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«J’ai fait de mon mieux, mais ce mieux, il n’est pas assez» - Le Khoa
Commencée dans les dernières semaines et diffusée à la télé et sur le web, la fameuse campagne publicitaire anti-racisme du gouvernement du Québec n’a pas tardé à faire l’objet de railleries et de plaintes à travers la province.
Visant à «mettre fin aux préjugés» et mettant en scène le quotidien de Québécois d’origine ethnique, la campagne a été réalisée par Le Khoa et diffusée en réponse aux recommandations du Groupe d’action contre le racisme, émises en 2020. Le format : des blagues pince-sans-rire avec punch à saveur québécoise.
«Un groupe de jeunes noirs rassemblés dans un parc à la tombée de la nuit, on appelle ça : des amis québécois», narre-t-on dans l’une d’elle.
Ce gags de sensibilisation ont suscité de nombreuses réactions au sein de la population, sur les réseaux sociaux notamment. «ll y a des xénophobes au Québec. C’est clair. Mais cette publicité, c’est du gaspillage d’argent», dit un homme sur Twitter.
«Au Québec, un regroupement de vieux boomers qui magouillent, mentent, trichent, imposent, trompent et menacent, on appelle ça… des Caquistes!» raille un autre.
«Fait que, au Québec, on trouve le moyen d'être raciste dans une publicité gouvernentale pour lutter contre le racisme», rit une autre personne.
Ces réactions, Le Khoa en a pris conscience et l’ont mis profondément mal à l’aise, au point où le réalisateur a senti le besoin d’effectuer une sortie sur Facebook pour présenter ses excuses, la semaine dernière.
«J’ai fait de mon mieux, mais ce mieux, il n’est pas assez et toutes mes bonnes intentions ne peuvent excuser cette publicité (dans sa forme actuelle), a écrit le co-fondateur du studio montréalais de création de contenu publicitaire Les Enfants. Bien malgré moi, j’ai contribué à la fabrication d’un message publicitaire discriminatoire.»
Au moment d’écrire ces lignes, le gouvernement du Québec n’avait pas effectué de sortie publique pour parler des réactions à cette campagne publicitaire, hormis l’absence du terme «québécois» du contenu anglophone de la publicité, initialement justifiée par la difficulté de traduire ce terme par Benoît Charrette. Le ministre de la Lutte contre le racisme a déjà indiqué que la version anglaise allait être «éventuellement révisée.»