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L'AHGM se dit satisfaite et encouragée par ce bilan, «puisque l’essentiel du rattrapage aura été fait en trois trimestres seulement».
Après deux années plus difficiles en raison de la pandémie, l'industrie de l'hôtellerie du Grand Montréal reprend graduellement vie. Le retour à une certaine normalité et la tenue d'événements d'envergure amènent un vent d'optimisme chez les hôteliers de la métropole et des environs.
Selon des données fournies par l'Association des hôteliers du Grand Montréal (AHGM), au quatrième trimestre de 2022, le taux d'occupation moyen de ses membres avait rattrapé celui d'avant la pandémie, avec tout près de 69 % des chambres occupées, en moyenne.
En guise de comparaison, au premier trimestre de 2022, le taux d'occupation moyen des hôtels était de 32,8 %, bien en deçà du taux moyen de 58,2 % observé trois ans plus tôt.
De plus, le taux d'occupation moyen de 2022, calculé sur 12 mois, a atteint 60,7 %. En 2019, près de trois chambres sur quatre (73,1 %) avaient trouvé preneur tout au long de l'année.
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L'AHGM se dit satisfaite et encouragée par ce bilan, «puisque l’essentiel du rattrapage aura été fait en trois trimestres seulement». Elle rappelle que des restrictions sanitaires avaient ralenti le tourisme d'agrément et d'affaires en début d'année dernière.
Le mois de décembre, en grande partie grâce à l'achalandage généré par la COP15 s'étant tenue au Palais des congrès, a permis de terminer l'année en beauté. Le taux d'occupation observé à ce moment-là, à 66,9 % des chambres, s'est en effet avéré supérieur de plus de 10 % à celui de décembre 2019 (56,2 %).
L'Association, dont les membres se partagent quelque 20 000 chambres, parle même de l'événement organisé par l'ONU comme d'un «coup de pouce inespéré».
«L'année 2022 a été très bonne, soutient son président-directeur général, Jean-Sébastien Boudreault. Toute l'année, on a connu des taux d'occupation d'environ 10 % inférieurs à l'année 2019, qui était notre année de référence. Avec la COP15, on s'est retrouvé à 10 % au-dessus de 2019; c'est donc un bond de 20 % pour le mois de décembre, ça a très bien fini l'année.»
L'AHGM se dit fort enthousiaste pour 2023, alors que le pire semble derrière.
En janvier dernier, les hôteliers de la région métropolitaine ont connu un taux d'occupation moyen de 51 %, soit tout près de 30 % de plus que le mois de janvier 2022. C'est ainsi un retour vers la tendance pré-pandémique, alors que le taux d'occupation constaté en janvier 2019 était de 51,6 %.
On s'attend à ce que cette tendance se maintienne et que les résultats de l'année en cours soient similaires, en termes d'occupation, aux niveaux d'avant la pandémie, «et ce, malgré les enjeux de main-d’œuvre, et les contextes inflationniste et géopolitique qui pourraient nourrir l’insécurité des voyageurs et des organisateurs d’événements».
«Aussitôt la levée de certaines restrictions sanitaires, on a vu les touristes revenir chez nous, commente M. Boudreault. Tout de suite, on a vu que les gens avaient soif de voyager, de se réunir, de se voir. Les voyageurs d'agrément ont recommencé à venir, puis le tourisme d'affaires a aussi repris. On a beaucoup de congrès et d'événements corporatifs qui s'en viennent. Beaucoup qui étaient prévus en 2020 et en 2021 ont été repoussés à 2022 et 2023. Les différents festivals reprennent aussi à pleine capacité.»
Ce faisant, l'association estime que le niveau de tourisme d'affaires observable avant la propagation de la COVID-19 devrait être atteint à la fin 2024, voire en 2025.
«Les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie sont souvent mal compris, souligne M. Boudreault. On oublie que les hôtels, ça ne sert pas juste à prendre des vacances. Beaucoup d'industries dépendent de la nôtre; pensons aux travailleurs qui se déplacent, aux diplomates qu'on reçoit, au commerce international qui se décide; tous ces gens qui transitent par Montréal pour leur travail ont besoin d'être logés et nourris.»
Les tarifs ont toutefois augmenté pour faire face à la vague inflationniste; il y a quatre ans, le tarif moyen quotidien d'une chambre d'hôtel était de 152,38 $. Trois ans plus tard, en raison des faibles taux d'occupation, il en coûtait plutôt 136,51 $; en 2023, le tarif moyen a grimpé à 192,03 $ par nuitée.
La moyenne pour 2022 s'est stabilisée à 219,43 $ par nuitée. Une donnée qui témoigne des grands écarts entre les chambres plus abordables et les tarifs des hôtels dits de luxe.
«À Montréal, nous avons un portefeuille de chambres diversifié, c'est-à-dire qu'il y en a pour tous les goûts et toutes les catégories, souligne M. Boudreault. Il faut aussi mentionner que la majorité des gens qui utilisent les chambres viennent de l’étranger, comme les États-Unis et l'Europe, où les devises valent plus cher que le dollar canadien. Sur l’échiquier mondial, on demeure donc une destination assez abordable pour le touriste étranger.»