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Natan Obed dit espérer que la politique éclairera et guidera la relation du Canada avec les Inuits envers les partenaires internationaux.
Les dirigeants inuits ont rencontré les ministres du cabinet fédéral vendredi pour peaufiner les derniers détails de leurs propositions concernant la politique étrangère du Canada pour l'Arctique.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a assisté à la dernière réunion du comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne.
En juin, Mme Joly a déclaré que le Canada préparait une politique étrangère pour l'Arctique pour se préparer à une période plus tendue dans les relations internationales.
Natan Obed, le président de l'Inuit Tapiriit Kanatami, qui représente les 70 000 Inuits du Canada, a dit espérer que la politique éclairera et guidera la relation du Canada avec les Inuits envers les partenaires internationaux.
«Nous ne sommes pas un État-nation en soi, mais nous sommes un partenaire essentiel du gouvernement du Canada dans son imaginaire arctique», a déclaré M. Obed à La Presse canadienne. «Nous sommes la base de la souveraineté du Canada dans l'Arctique canadien.»
Nathan Obed a indiqué que les Inuits et Affaires mondiales Canada ont échangé des ébauches de la politique tout au long de l'été et jusqu'à l'automne.
Il a déclaré qu'il était important pour les Inuits d'avoir un langage clair concernant l'Inuit Nunangat, un terme en inuktitut qui englobe la géographie des quatre régions inuites du Canada, à savoir le Nunavut, la région inuvialuite dans les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavik dans le nord du Québec et le Nunatsiavut dans le nord du Labrador.
«Ainsi, même la terminologie éloigne le gouvernement du Canada de, par exemple, 'l'Arctique' ou 'le Nord', c'est-à-dire le Nord territorial», a expliqué M. Obed.
Il a soutenu que l'ajout d'une telle terminologie évite d'exclure le Nunavik et le Nunatsiavut de toute discussion sur la politique arctique, car ces régions se situent en dessous d'une certaine latitude.
M. Obed a ajouté qu'il y a également plusieurs priorités nationales qu'il aimerait voir incluses dans la nouvelle politique, notamment un engagement à non seulement renforcer les infrastructures au sein des communautés, mais aussi à travailler avec les communautés pour renforcer l'infrastructure de défense du Canada.
«Le fait même de bâtir nos communautés et de veiller à leur pérennité fait partie de la stratégie de défense du Canada», a expliqué M. Obed, ajoutant que ces considérations nationales devraient être fondamentales dans toute politique étrangère.
«Nous devons faire davantage dans nos communautés pour l’équité. Nous devons construire des infrastructures.»
Un autre point à l’ordre du jour était l’élaboration d’une politique fédérale sur l’éducation des Inuits.
Bien que les programmes d’éducation relèvent de la compétence provinciale et territoriale, M. Obed a déclaré qu’une politique fédérale aiderait à préparer le terrain pour repenser la façon dont l’éducation est accréditée et dispensée dans les communautés inuites.
Il a souligné l’accord sur les revendications territoriales au Nunatsiavut, qui consacre le droit des Inuits de prendre en charge le système éducatif de leurs communautés à la province de Terre-Neuve-et-Labrador, s’ils le souhaitent.
Pour M. Obed, les facteurs limitatifs sont les ressources pour dispenser l’éducation – en particulier en inuktitut – et pour que les prérequis et les résultats soient reconnus dans d’autres juridictions, comme l’enseignement postsecondaire.
«Il sera très difficile de s’éloigner du modèle de statu quo des provinces et des territoires. Mais, tout comme pour le statut de langue officielle, nous savons que la législation et les politiques créent des fenêtres sur ce qui est possible et ce qui ne l’est pas», a précisé M. Obed.
«Nous aimerions ouvrir un peu plus ces fenêtres sur la façon dont les enfants inuits sont éduqués, sur la façon dont fonctionne l’accréditation des enseignants et sur la façon dont le programme de cours peut être repensé.»
Il a également déclaré qu’ils auraient besoin de financement pour cela. «Nous savons que nos résultats scolaires sont inacceptables par rapport à ceux du reste du pays, et nous savons que le statu quo ne nous mènera pas là où nous voulons aller», a-t-il déploré.
«Ce que les Inuits disent que nous voulons, c’est quelqu’un qui est prêt à affronter le monde à l’âge adulte, mais qui possède également les compétences de base au sein de la communauté dans laquelle ils vivent, que le système éducatif a contribué à développer en eux, a expliqué Nathan Obed. Nous voulons une éducation de classe mondiale, mais nous voulons aussi une éducation spécifique.»