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Les présidents de la Pologne, de la Lituanie, de la Lettonie et de l'Estonie se rendent à Kyiv pour rencontrer Volodymyr Zelensky.
Les présidents de quatre pays aux portes de la Russie se sont rendus en Ukraine mercredi pour manifester leur soutien au pays assiégé, après que le président russe Vladimir Poutine se soit engagé à poursuivre son offensive sanglante jusqu'à son «achèvement complet».
Les présidents de la Pologne, de la Lituanie, de la Lettonie et de l'Estonie - tous des membres de l'OTAN qui craignent d'être la cible d'une prochaine attaque russe si l'Ukraine tombe - se rendaient en train à Kyiv pour rencontrer le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky.
«Près de 50 jours après le début de cette guerre, les choses se sont calmées dans la capitale ukrainienne. On entend beaucoup moins de sirènes, il y a beaucoup plus de trafic et encore beaucoup points de contrôle. Mais, les autorités locales disent aux gens, qui se sont enfuis dans les premières semaines, que c’est trop tôt encore pour retourner», rapporte Daniele Hamamdjian envoyé spéciale de CTV News.
Dans l'une des batailles les plus cruciales de la guerre, la Russie a annoncé que plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus dans le port assiégé de Marioupol, où les forces ukrainiennes tenaient dans des poches de la ville. L'information n'a pas pu être vérifiée.
«C’est toujours un enfer sur terre pour les quelque 100 000 personnes à Marioupol, qui sont toujours en train de s’enfuir. Le maire de cette ville dit que le nombre de morts est de 21 000», ajoute la journaliste de CTV News.
La Russie a envahi le 24 février dans le but, selon des responsables occidentaux, de prendre Kyiv, de renverser le gouvernement et d'en installer un favorable à Moscou. Au cours des sept semaines qui ont suivi, la Russie a potentiellement perdu des milliers de combattants et la guerre a forcé des millions d'Ukrainiens à fuir, secoué l'économie planétaire, menacé l'approvisionnement alimentaire mondial et brisé l'équilibre de l'Europe après la guerre froide.
Le président américain Joe Biden a qualifié mardi pour la première fois les actions de la Russie en Ukraine de «génocide», affirmant que «Poutine essaie simplement d'éliminer l'idée même d'être Ukrainien».
M. Zelensky a applaudi l'utilisation du mot par M. Biden, déclarant qu'«il est essentiel d'appeler les choses par leur nom pour résister au mal».
«Nous sommes reconnaissants de l'aide américaine fournie jusqu'à présent et nous avons un besoin urgent de plus d'armes lourdes pour empêcher de nouvelles atrocités russes» , a-t-il ajouté sur Twitter.
True words of a true leader @POTUS. Calling things by their names is essential to stand up to evil. We are grateful for US assistance provided so far and we urgently need more heavy weapons to prevent further Russian atrocities.
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) April 12, 2022
Les dirigeants européens en visite en Ukraine ont prévu de délivrer «un message fort de soutien politique et d'assistance militaire», a déclaré le président lituanien Gitanas Nauseda.
M. Nauseda, le président estonien Alar Karis, le polonais Andrzej Duda et le letton Egils Levits ont également prévu de discuter des enquêtes sur les crimes de guerre russes présumés, y compris le massacre de civils.
M. Poutine a nié que ses troupes aient commis des atrocités et a insisté mardi sur le fait que la Russie «n'avait pas d'autre choix» que d'envahir, expliquant que l'offensive visait à protéger les habitants de certaines parties de l'est de l'Ukraine et à «assurer la propre sécurité de la Russie». Il a juré qu'il «continuerait jusqu'à son achèvement complet et l'accomplissement des tâches qui ont été fixées».
Il a insisté sur le fait que la campagne de la Russie se déroulait comme prévu, malgré un repli majeur après que ses forces n'aient pas réussi à prendre la capitale et aient subi de lourdes pertes.
Suite à ces revers, les troupes russes se préparent maintenant à une offensive majeure dans la région orientale du Donbass, où les séparatistes alliés à la Russie et les forces ukrainiennes se battent depuis 2014, et où la Russie a reconnu les revendications d'indépendance des séparatistes. Les stratèges militaires affirment que Moscou pense que le soutien local, la logistique et le terrain dans la région favorisent son armée plus importante et mieux armée, permettant potentiellement à la Russie de renverser la vapeur.
Le ministère britannique de la Défense a expliqué mercredi que «l'incapacité à assurer la cohérence et la coordination des activités militaires a jusqu'à présent entravé l'invasion de la Russie». Les responsables occidentaux indiquent que la Russie a récemment nommé un nouveau général en chef pour la guerre, Alexander Dvornikov, pour tenter de redresser sa campagne.
Un élément clé de cette campagne est Marioupol, qui se trouve dans le Donbass et que les Russes ont assiégée et matraquée depuis presque le début de la guerre. Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podoliak a dit sur Twitter que les défenseurs de la ville manquaient de ravitaillement, mais «se battaient sous les bombes pour chaque mètre de la ville».
Le porte-parole du ministère russe de la Défense, le major-général Igor Konashenkov, a affirmé que 1026 soldats de la 36e brigade de marine ukrainienne s'étaient rendus dans la ville. On ne savait pas quand cela s'était produit ni combien de forces défendaient encore Marioupol.
«Selon l’armée russe, quelque 1000 soldats ukrainiens se sont rendus, ont quitté leur poste. On a vu des images d’hommes les bras en l’air. Est-ce que c’est vrai ou pas vrai ? Tout simplement on ne le sait pas, il n’y a pas eu de confirmation du bureau du président Zelensky», précise Daniele Hamamdjian.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
Selon la BBC, Aiden Aslin, un Britannique combattant dans l'armée ukrainienne à Marioupol, a appelé sa mère et un ami pour lui dire que ses camarades et lui n'avaient plus de nourriture, de munitions et d'autres fournitures, et qu'ils se rendraient.
Un autre conseiller de M. Zelenskyy, Oleksiy Arestovych, n'a pas commenté la demande de reddition, mais a déclaré dans un message sur Twitter que des éléments de la même brigade avaient réussi à se joindre à d'autres forces ukrainiennes dans la ville à la suite d'une «manœuvre risquée».
L'Ukraine enquête sur une allégation selon laquelle un drone aurait largué une substance toxique sur la ville. L'affirmation du régiment Azov, un groupe d'extrême droite faisant désormais partie de l'armée ukrainienne, n'a pas pu être vérifiée de manière indépendante. Le régiment a indiqué qu'il n'y avait pas de blessés graves.
Voyez le compte-rendu du journaliste Étienne Fortin-Gauthier au bulletin Noovo Le Fil 22:
La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, a ajouté qu'il était possible que des munitions au phosphore - qui causent d'horribles brûlures, mais qui ne sont pas classées comme des armes chimiques - aient été utilisées à Marioupol, qui a été réduite en ruines par des semaines d'assauts russes.
Tirer délibérément des munitions au phosphore dans un espace clos pour exposer les gens aux vapeurs pourrait enfreindre la Convention sur les armes chimiques, a prévenu Marc-Michael Blum, ancien chef de laboratoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques basée aux Pays-Bas.
Les responsables occidentaux ont averti que toute utilisation d'armes chimiques par la Russie serait une grave escalade de la guerre déjà dévastatrice. M. Zelenskyy a dit que pendant que les experts essayaient de déterminer ce que pourrait être la substance, «le monde doit réagir maintenant».
À Washington, un haut responsable américain de la défense a déclaré que l'administration Biden préparait un autre programme d'aide militaire à l'Ukraine qui sera annoncé dans les prochains jours, pouvant totaliser 750 millions $ US.
M. Biden a utilisé le mot `génocide' à propos des actions de la Russie lors d'une visite dans l'Iowa. Il a déclaré qu'il appartiendrait aux avocats de décider si la conduite de la Russie respectait la norme internationale en matière de génocide, mais a déclaré que «cela me semble bien sûr».
Une enquête sur les crimes de guerre est déjà en cours en Ukraine, notamment sur les atrocités révélées après le retrait de Moscou des villes et villages autour de Kyiv.
M. Zelensky a déclaré que des preuves de «cruauté inhumaine» envers les femmes et les enfants à Boutcha et dans d'autres banlieues de Kyiv continuaient de faire surface, y compris des milliers de viols présumés.
«Il y a plus de 6000 enquêtes qui étaient ouvertes pour de possibles crimes de guerre», dit la journaliste au bulletin Noovo Le Fil 17.
Plus de 720 personnes ont été tuées dans la banlieue de Kyiv occupée par les troupes russes et plus de 200 sont portées disparues, a annoncé mercredi le ministère de l'Intérieur.
Rien qu'à Boutcha, le maire Anatoliy Fedoruk a déclaré que 403 corps avaient été retrouvés et que le bilan pourrait augmenter à mesure que les dragueurs de mines ratissent la zone.
Les habitants de Yahidne, un village situé près de la ville de Tchernihiv, dans le nord du pays, ont révélé que les troupes russes les avaient forcés à rester pendant près d'un mois dans le sous-sol d'une école, ne les autorisant à l'extérieur que pour aller aux toilettes, cuisiner à feu ouvert - et enterrer les morts dans une fosse commune.
Dans l'une des chambres, les résidents ont écrit les noms de ceux qui ont péri pendant l'épreuve. La liste comptait 18 personnes.
«Un vieil homme est mort près de moi, puis sa femme est décédée ensuite, a déclaré Valentyna Saroyan, une habitante. Puis un homme est mort qui gisait là, puis une femme assise à côté de moi... Elle est morte aussi. Un autre vieil homme avait l'air en si bonne santé qu'il faisait des exercices, mais ensuite il s'est assis et est tombé. C'était fini».
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La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a annoncé que les couloirs humanitaires utilisés pour faire sortir les gens des villes attaquées par la Russie ne fonctionneront pas mercredi en raison du manque de sécurité.
Pendant ce temps, des responsables ukrainiens ont arrêté l'oligarque ukrainien en fuite Viktor Medvedtchouk, qui est à la fois l'ancien chef d'un parti d'opposition prorusse et un proche associé de M. Poutine. M. Medvedtchouk était assigné à résidence avant le début de la guerre et était disparu peu de temps après le déclenchement des hostilités.
Des médias rapportent que M. Zelensky a proposé à Vladimir Poutine de lui remettre M. Medvetchouk en échange d'Ukrainiens qui auraient été emmenés en Russie contre leur gré.