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Politique

Les dirigeants font leur arrivée dans les Rocheuses en vue du sommet du G7

Mark Carney, élu depuis à peine un mois et demi, vivra l'un de ses premiers tests sur la scène internationale.

Le premier ministre australien Anthony Albanese, l'un des leaders invités par les membres du G7, a fait son arrivée au Canada dimanche en arêtant d'abord à Calgary, en Alberta, où il a rencontré le premier ministre du Canada, Mark Carney.
Le premier ministre australien Anthony Albanese, l'un des leaders invités par les membres du G7, a fait son arrivée au Canada dimanche en arêtant d'abord à Calgary, en Alberta, où il a rencontré le premier ministre du Canada, Mark Carney.
Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne

Les leaders des pays du G7 convergeaient, dimanche, vers Kananaskis, en Alberta, pour un sommet qui se déroulera dans le contexte d'une nouvelle escalade au Moyen-Orient et après des semaines de droits de douane américains dénoncés par de nombreux pays, dont le Canada.

C'est dans la célèbre chaîne de montagnes des Rocheuses que le premier ministre Mark Carney, élu depuis à peine un mois et demi, vivra un important test sur la scène internationale. Il devra non seulement diriger un événement multilatéral, mais aussi tenter de faire une démonstration d'unité au sein du G7.

D'emblée, de hauts responsables gouvernementaux du Canada ont fait savoir qu'ils planchaient sur une série de déclarations communes spécifiques à certains thèmes plutôt que sur l'habituel long communiqué conjoint abordant tous les sujets.

 

Les représentants canadiens s'attendent à ce que l'une des déclarations porte sur les incendies de forêt.

Les divergences d'opinion au sein du G7 ne feraient donc vraisemblablement pas entrave à la signature de telles déclarations portant sur des sujets individuels. Obtenir un consensus pour signer une longue déclaration portant sur l'ensemble des sujets abordés peut être un exercice plus ardu.

En point de presse virtuel depuis Calgary, la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a défendu la «méthode différente» choisie en matière de déclarations communes.

«C'est une méthode importante à cause des sujets très difficiles» qui seront abordés, a-t-elle plaidé.

«Les sujets sur la table pour les leaders du G7 sont très complexes. Plusieurs sujets: l'intelligence artificielle, les feux de forêt, l'économie globale, la défense et sécurité, a-t-elle énuméré. (...) On va avoir des conversations nécessaires et on va voir qu'il y aura des déclarations plus courtes de leaders et de pays.» 
- Anita Anand, ministre des Affaires étrangères

La présidente de la Commission européenne et le président du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Antonio Costa, ont tous deux mentionné des discussions «franches» qui doivent selon eux avoir lieu entre les pays membres du G7.

Les relations commerciales tendues avec les États-Unis et les salves tarifaires de Donald Trump ont fait partie des points abordés par les deux dirigeants en point de presse dimanche soir.

«Nous sommes alliés, nous sommes partenaires et amis des États-Unis. Et entre des partenaires, alliés et amis, quand des problèmes surviennent, ce que nous devons faire est parler», a dit M. Costa. Il s'est empressé d'ajouter que les délégués européens ne se limiteront pas à échanger avec les Américains.

Les pourparlers entre pays membres du G7 s'intensifieront vraisemblablement à partir de lundi, lorsque le sommet débutera formellement pour se terminer mardi.

La journée de dimanche était plutôt marquée par l'arrivée des différents chefs d'État. Le G7 regroupe les États-Unis, la France, l'Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni, l'Italie et le Canada, ainsi que l'Union européenne.

Les dirigeants d'autres pays se rendront aussi à Kananaskis en tant qu'invités, comme la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, le premier ministre de l'Australie, Anthony Albanese, et celui de l'Inde, Narendra Modi.

Un autre invité de marque sera le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le Canada soutient depuis des mois que la priorité du sommet des pays du G7 sera la guerre en Ukraine.

L'événement survient toutefois quelques jours après les frappes de missiles échangées entre Israël et l'Iran, ce qui pourrait faire de la situation au Moyen-Orient une priorité amenée en tête de liste.

«Aider l'Ukraine en temps de besoin avec du soutien militaire et économique a été depuis février 2022 une première priorité de notre gouvernement et cela ne changera pas», a dit la ministre Anand.

Elle a toutefois souligné que les leaders réunis au sommet du G7 ne devraient pas, selon elle, se limiter au sujet de la guerre en Ukraine.

«Le sommet du G7 est le moment pour plusieurs conversations difficiles, pas seulement en ce qui concerne l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie.» 

Ursula von der Leyen a quant à elle insisté sur sa volonté que le G7 accentue la pression sur la Russie au moyen de sanctions additionnelles.

Elle a aussi souligné les discussions qui sont en cours pour qu'un partenariat avec le Canada en matière de défense se concrétise.

Elle a par ailleurs fait un lien entre la guerre en Ukraine et le conflit opposant Israël à l'Iran. «Aujourd'hui, le même type de drones et missiles balistiques conçus par l'Iran frappe sans discrimination en Ukraine et en Israël. Il faut répondre à ces menaces conjointement», a-t-elle plaidé.

Une fois arrivé à Kananaskis en soirée, M. Carney a eu une rencontre bilatérale avec le chancelier allemand Friedrich Merz.

«J'adore ce pays», a dit le dirigeant allemand en parlant du Canada, après avoir échangé une poignée de main avec le premier ministre canadien. Ce dernier s'est enthousiasmé de ce commentaire, n'ayant pas manqué de relever qu'il a grandi en Alberta.

Les deux leaders ont parlé de coopération en matière d'énergie et de minéraux critiques, en plus de s'entendre pour dire qu'«’il est impératif d’aider l’Ukraine à parvenir à une paix juste et durable», selon le compte-rendu du bureau de M. Carney.

Une rencontre fort attendue du premier ministre est celle qui aura lieu lundi matin avec M. Trump. Ce dernier est arrivé tard dimanche en sol canadien.

Le Canada espère conclure rapidement un accord avec les États-Unis en matière d'économie et de sécurité. Il reste à voir si une telle entente serait suffisante pour faire tomber les droits de douane américains décriés par le gouvernement Carney.

Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne