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Une motion a été déposée à l'Assemblée nationale concernant un appui général au peuple iranien qui réclame que le régime de la République islamique tombe.
Les députées Ruba Ghazal (Mercier - Québec solidaire), Sylvie D’Amours (Mirabel – Coalition avenir Québec), Michelle Setlakwe (Mont-Royal Outremont – Parti libéral du Québec) et la présidente du Comité national des jeunes du Parti québécois Marie-Laurence Desgagné (représentante pour le PQ) ont pris la parole vendredi devant les médias pour donner leur appui aux femmes iraniennes.
«Quand il y a eu le soulèvement des femmes iraniennes au péril de leur vie après l'assassinat lâche de Masha Amini, je ne pouvais pas rester silencieuse. J'ai ce privilège d'être députée à l'Assemblée nationale, de pouvoir faire entendre ma voix et je voulais l'utiliser pour appuyer ces femmes et leur combat», raconte la députée solidaire Ruba Ghazal, initiatrice de ce mouvement.
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L'appel de Mme Ghazal a été entendu.
«C'est un geste fort que l'on pose. [...] Je veux lancer un message à toutes les femmes iraniennes et à toute la communauté iranienne du Québec que nous sommes avec vous, que nous sommes derrière vous. Nous n'avons qu'un seul message : c'est assez, il faut que ça arrête toute cette histoire-là et qu'on puisse avoir espoir que les femmes et les hommes en Iran pourront vivre librement», a affirmé la députée caquiste Sylvie D'Amours.
La députée libérale, Michelle Setlakew est aussi très fière de cette démarche commune et transpartisane des élus-es de l'Assemblée nationale.
«Le message que nous envoyons aujourd'hui d'une seule voix est important tant pour nos filles que pour nos garçons, car nous sommes tous concernés par la violence faite aux femmes. Nous ne pouvons pas rester silencieux devant la répression, la violence et les injustices faites aux femmes en Iran. Cette situation tragique va au-delà du port du voile, il s'agit d'une violation de leurs droits fondamentaux», a-t-elle affirmé.
Une motion a été déposée à l'Assemblée nationale concernant un appui général au peuple iranien qui réclame que le régime de la République islamique tombe.
Voici le libellé de la motion adoptée à l'unanimité :
Que l'Assemblée nationale unisse sa voix pour condamner la violente répression des manifestations et les abus aux droits de la personne commis par le régime théocratique iranien envers sa population depuis la mort de la jeune femme kurde, Mahsa Amini;
Qu'elle affirme son entière solidarité aux femmes en Iran qui prennent part à une véritable révolution féministe et démocratique en sortant dans la rue sans voile, au péril de leur vie, pour défendre leurs droits et ceux des générations futures;
Qu'elle salue également les hommes iraniens qui se sont massivement solidarisés avec leurs concitoyennes, rompant avec l'antagonisme de genre dont le régime a cherché à en faire le fondement de l'ordre social iranien;
Qu'elle affirme son entière solidarité à nos frères et sœurs de la diaspora iranienne du Québec, ils et elles portent avec force la voix de leurs proches en Iran pour que ces derniers voient un jour leurs droits fondamentaux et démocratiques respectés;
Qu'elle condamne fermement les meurtres d'enfant commis par le régime iranien, l'utilisation de la torture dans les prisons iraniennes et la condamnation à la peine de mort à des manifestants emprisonnés de façon arbitraire;
Que l'Assemblée nationale demande aux autorités de la République islamique d'Iran de collaborer pleinement avec la commission d'enquête internationale indépendante qui portera sur les violations alléguées des droits de la personne dans la foulée des soulèvements populaires suivant la mort de Mahsa Amini;
Que l'Assemblée nationale demande le retrait de la République islamique d'Iran de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies.
« Femme, vie, liberté ! »
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La sortie publique des élues de l'Assemblée nationale a eu lieu en présence de femmes d’origine iranienne, soit Hanieh Ziaei, politologue et spécialiste de l’Iran à la Chaire Raoul-Dandurand, de Sherazad Adib, professionnelle chez Catalyst et de Nima Machouf, épidémiologiste.
Elles ont livré un témoignage sur la cause.
«Le peuple iranien nous rappelle par leur courage et leur détermination à quel point la dignité humaine est précieuse et si fragile. Face à la terreur institutionnalisée, face à une violence aveugle et lâche, face à un obscurantisme qui s'est donné le monopole de la moralité, le peuple iranien n'écrit plus liberté, mais le cri haut et fort, le réclame, l'exige au prix de sa vie, pour un Iran libre», a souligné Hanieh Ziaei.
Sherazad Adib a aussi livré un message touchant.
«C'est un geste d'une grande signification pour la communauté d'origine iranienne du Québec. [...] Notre communauté travers des moments difficiles. À l'heure où on se parle, il y a encore beaucoup d'arrestations et des condamnations à mort, dont des enfants. Des enfants qui sont passibles de peine de mort», raconte-t-elle.
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Nima Machouf, pour sa part, a tenu à rappeler que le peuple iranien réclame un changement radical du gouvernement.
«Les gens ne veulent aucune réforme et ne se contentent plus d'un gouvernement qui bafoue les droits des gens. [...] Ce qu'ils veulent c'est un changement radical, une démocratie et une laïcité», dit-elle.
Mme Machouf termine en rappelant que le geste posé vendredi par les élus-es de l'Assemblée nationale du Québec est important parce que c'est un geste symbolique, mais très porteur.
«Porteur d'espoir pour la communauté iranienne qui envoie un message très fort dans un contexte où en Iran, le parlement iranien, à très forte majorité, a décidé de voter une loi où il donne l'aval pour tuer toutes les personnes qui sont arrêtées dans les manifestations [...] Pour nous, ce geste à l'Assemblée nationale est très important et j'espère que ça va donner le goût aux autres législations de continuer dans cette voie-là. Il faut mettre la pression maximale sur gouvernement iranien. Les droits humains doivent être au coeur de toutes les relations avec l'Iran, sinon ça va échouer».