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Les négociateurs ont manqué de temps, si bien que les pourparlers recommenceront en 2025.
Les négociateurs qui travaillent depuis une semaine en Corée du Sud sur un traité visant à lutter contre la crise mondiale de la pollution plastique ne sont pas parvenus à un accord. Ils prévoient de reprendre les discussions l'année prochaine.
Ils sont dans l'impasse sur la question de savoir si le traité devrait réduire la quantité totale de plastique sur Terre et mettre en place des contrôles mondiaux juridiquement contraignants sur les produits chimiques toxiques utilisés dans la fabrication des plastiques.
Les négociations à Pusan, en Corée du Sud, étaient censées constituer le cinquième et dernier cycle de négociations et aboutir à un premier traité juridiquement contraignant sur la pollution par les plastiques, y compris dans les océans, d'ici la fin de l'année 2024. Toutefois, les négociateurs ont manqué de temps, si bien que les pourparlers recommenceront en 2025.
Plus de 100 pays souhaitent que le traité limite la production et s'attaque à la dépollution et au recyclage, et nombre d'entre eux ont déclaré que cela était essentiel pour lutter contre les substances chimiques préoccupantes. Mais certains pays producteurs de plastique, de pétrole et de gaz ne veulent pas aller aussi loin.
Pour qu'une proposition soit intégrée au traité, tous les pays doivent l'approuver. Certains ont cherché à modifier le processus de manière à ce que les décisions puissent être prises par un vote si un consensus ne peut être atteint et que le processus est paralysé. L'Inde, l'Arabie saoudite, l'Iran, le Koweït et d'autres pays se sont opposés à cette modification, estimant que le consensus est essentiel à l'élaboration d'un traité inclusif et efficace.
Dimanche, dernier jour prévu pour les négociations, le projet de traité comportait encore de multiples options pour plusieurs sections clés. Certains délégués et organisations de défense de l'environnement ont estimé qu'il était trop édulcoré, notamment des négociateurs africains qui ont déclaré qu'ils préféraient quitter Busan sans traité plutôt qu'avec un traité trop faible.
Chaque année, le monde produit plus de 400 millions de tonnes de nouveau plastique. La production de plastique pourrait augmenter d'environ 70 % d'ici 2040 si les politiques ne changent pas.
Au Ghana, les rues, les cours d'eau, les égouts et les terres agricoles sont encombrés de plastique et les décharges remplies de plastique sont toujours en feu, a souligné Sam Adu-Kumi, principal négociateur du pays.
«Nous voulons un traité capable de résoudre ce problème, sinon nous nous en passerons et nous reviendrons nous battre une autre fois»
Lors de la réunion de dimanche, Luis Vayas Valdivieso, le président équatorien du comité, a affirmé que, même si des progrès ont été réalisés à Pusan, le travail est loin d'être achevé.
Il a indiqué que les pays étaient les plus éloignés les uns des autres sur les propositions concernant les plastiques problématiques et les substances chimiques préoccupantes, la production de plastique et le financement du traité.
Juliet Kabera, négociatrice en chef du Rwanda, a déclaré qu'elle s'exprimait au nom de 85 pays en insistant pour que le traité soit ambitieux, dans l'intérêt des générations futures. Elle a demandé à tous ceux qui soutenaient la déclaration de `défendre l'ambition'. Les délégués nationaux et de nombreux spectateurs se sont levés et ont applaudi.
La délégation du Panama, qui a mené un effort pour inclure la production de plastique dans le traité, a fait savoir qu'elle reviendrait plus forte, plus bruyante et plus déterminée.
Le négociateur de l'Arabie saoudite a déclaré que les produits chimiques et la production de plastique ne devraient pas être inclus dans le champ d'application du traité. S'exprimant au nom du groupe arabe, il a déclaré que, si le monde s'attaquait à la pollution plastique, la production de plastique ne devrait pas poser de problème.
Le négociateur du Koweït a fait écho à ces propos, affirmant que l'objectif était de mettre fin à la pollution plastique et non au plastique lui-même, et que le fait d'étendre le mandat au-delà de son intention initiale érodait la confiance et la bonne volonté.
En mars 2022, 175 nations ont convenu d'élaborer le premier traité juridiquement contraignant sur la pollution par les plastiques, y compris dans les océans, d'ici la fin de 2024. La résolution stipule que les nations élaboreront une mesure internationale juridiquement contraignante sur la pollution plastique, fondée sur une approche globale prenant en compte l'ensemble du cycle de vie du plastique.
Stewart Harris, porte-parole du Conseil international des associations de l'industrie chimique (ICCA) a déclaré qu'il s'agissait d'un calendrier très ambitieux. Il a ajouté que l'ICCA espère que les gouvernements parviendront à un accord ultérieurement.
La plupart des négociations à Pusan se sont déroulées à huis clos. Les groupes de défense de l'environnement, les chefs autochtones et d'autres personnes qui se sont rendus à Busan pour participer à l'élaboration du traité ont dit que les négociations auraient dû être transparentes et qu'ils se sont sentis réduits au silence.
«Les voix des communautés touchées, des scientifiques et des responsables de la santé n'ont pas été entendues. C'est la raison principale pour laquelle les négociations ont échoué. Le processus est en panne et ne fait que piétiner», a déploré Bjorn Beeler, coordinateur international du Réseau international pour l'élimination des polluants organiques persistants.