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Les gymnastes feront partie des premières à témoigner aujourd'hui devant les membres du Parlement, tandis que le Comité permanent de la condition féminine (CPCF) entamera ses audiences sur la sécurité des femmes et des jeunes filles dans le sport.
Kim Shore a retenu ses larmes en décrivant les récits d'abus dans la gymnastique canadienne.
«Combien d'entre vous ont vu un entraîneur de confiance vous appuyer sur les jambes pendant de grands écarts alors que vous sanglotiez et les suppliiez d'arrêter, mais ils vous ont juste crié de ''la fermer''?», a demandé Shore.
«Qui ici a passé la fleur de l'âge [...] à vomir à chaque repas? Qui s'est pesé de manière obsessionnelle ou a été gavé à l'hôpital pour traiter un trouble de l'alimentation?»
Shore, cofondatrice de Gymnasts for Change, a été parmi les premières à témoigner devant des députés lors d'une journée d'ouverture émouvante des audiences du Comité permanent de la condition féminine (CPCF).
Le message du témoignage de lundi est que le sport ne peut pas être laissé à lui-même et qu'une enquête fédérale est nécessaire.
«Des progrès sont sans aucun doute en cours. Mais cela prend trop de temps et ils ne sont pas réalisés de manière uniforme dans l'ensemble du système sportif», a déclaré Allison Sandmeyer-Graves, PDG de Femmes et sport au Canada.
«En écho aux autres témoins … (il doit y avoir) une enquête judiciaire nationale du gouvernement du Canada sur les mauvais traitements à tous les niveaux du sport, pour obtenir une vision [...] complète des défis et pour concevoir des solutions appropriées.»
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L'étude intervient après des mois à implorer le gouvernement fédéral pour une enquête indépendante auprès de centaines d'athlètes - plus de 500 en gymnastique seulement, dans plusieurs sports canadiens.
Rob Koehler, directeur général de Global Athlete, a déclaré avoir entendu des plaintes de mauvais traitements de la part de plus d'une douzaine de sports, énumérant la gymnastique, le football, le bobsleigh, le skeleton, l'athlétisme, le ski de fond, le water-polo, la natation, la nage artistique, la boxe, le canoë/kayak, l'aviron et le patinage artistique.
«Le fait que les athlètes se soient tournés vers Global Athlete et non vers le système actuel devrait en dire long. Les athlètes ont peur et ne font pas confiance au système», a déclaré Koehler.
«La maltraitance est une question de droits humains, pas une question de sport. Les agresseurs reconnaissent le déséquilibre de pouvoir qui laisse les athlètes impuissants et les entraîneurs et administrateurs tout-puissants.»
Il a fait une pause pour rassembler ses émotions avant d'ajouter : «Les athlètes ont partagé avec moi leurs expériences vécues qui m'ont déchiré le cœur.»
En gymnastique, bon nombre de ces expériences vécues impliquent des mineurs, a souligné Shore.
«Combien d'entre vous ont connu la confusion, la nausée et la panique lorsqu'un adulte de confiance a soudainement dit : ''Je veux te toucher ?'' Ou avez-vous dû choisir entre le ''refuge'' de votre entraîneur masculin abusif sexuel juste pour être épargné de la cruauté pure et simple de votre entraîneure ?», Shore a demandé dans son témoignage.
«Est-ce que l'un d'entre vous a vécu dans la douleur chronique depuis l'adolescence ou s'est fait du mal parce que la voix dans sa tête a dit, et dit peut-être encore, ''Tu es sans valeur, inutile, paresseux''.»
Amelia Cline, avocate et cofondatrice de Gymnasts for Change, a dit que l'élaboration d'un registre national de la maltraitance des enfants pour les entraîneurs serait une étape positive.
«Les survivants n'ont vu à ce jour aucune sorte de prise de responsabilité venant des dirigeants actuels de (Gymnastique Canada) impliqués récemment dans ce qui est essentiellement de la dissimulation d'abus», a-t-elle ajouté.
«Nous espérons que ce comité pourra également utiliser son pouvoir pour demander des comptes à ces personnes.»
La première journée de témoignages survient une semaine après la suite de l'examen de Hockey Canada par les députés.
Hockey Canada fait face à de la controverse depuis des mois, en lien aux allégations d'agression sexuelle impliquant des membres de l'équipe qui a pris part au championnat mondial junior de 2018.