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Une étude menée par l'organisme panquébécois RAPLIQ a constaté que des femmes en fauteuil roulant se feraient «toujours» refuser à des examens de mammographie.
Le Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec (RAPLIQ) dénonce le niveau d'accessibilité trop bas, selon l'organisme, des centres de dépistage désignés (DSC) aux femmes handicapées.
Une étude menée par le RAPLIQ, a constaté que des femmes en fauteuil roulant se feraient «toujours» refuser des examens de mammographie.
«Nous avons été amèrement déçus de constater [...] qu’on justifiait faussement ce refus — des faussetés telles que: "Les appareils (mammographes) ne s'abaissent pas"; "Vous devez absolument vous transférer à un petit tabouret”, etc. Ou encore des propos humiliants tels que : “Vous ne pouvez vraiment pas vous tenir debout, du tout du tout?"; "Il faut être apte à se tenir debout"; "Non, dans votre cas, c'est l'hôpital», déplore l'organisme dans son communiqué.
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Les résultats proviennent d'une enquête maison réalisée en novembre 2021, auprès des DSC et des centres en milieu hospitalier.
«Nous nous sommes, une fois de plus, butées à des réponses préfabriquées et insensées, nous plaçant devant autant d'incertitudes ou refusant catégoriquement de fixer un rendez-vous», mentionne-t-on dans le communiqué.
«Tous les appareils de mammographie au Québec peuvent s'ajuster à la hauteur d'un fauteuil roulant, à condition que les bras du fauteuil roulant soient amovibles», a précisé le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) par courriel.
Dans une conférence de presse mercredi matin, le directeur général du RAPLIQ, Steven Laperrière, a déclaré que ce problème n’est pas d’ordre gouvernemental, mais a plutôt un lien avec l’argent et les préjugés.
«Nous avons été à même de le constater avec les réponses reçues lors de notre étude. Le préjugé que les femmes en situation de handicap, c’est ben du trouble, ça prend du temps et ça coûte plus cher. C’est vraiment encore d’actualité», a ajouté M. Laperrière.
Le MSSS prévoit d'ajouter des services pour des personnes à mobilité réduite dans des centres de la région de Québec, avec lesquelles le gouvernement dit avoir récemment échangé.
«Nous déplorons ces situations et nous sommes très sensibles à l’accès aux mammographies, et ce, peu importe la clientèle. [...] Nous traitons ces enjeux en continu avec les régions», indique-t-on par courriel du côté du ministère.
«Je demande au ministre de la Santé d’établir des normes claires et coercitives afin que cesse cette discrimination et que les préjugés et les questions monétaires cessent de condamner les femmes et hommes en situation de handicap», a commenté le directeur général du RAPLIQ.
En 2017, la RAPLIQ a appelé 97 cliniques inscrites sur le site des DSC du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDC) et a dénoncé ce problème de discrimination auprès du MSSS et du ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
«On peut reprocher plein de choses au ministre Barrette au cours de son mandat, mais dans le cas qui nous occupe, il a fait les bonnes choses. Il a émis des consignes directes aux cliniques; son équipe en a contacté plusieurs directement. Son équipe a même créé un algorithme», a précisé M. Laperrière.
Le MSSS rapporte avoir fait «des interventions auprès de certains centres dénoncés par le RAPLIQ» en novembre 2017 et affirme que, depuis, ces centres devraient avoir «mis en place des mesures pour adapter leurs pratiques et services de mammographie aux personnes handicapées». Les autres centres auraient été sensibilisés pour «utiliser les outils de référence».