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Jusqu'ici, les discussions étaient bloquées par la demande de Québec d'imposer des «déplacements obligatoires» aux infirmières, les changeant selon les besoins d'unité de soins, voire d'établissement de santé, selon la FIQ.
La FIQ a achevé mardi sa tournée de manifestations devant des bureaux de députés et ministres, alors que sa négociation avec Québec s'est intensifiée depuis la semaine dernière.
Mardi midi, des infirmières ont manifesté devant le bureau du ministre de la Santé, Christian Dubé, à Montréal, sous les airs de la chanson «ça fait rire les oiseaux», dont les paroles avaient été transformées en: «ça fait rire François Legault» et «ça fait faire du TSO» (temps supplémentaire obligatoire).
La Fédération interprofessionnelle de la santé, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, soit 90 % d'entre elles, est l'un des trois grands syndicats d'employés de l'État qui n'ont toujours pas renouvelé leurs conventions collectives, avec ceux des fonctionnaires et des professionnels.
Or, ses négociations se sont intensifiées la semaine dernière et se déroulent encore de manière intensive cette semaine. Et la FIQ prévoit un grand rassemblement, le 16 mars, dans le but de mobiliser ses membres, après plus d'un an de négociation.
Jusqu'ici, les discussions étaient bloquées par la demande de Québec d'imposer des «déplacements obligatoires» aux infirmières, les changeant selon ses besoins d'unité de soins, voire d'établissement de santé, selon la FIQ.
Les infirmières voient là une façon de les traiter comme des pions interchangeables, sans reconnaître leur expertise.
Québec affirmait publiquement qu'il ne voulait pas imposer de tels déplacements, mais les garder volontaires. Mais la FIQ soulignait que les déplacements volontaires sont déjà permis dans les conventions collectives. Elle reprochait donc à Québec de vouloir en vérité imposer ces déplacements aux infirmières, quoi qu'en dise publiquement le gouvernement.
Mais la FIQ a décelé un changement de ton de Québec dans les déclarations publiques sur le sujet récemment. Elle veut donc vérifier si la volonté exprimée publiquement par la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, se traduit à la table de négociation.
«C'est toujours en discussion. On a vu que le discours de madame LeBel dans les médias a changé. Donc, on est maintenant en train de voir comment tout ça, à la table, peut se concrétiser», a affirmé Françoise Ramel, vice-présidente de la FIQ.
Pour ce qui est de la reconnaissance de l'ancienneté du personnel d'agences privées qui reviendrait dans le réseau public — un aspect sur lequel des syndicats du front commun qui représentent surtout d'autres titres d'emploi dans la santé ont fait des concessions — Mme Ramel ne croit pas que ce soit tant la reconnaissance de l'ancienneté qui empêche les infirmières d'agences de venir dans le réseau public.
«Ce n'est pas l'ancienneté qui va régler ça. Allez questionner les infirmières d'agences; elles ne vont pas vous dire que pour (la reconnaissance de) cinq ans d'ancienneté, elles vont revenir. Améliorons les conditions de travail, travaillons sur un réseau public fort, avec du personnel qui est engagé, parce qu'on l'a respectée et qu'on a respecté son expertise, et le monde va revenir», a opiné Mme Ramel.
Elle garde donc espoir, mais reste prudente. «Tous les espoirs sont sur la table. Je leur laisse à eux le soin de négocier à la table: le gouvernement, le patronat et nous.»