Début du contenu principal.
Les prix des loyers continuent d'exploser au Québec et les régions à l'extérieur des grands centres urbains semblent plus touchées, selon des données compilées par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).
Les prix des loyers continuent d'exploser au Québec et les régions à l'extérieur des grands centres urbains semblent plus touchées, selon des données compilées par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).
Pour une troisième année consécutive, RCLALQ a analysé plusieurs dizaines de milliers d'annonces de logements à louer sur le site Kijiji. Selon l'organisme, en 2022, un logement à louer est 49% plus cher que le loyer moyen établi par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Ce taux était en moyenne 31% plus cher en 2020, et de 41% en 2021.
Le rapport sur le marché locatif de la SCHL divulgue chaque année le prix des loyers moyens pour les villes canadiennes de 10 000 habitants et plus. Or, la méthodologie utilisée consiste à contacter des propriétaires pour obtenir des informations sur les logements qu'ils possèdent, dont le prix du loyer de tous leurs logements ou s'ils sont occupés ou non.
Le RCLALQ estime que puisque ce calcul comprend les loyers des locataires n'ayant pas déménagé depuis plusieurs années, cela ne tient pas compte de la hausse du prix des loyers pour les logements qui sont disponibles sur le marché. Selon l'organisme, les locataires du Québec ayant récemment déménagé paient en moyenne 427$ de plus par mois que les locataires restant au même domicile depuis plusieurs années.
À lire également :
«Ce qu'on veut démontrer, c'est que quand un locataire se retrouve en recherche de logement, ce n'est pas vrai qu'il va payer un prix moyen tel qu'annoncé par la SCHL, il va devoir payer plus cher», souligne la porte-parole du RCLAQ, Marjolaine Deneault.
Selon les données de l'organisme, les logements à louer sont en moyenne 9% plus chers en 2022 qu'en 2021, soit 1300$ en moyenne, toutes tailles confondues. La plus forte hausse touche la catégorie « studio», une augmentation de 19% qui établit à 951$ le prix du loyer.
Mme Deneault estime que les politiques publiques en habitation sont biaisées puisqu'elles reposent sur les données de la SCHL.
«Il y a beaucoup de hausses des loyers qui se passent lors des changements de locataires. C'est pour cela que les loyers à louer sont beaucoup plus chers que les loyers moyens», dit-elle.
Il existe des règles à respecter, pour assurer un certain contrôle des loyers. Notamment, les propriétaires doivent dévoiler les prix payés par les anciens locataires. «Réellement soit que le prix dévoilé n'est pas dévoilé ou soit que le prix est faux. Et il n'y a pas d'outils pour le locataire pour vérifier».
Elle dénonce que le fardeau repose sur le locataire au Québec de refuser la hausse. C'est à eux d'enquêter pour savoir si la hausse ou le loyer payé par l'ancienne personne est raisonnable.
À VOIR | Le 1er juillet et l’exacerbation de la crise du logement
Or, il existe un contrôle des loyers avec le Tribunal Administratif du Logement (TAL). Toutefois, le mécanisme de fixation de loyer du TAL est très peu utilisé, on compte 7200 causes en fixation de loyers traitées au TAL en 2020-2021, dont seulement 275 introduites par les locataires, rapporte le RCLAQ.
Mme Deneault souligne que même les propriétaires ne sont pas toujours au courant de la réglementation en habitation.
«Surtout avec la pandémie, il y a eu beaucoup de nouveaux propriétaires. Il y a des gens qui se sont lancés en immobilier sans nécessairement connaître tout le cadre législatif qui entoure le logement, dit-elle. Ils voient le logement comme une façon d'assurer une retraite ou d'aller chercher un peu plus d'argent, mais il y a un environnement légal qu'il faut connaître et il n'y a rien qui les oblige à connaître ces lois.»
Contrairement aux années précédentes, les grands centres urbains de la province (Montréal et Québec) ne comptabilisent pas les écarts des hausses les plus importantes.
Des hausses plus importantes sont notamment observées dans les banlieues de la grande région métropolitaine ainsi que dans «plusieurs villes de taille intermédiaire», indique le rapport du RCLALQ.
Les loyers en location sur la Rive-Nord de Montréal sont en moyenne 20% plus chers cette année qu'ils l'étaient l'an dernier. Le prix des loyers, toutes typologies confondues, s'élève désormais à 1400$.
La ville de Granby est toutefois la plus touchée, selon les données, où l'on observe une hausse de 54,5% du coût des logements en location entre 2021 et 2022 pour s'établir à 1213$ en moyenne, toutes tailles de logements confondues.
Le RCLAQ demande au gouvernement du Québec, d'instaurer un registre des loyers et que ce soit le propriétaire qui doit démontrer que la hausse du loyer est justifiée. L'organisme souhaite aussi un meilleur financement des comités de logements afin qu'ils puissent mieux remplir leur mission d'informer les gens sur leur droit en habitation.