étrangement à celles qui ont tragiquement coûté la vie au pompier Pierre Lacroix l'an dernier et blessé trois de ses collègues d'équipage».
Déplorant les pratiques en ce qui a trait à la formation, le syndicat dénonce à la CNESST l'absence de personnes-ressources dûment qualifiées pour encadrer le personnel attitré à développer et dispenser la formation, mais aussi pour administrer l'ensemble du dossier «nautique-glace».
Il souligne également l'absence d'un plan pédagogique précis et le non-respect des normes NFPA (National Fire Protection Association) et de la Loi sur la santé et la sécurité au travail.
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Le vice-président du syndicat, Richard Lafortune, précise dans le communiqué que l'Association dénonce aussi l'absence de procédures pour la remise en service des embarcations après entreposage, en matière d'entretien et de réparation.
«La seule solution est la suspension complète et intégrale du service de sauvetage nautique jusqu'à ce que la formation, les équipements, le nombre d'intervenants et d'embarcations ainsi que la capacité du service à gérer et intervenir dans de telles missions soient adéquats afin d'éviter de perdre des sauveteurs à nouveau», déclare M. Lafortune.
Le pompier Pierre Lacroix est mort le 17 octobre 2021 lors d'un sauvetage nautique, près des rapides de Lachine, à Montréal. Avec trois collègues, il était venu en aide à deux plaisanciers en détresse.
Le bateau des pompiers avait lui chaviré et M. Lacroix est resté coincé sous l'embarcation et s'est noyé.
Le bateau des pompiers n'aurait jamais dû se rendre aussi loin dans le secteur des rapides de Lachine, en raison des «limitations» de l'embarcation, a conclu au début du mois dernier la CNESST dans son rapport, qui soulignait aussi une formation déficiente.
La CNESST disait maintenir l'interdiction de toute navigation, peu importe l'embarcation utilisée par les pompiers, dans la zone non balisée des rapides de Lachine, à la suite de la tragédie. L'organisme avait aussi signifié un constat d'infraction à la Ville de Montréal pour avoir compromis la sécurité de travailleurs.
Une enquête publique de la coroner Géhane Kamel sur le décès de M. Lacroix doit s'amorcer le 21 novembre.