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Le procureur de la Couronne a déclaré aux jurés que le jeune homme de 22 ans avait commis un acte de terrorisme, tandis que l'avocat de la défense a maintenu que l'accusé n'était pas coupable des charges qui pèsent contre lui.
Le procureur de la Couronne au procès d'un homme accusé d'avoir tué quatre membres d'une famille musulmane à London, en Ontario, a déclaré aux jurés, lors des plaidoiries finales mardi, que le jeune homme de 22 ans avait commis un acte de terrorisme, tandis que l'avocat de la défense a maintenu que l'accusé n'était pas coupable des charges qui pèsent contre lui.
Les plaidoiries finales sont en cours au procès de Nathaniel Veltman, qui a plaidé non coupable à quatre chefs d'accusation de meurtre au premier degré et à un chef de tentative de meurtre.
Le procès a appris que M. Veltman a heurté la famille Afzaal avec son camion le 6 juin 2021, alors que les membres de la famille marchaient.
Salman Afzaal, 46 ans, sa femme de 44 ans, Madiha Salman, leur fille de 15 ans, Yumna, ainsi que sa grand-mère de 74 ans, Talat Afzaal, ont été tués dans l'attaque, tandis que le fils du couple, âgé de neuf ans, a été grièvement blessé, mais a survécu.
Dans la salle d'audience de Windsor, en Ontario, où se déroule le procès, le procureur de la Couronne, Fraser Ball, a déclaré que M. Veltman avait planifié son attaque pendant des mois, avait acheté une grosse camionnette grâce à un prêt et y avait installé une lourde grille de protection.
M. Ball a affirmé que M. Veltman avait un message pour les musulmans du Canada : ils seraient tués comme la famille Afzaal s'ils ne quittaient pas le pays.
«Ce message était fort, brutal et terrifiant, a soutenu M. Ball. Les actions sont plus éloquentes que les mots. Les actions de M. Veltman étaient plus bruyantes qu'une bombe.»
M. Ball a dit que M. Veltman portait un gilet pare-balles de style militaire et un casque le jour de l'attaque.
«Il était habillé comme un soldat. Il portait sa chemise de croisé en dessous, a indiqué l'avocat de la Couronne. Il chassait des musulmans pour les tuer.»
Il a soutenu que les preuves présentées lors du procès, qui a débuté en septembre, prouvent la culpabilité de M. Veltman au-delà de tout doute raisonnable.
«Il existe une masse de preuves prouvant la culpabilité de M. Veltman, a-t-il déclaré. Les témoins oculaires, la vidéo, l'arme du crime, l'ADN, les données de l'accident, les photographies des lieux, l'appel au 911, le manifeste, les aveux.»
Plus tôt mardi, l'avocat de la défense de M. Veltman, dans ses propres plaidoiries, a soutenu que son client n'était pas coupable des accusations portées contre lui.
Christopher Hicks a affirmé que M. Veltman n'avait pas commis d'acte de terrorisme et qu'il n'est pas coupable de meurtre au premier degré parce qu'il n'avait pas l'intention criminelle de tuer les victimes et qu'il n'avait pas délibérément planifié l'attaque.
M. Hicks a indiqué que M. Veltman souffrait de plusieurs troubles mentaux, notamment d'une dépression sévère et d'un trouble obsessionnel compulsif, qu'il se trouve sur le spectre de l'autisme, et qu'il avait ingéré des champignons magiques deux jours avant l'attaque.
Il a soutenu que l'attaque était un «événement hypomaniaque induit par la drogue» et que la conduite de M. Veltman au moment de l'attaque démontrait un comportement «élevé» et «imprévisible».
M. Hicks a soutenu que M. Veltman n'était pas coupable de meurtre au premier ou au deuxième degré, mais qu'il devrait néanmoins être tenu responsable de la mort des victimes.
«Il n'était pas capable de former, ou n'a pas formé l'intention nécessaire pour être reconnu coupable de meurtre au deuxième degré», a déclaré M. Hicks au jury.
«Si vous pensiez qu'il n'avait pas (l'intention) ou qu'il n'avait pas formé l'intention nécessaire pour commettre un meurtre, il serait quand même responsable de la mort de ces personnes, il serait coupable d'homicide involontaire.»
M. Veltman a dit avoir été influencé par les écrits d'un homme armé qui a commis le massacre de 51 fidèles musulmans en 2019 dans deux mosquées de la Nouvelle-Zélande.
Il a également déclaré aux jurés qu'il envisageait d'utiliser sa camionnette, qu'il avait achetée un mois plus tôt, pour perpétrer une attaque et a recherché des informations en ligne sur ce qui se produit lorsque des piétons sont heurtés par des voitures à différentes vitesses.
M. Veltman a témoigné qu'il avait commandé en ligne un gilet pare-balles et un casque de style militaire au cours du mois précédant l'attaque et qu'il les avait portés le jour où il a happé la famille Afzaal.
M. Veltman a également affirmé au jury qu'il avait ressenti une «envie» de frapper la famille avec son camion après les avoir vus marcher sur un trottoir, ajoutant qu'il savait qu'ils étaient musulmans grâce aux vêtements qu'ils portaient et qu'il avait remarqué que l'homme du groupe avait une barbe.
À revoir également : [SEGMENT] On revient sur l'attaque de London
Les jurés ont déjà vu une vidéo de M. Veltman disant à un détective que son attaque était motivée par des convictions nationalistes blanches.
La Cour a appris qu'il avait écrit un manifeste dans les semaines précédant l'attaque, se décrivant comme un nationaliste blanc et colportant des théories du complot infondées sur les musulmans.
Il s'agit de la première affaire dans laquelle les lois canadiennes sur le terrorisme sont soumises à un jury dans le cadre d'un procès pour meurtre au premier degré.