Début du contenu principal.
La cheffe du numérique et des données recommande aux entreprises d'intégrer l'IA progressivement et de commencer dans un secteur où elles ont déjà de l'expertise.
L'intelligence artificielle (IA) représente une innovation majeure qui touchera tous les secteurs d'activité. Les entreprises et les travailleurs qui refuseront d'embarquer dans le train de cette technologie risquent d'être perdants.
C'est l'un des messages lancés, lundi, par une associée de la firme de capital de risque Inovia Capital, Magaly Charbonneau. Elle était l'une des quatre participantes d'un panel du Cercle canadien portant sur les défis et les perspectives de l'IA en entreprise.
Inovia Capital a mené une «évaluation profonde» sur cette technologie afin de s'assurer qu'elle soit une innovation importante. La société a ensuite créé un groupe d'experts provenant, entre autres, de chez Google, Microsoft et de centres de recherche, pour savoir si l'entreprise devait investir dans cette technologie, a indiqué Mme Charbonneau.
La conclusion de l'analyse: «c'est une innovation des plus importantes des dernières décennies» parce qu'elle «va affecter tous les secteurs», a-t-elle dit au cours du panel animé par le vice-président en solutions IA et technologie à l'institut de recherche Mila, Frédéric Chanay.
«C'est une innovation qui a un impact profond sur les langues et la communication, que ce soit la langue écrite ou parlée, les images et les vidéos. Et si vous y pensez, tout ça, c'est dans tous les secteurs», a poursuivi Mme Charbonneau.
Inovia Capital a déjà investi dans plusieurs sociétés d'IA générative. Mais Mme Charbonneau se demande si les entreprises canadiennes adopteront l'IA aussi rapidement que celles à l'étranger afin de rester compétitives.
Son questionnement provient d'un commentaire qu'elle entend souvent comme quoi cet outil technologique peut abolir des postes.
«Vous n'allez pas perdre votre emploi à cause de l'IA générative», répond-elle. Mais si vous ne savez pas comment l'utiliser, vous êtes peut-être à risque de perdre votre emploi (au profit) de quelqu'un qui sait comment l'utiliser et qui va être plus productif que vous.
«On veut que les entreprises adoptent l'IA parce qu'on a de vrais résultats. (...) On a de vrais cas d'usage. La conclusion est qu'il faut l'adopter le plus rapidement possible», a-t-elle soutenu.
Selon M. Chanay, «on ne sait pas si vous allez perdre votre emploi à cause de l'IA, mais vous avez peut-être plus de chances de perdre votre emploi si votre compagnie n'utilise pas l'IA».
Le panel accueillait également deux dirigeants d'entreprise pour témoigner de l'usage qu'ils font de l'IA dans leurs opérations.
Chez Bell, l'intelligence artificielle est notamment utilisée pour son application libre-service de réparations virtuelles concernant la connexion télé ou internet des clients.
L'IA est aussi mise à profit pour aider le travail des techniciens qui font des visites à domicile, a mentionné Michel Richer, premier vice-président, solutions d'entreprise, ingénierie des données et intelligence artificielle.
«Là où Bell prévoit de faire des gains de productivité immenses est avec l'IA générative capable de prendre une action et de pousser des chaînes de réactions», a affirmé M. Richer.
L'un des secteurs porteurs pour cet usage est les centres de service à la clientèle «où on peut commencer à converser en langage naturel avec des interactions plus simples. Ce qu'on a déployé en mode chat en ce moment, on a commencé à le déployer dans nos centres d'appel», a-t-il fait savoir.
Chez la compagnie d'assurance Intact, l'IA représente notamment une approche pour accélérer la saisie de données afin de générer plus rapidement des soumissions à ses clients du secteur des entreprises.
Le souscripteur va donc passer davantage de temps à analyser son dossier que de saisir de l'information d'un système à un autre, a évoqué Isabelle Girard, première vice-présidente et cheffe du numérique et des données.
«C'est important pour nous de garder un humain dans le processus pour s'assurer que le temps qu'il va passer sur une tâche, c'est celle qui va amener de la valeur», a-t-elle affirmé.
Mme Girard recommande aux entreprises d'intégrer l'IA progressivement et de commencer dans un secteur où elles ont déjà de l'expertise.