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Un juge de la Cour supérieure de l’Ontario accorde une injonction de 10 jours pour empêcher les camionneurs stationnés dans les rues du centre-ville d’Ottawa de klaxonner sans relâche.
Un juge ontarien a accordé une injonction de 10 jours pour empêcher les camionneurs qui protestent au centre-ville d'Ottawa de klaxonner sans relâche, tandis que le maire de la capitale nationale demande que les effectifs policiers soient presque doublés.
Le maire Jim Watson a déclaré dans une lettre au premier ministre Justin Trudeau et au premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, que la Ville avait besoin de 1800 policiers supplémentaires, en plus de son contingent actuel de 2100 policiers et civils, pour `étouffer l'insurrection' que la police locale ne peut contenir.
Steve Bell, chef de police adjoint d'Ottawa, a par ailleurs déclaré qu'une personne de l'Ohio avait été arrêtée relativement à une menace contre le quartier général de la police, au centre-ville. Il a soutenu que des menaces provenaient de toute l'Amérique du Nord et qu'elles pesaient lourdement sur des ressources déjà épuisées.
Le maire Watson a déclaré que la Ville tenait un décompte précis de tous les coûts exceptionnels associés aux manifestations et qu'elle demandera une compensation aux niveaux supérieurs du gouvernement lorsque le calme sera revenu. La police d'Ottawa affirme maintenant que les manifestations coûtent à la Ville de 1,8 à 2,2 millions $ par jour, seulement pour la police.
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Des manifestants continuaient lundi de paralyser la capitale nationale, autour de la colline du Parlement, pour protester contre les mesures de santé publique pendant la pandémie de COVID-19.
Des résidents d'Ottawa avaient demandé une injonction pour interdire la nuisance, et réclament aussi, dans une action collective, des millions de dollars en dommages-intérêts.
Vendredi dernier, l'avocat Paul Champ, qui représente des résidents du centre-ville dans la demande d'action collective, avait plaidé devant le juge que le bruit incessant des sirènes et des klaxons de train à haut niveau de décibels nuisait considérablement à l'utilisation et à la jouissance privée des maisons, et que ce comportement était totalement déraisonnable et injustifié.
Le tribunal n'a pas statué sur la demande d'intenter une action collective. La requête contient des allégations qui n'ont pas été prouvées devant les tribunaux.
L'avocat Keith Wilson, qui représente trois des intimés dans la demande d'action collective, a fait valoir au juge McLean que la décision sur l'injonction aurait une importance nationale.
Le juge a estimé qu'il avait entendu suffisamment de preuves pour conclure que le bruit continu des klaxons avait un effet sur les résidants, et que leur droit au «calme, si nous pouvons utiliser ce terme», l'emportait sur le droit des camionneurs de protester.
Mais le juge McLean a précisé que l'injonction était temporaire, car une «panoplie de personnes» pourrait encore vouloir se présenter devant le tribunal pour être entendue.
Me Champ, Me Wilson et un avocat de la police d'Ottawa tentaient de déterminer les détails précis sur la façon dont l'injonction serait rédigée et correctement diffusée aux camionneurs afin qu'ils puissent s'y conformer. S'ils ne s'y conforment pas, ils peuvent être accusés d'outrage au tribunal.
Quant à la manière dont l'injonction pourrait être appliquée, le chef de la police d'Ottawa, Peter Sloly, a déclaré lors d'une réunion spéciale du conseil municipal d'Ottawa que cela dépendra des détails qui restent à régler au tribunal.
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Plus tôt lundi, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, avait déclaré qu'une «foule en colère» ne devrait pas être autorisée à dicter des politiques pour lutter contre la COVID-19.
Les manifestants ont «franchi la ligne de conduite acceptable» envers leurs concitoyens canadiens dans leur tentative de faire pression sur le gouvernement, a déclaré M. Mendicino lors d'une mise à jour fédérale sur la situation à Ottawa. «Nous voulons tous voir un retour à la vie normale, et je vous assure que ce jour arrivera bientôt.»
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Le maire d'Ottawa, Jim Watson, avait déclaré l'état d'urgence dimanche après-midi. Dans un bref communiqué, il explique que cette décision reflète le grave danger ainsi que la menace à la sûreté et la sécurité des résidants.
Cette décision donne à la Ville des pouvoirs supplémentaires, notamment en ce qui a trait à l'approvisionnement et à la manière dont elle offre ses services. Le communiqué indique que ces pouvoirs pourront aider à acheter de l'équipement nécessaire pour les travailleurs de première ligne et les premiers répondants.