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Noovo Info a obtenu le contenu de l'offre, annotée par la FIQ qui tire à boulets rouge sur les propositions.
Les dernières propositions gouvernementales à la FIQ ne sont que de la «poudre aux yeux», estime l'organisation syndicale. En conséquence, elle refuse la récente offre du gouvernement Legault et demandera à ses membres de refuser de faire des heures supplémentaires à compter du 19 septembre.
La fédération syndicale, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, répond ainsi à la nouvelle proposition du Conseil du trésor présentée jeudi.
Noovo Info a obtenu le contenu de l'offre de Québec aux professionnelles en soins de santé, annotée par la FIQ. Celle-ci tire à boulets rouges sur les nouveaux aspects de la nouvelle offre, après le rejet d'une autre offre en avril dernier.
Le Conseil du Trésor espérait convaincre les infirmières et autres professionnelles notamment en élargissant les critères d’admissibilité des heures supplémentaires à taux horaire double.
Québec offre de «revoir les modalités relatives aux heures supplémentaires à taux double prévu à l’entente de principe du 19 mars 2024 en ajoutant l’admissibilité des heures effectuées lors d’un minimum de quatre (4) heures en heures supplémentaires, pour la salariée dont l’horaire régulier de travail est de douze (12) heures, lorsque ces heures supplémentaires sont effectuées en continuité avec ledit quart complet de douze (12) heures».
À cela, la FIQ répond que «notre demande est que le taux double soit la norme, pas sujette à plein d’exceptions».
Le gouvernement Legault offre aussi de «permettre de monnayer les journées de congé annuelles accumulées qui excèdent celles prévues à la Loi sur les normes du travail», dans le but d’améliorer la conciliation travail-famille. La réponse de la FIQ est sèche.
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Québec croit également répondre à des besoins de flexibilité en créant des postes dits «flexibles» négociés localement, selon les besoins d’établissement et sans les limiter. La FIQ croit qu’il faudrait carrément transformer les postes vacants en postes flexibles.
Et la question de la fameuse «équipe volante» du ministère de la Santé continue d’irriter le syndicat. Québec veut la mettre en place au public, mais la FIQ rappelle qu’elle «est déjà en place et déjà accessible à nos membres».
«Si l’équipe volante publique ne fonctionne pas, c’est parce que les conditions ne sont pas assez attirantes et qu’il manque de personnel partout.» - Une réponse de la FIQ à la nouvelle offre d’entente de Québec
Le Conseil du Trésor serait prêt à «retirer les modalités relatives à la notion du port d’attache» dans la nouvelle convention collective. Pour la FIQ, «cela signifie donc qu’il n’y a plus de limite géographique à l’ampleur d’un centre d’activités».
En somme, les professionnelles en soins trouvent que le gouvernement Legault leur demande «plus de flexibilité que dans l’entente rejetée en mars 2024, signe que, visiblement, il n’a pas compris le message de [ses] membres».
Maintenant, le refus des heures supplémentaires aurait des conséquences importantes sur le réseau de la santé, vu l'importance stratégique des infirmières.
La FIQ y avait eu recours en avril 2019, pour protester contre le TSO, le «Temps supplémentaire obligatoire». Et les employeurs s'étaient adressés au Tribunal administratif du travail. Celui-ci avait jugé que ce moyen de pression concerté «risque de porter préjudice à un service auquel le public a droit».
La mobilité exigée des infirmières est toujours au cœur du litige entre Québec et la Fédération interprofessionnelle de la santé.
Les dirigeants des établissements de santé veulent pouvoir déplacer les infirmières d'unité de soins, voire d'établissement, afin de répondre aux besoins là où ils se présentent.
Les infirmières y voient là une façon de renier leur expertise, de les traiter comme des pions interchangeables.
Selon la FIQ, dans sa proposition de jeudi, Québec exige encore davantage de flexibilité de la part de ses membres. Or, c'est pour cette raison que les membres avaient rejeté l'entente de principe qui était intervenue avec Québec, et ce, dans une proportion de 61 %.
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a rejeté cette interprétation de sa nouvelle proposition.
«Il est faux de dire que le gouvernement veut augmenter les déplacements. Il est irresponsable de faire peur à la population, alors que notre objectif est de mieux la soigner avec une meilleure organisation du travail dans les hôpitaux. Et ce, toujours avec la formation adéquate et sur une base volontaire. On doit continuer de négocier pour en arriver à une entente. Notre priorité, c’est le patient», a commenté la ministre, vendredi.
Mais pour la FIQ, cette proposition présentée jeudi n'est que de «poudre aux yeux» et de «remâchage».
En réplique, la FIQ demandera donc à ses membres de refuser de faire des heures supplémentaires à compter du 19 septembre prochain.
Négos/FIQ: Pour l’intérêt du patient, le temps est venu de se mettre en mode solution, pas en mode opposition.
— Sonia LeBel (@slebel19) August 30, 2024
Je suis estomaquée d’entendre Mme Bouchard sur la place publique alors qu'on nous demande que la négociation se fasse à la table.⁰⁰Ceci étant, il est faux de…👇
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La convention collective de la FIQ est échue depuis le 31 mars 2023.