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Les deux ministres s’étaient envolés pour une réunion avec des responsables de Donald Trump à Mar-a-Lago.
La rencontre qui s’est tenue vendredi entre deux membres importants du cabinet de Justin Trudeau et la future administration de Donald Trump en Floride a été «positive et productive».
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et le nouveau ministre des Finances, Dominic LeBlanc, s’étaient envolés jeudi pour une réunion à Mar-a-Lago.
Selon l'analyste politique Rodolphe Husny, le gouvernement Trudeau devait certes faire passer des messages aux États-Unis dans cette réunion, mais aussi «montrer qu'il fait quelque chose». Voyez l'analyse du collaborateur de Noovo Info dans la vidéo, en compagnie du chef d'antenne du bulletin Noovo Info 22, Étienne Fortin-Gauthier.
Ils ont eu l’occasion d’échanger avec Howard Lutnick, nommé par le président américain élu pour être son secrétaire au Commerce, et Doug Burgum, qu’il a choisi pour diriger le ministère de l’Intérieur.
«Les deux ministres ont présenté les mesures prévues dans le plan frontalier du Canada et ont réitéré leur engagement commun à renforcer la sécurité aux frontières et à lutter contre les méfaits du fentanyl afin de sauver des vies canadiennes et américaines», a souligné le porte-parole de M. LeBlanc, Jean-Sébastien Comeau, dans une déclaration envoyée à La Presse canadienne.
Les deux représentants de la future administration de Donald Trump «ont pris note des mises à jour fournies par les deux ministres et ont convenu de transmettre l'information au président», a-t-il ajouté.
Les discussions entre les ministres devraient se poursuivre dans les semaines à venir.
Les grandes lignes du plan frontalier de 1,3 milliard $ du Canada ont été rendues publiques le 17 décembre, notamment la création d'une nouvelle force opérationnelle de renseignement aérien chargée de surveiller la frontière 24 heures sur 24 et des efforts déployés à l'aide de la technologie et des équipes canines pour détecter la drogue dans les cargaisons quittant le Canada.
Mme Joly et M. LeBlanc ont fait ce voyage quelques semaines après que Justin Trudeau et M. LeBlanc ont rencontré Donald Trump à Mar-a-Lago. Le président élu venait alors de faire sa première menace de tarifs douaniers.
C'est lors de ce souper du 29 novembre que Donald Trump a aussi évoqué pour la première fois l'idée que le Canada devienne le 51e État américain, un commentaire que M. LeBlanc a qualifié de plaisanterie à plusieurs reprises.
Donald Trump a cependant régulièrement répété cette plaisanterie dans divers messages sur les médias sociaux, notamment dans son message du jour de Noël, lorsqu'il a déclaré que les Canadiens paieraient moins d'impôts et bénéficieraient d'une meilleure protection militaire s'ils devenaient Américains.
Il a pris l'habitude d'appeler Justin Trudeau «gouverneur» au lieu de «premier ministre».
Le premier ministre n'avait pas directement répondu à ces piques, mais a publié jeudi un lien vers une vidéo de six minutes sur YouTube datant de 2010 dans laquelle le journaliste américain Tom Brokaw «explique le Canada aux Américains».
Cette vidéo, diffusée à l'origine pendant les Jeux olympiques de Vancouver en 2010, explique les similitudes entre les deux pays, notamment leur fondation basée sur l'immigration, leurs relations commerciales et les actions de l'armée canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale et d'autres conflits modernes.
«Dans la longue histoire des voisins souverains, il n'y a jamais eu de relation aussi étroite, productive et pacifique que celle entre les États-Unis et le Canada», souligne M. Brokaw dans la vidéo.
Justin Trudeau n'a pas expliqué pourquoi il avait publié un lien vers la vidéo, la partageant uniquement avec les mots «quelques informations sur le Canada pour les Américains».
Some information about Canada for Americans:https://t.co/EnI8CrF4cB
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) December 26, 2024
Mark Carney, qui est au centre de certains des récents problèmes politiques intérieurs de Justin Trudeau, a également dénoncé les frasques de Donald Trump jeudi, les qualifiant de «manque de respect désinvolte» et de «pousser la "blague" trop loin».
«Il est temps de le dénoncer, de défendre le Canada et de construire un véritable partenariat nord-américain», a indiqué M. Carney, que Justin Trudeau courtisait pour rejoindre son cabinet avant que Chrystia Freeland ne démissionne de son poste de ministre des Finances la semaine dernière.
Le départ soudain de Mme Freeland, trois jours après que M. Trudeau l'a informée qu'il la limogerait de son poste de ministre des Finances au profit de M. Carney, a laissé le leadership du premier ministre encore plus meurtri qu'il ne l'était déjà.
Alors que l'on s'attendait à ce que Mark Carney assume le rôle, il n'a fait aucune déclaration à ce sujet. Dominic LeBlanc a prêté serment comme ministre des Finances à la place, le jour même où Mme Freeland a démissionné.
Des dizaines de députés libéraux ont par ailleurs publiquement demandé à Justin Trudeau de démissionner de son poste de chef. Le premier ministre prendrait les vacances pour réfléchir aux prochaines étapes. Il est actuellement en congé en Colombie-Britannique.