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Les élections générales sont susceptibles de renforcer la répression du gouvernement sur sa frontière commune avec Haïti.
Les électeurs de la République dominicaine se rendront aux urnes dimanche pour des élections générales susceptibles de renforcer la répression du gouvernement sur sa frontière commune avec Haïti et sur les centaines de milliers de personnes fuyant ce pays frappé par la violence.
Le président sortant, Luis Abinader, l'un des dirigeants les plus populaires en Amérique, tente d'être réélu. S'il obtient 50% des voix, il remportera les élections sans qu'un second tour de scrutin ne soit nécessaire.
Derrière lui dans la course se trouvent l'ancien président Leonel Fernández et le maire de Santiago de Los Caballeros, Abel Martínez.
Les Dominicains voteront également pour les élections parlementaires dimanches.
Le programme anticorruption de Luis Abinader et ses efforts pour développer l'économie de la République dominicaine ont trouvé un écho auprès d'un grand nombre des 8 millions d'électeurs de ce pays des Caraïbes.
Une grande partie de sa popularité a cependant été alimentée par la répression sévère du gouvernement contre les Haïtiens et par la frontière que la République dominicaine partage avec son voisin en crise.
«Ce problème migratoire m'inquiète, car nous assistons à une migration massive de notre voisin et nous avons l'impression que c'est hors de contrôle», a déclaré Perla Concepción, une secrétaire de 29 ans, ajoutant que la migration était sa principale préoccupation.
La République dominicaine adopte depuis longtemps une position dure à l’égard des migrants haïtiens, mais ces politiques se sont intensifiées depuis qu’Haïti est en chute libre, soit après l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.
Alors que les gangs terrorisaient les Haïtiens, le gouvernement dominicain a construit un mur frontalier le long de sa frontière de 250 400 kilomètres.
Le pays a également exhorté à plusieurs reprises les Nations Unies à envoyer une force internationale en Haïti, affirmant qu'une telle action «ne peut plus attendre».
Le gouvernement a également rejeté les appels à la construction de camps de réfugiés pour ceux qui fuient les violences et a procédé l'année dernière à des déportations massives de 175 000 Haïtiens, selon les chiffres du gouvernement.
Bien que cette politique soit populaire parmi les électeurs, elle a suscité de vives critiques de la part des organisations de défense des droits de la personne, qui la qualifient de raciste et de violation du droit international.
«Ces expulsions collectives constituent une violation flagrante des obligations internationales de la République dominicaine et mettent en danger la vie et les droits de ces personnes. Les retours forcés vers Haïti doivent cesser», a écrit Ana Piquer, directrice pour les Amériques à Amnesty International, dans un rapport du mois d'avril.