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«François Legault ne parlait pas d'êtres humains.»
Depuis des mois, le premier ministre François Legault affirme que trop de personnes traversent la frontière au Québec et il demande au gouvernement fédéral d'intervenir pour les envoyer dans d'autres provinces.
Les récents commentaires de M. Legault sur le sujet suscitent la colère des organisations, qui estiment qu'on ne traite pas les demandeurs d'asile avec humanité.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Le Centre d'accueil des réfugiés, situé au centre-ville de Montréal, est l'un de ces organismes qui soutiennent les réfugiés et les demandeurs d'asile.
Chaque jour, des centaines de personnes franchissent les portes du centre à la recherche de services juridiques, d'emploi et d'éducation.
«Nous avons différents paquets de soins que nous donnons aux familles», a déclaré le directeur général Abdulla Daoud.
M. Daoud soutient que le dernier barrage de commentaires de M. Legault sur les demandeurs d'asile vise la population vulnérable qu'il sert. «Il devient fatigant de les voir utilisés comme punching-ball année après année», a-t-il déploré.
Les récents commentaires ont eu lieu lors du voyage de M. Legault à Paris, où il a affirmé que le Canada devrait s'inspirer de la France et mettre en place des zones d'attente, un centre de détention pour les demandeurs d'asile jusqu'à ce qu'une décision soit prise. Il a ensuite dit que 80 000 migrants devraient être contraints de se déplacer.
Le Québec estime que le nombre élevé de migrants pèse sur le logement et les services sociaux.
«Il parlait comme s'il s'agissait de bouteilles ou, je ne sais pas, d'oranges que l'on peut déplacer d'un endroit à l'autre. Il ne parlait pas d'êtres humains.»
Dès le retour de M. Legault au Québec, un rapport a révélé que le gouvernement avait étudié un large éventail de moyens pour déplacer les demandeurs d'asile hors de la province, y compris le paiement de billets de bus et la réduction des prestations sociales.
Le premier ministre n'a pas nié que ces options avaient été envisagées, mais il les a écartées.
M. Legault a soutenu que le Québec accueillait 45% des demandeurs d'asile au Canada, alors qu'il ne représente que 22% de la population.
Selon M. Daoud, le Québec est mieux placé pour les accueillir, car c'est la seule province qui dispose d'un centre d'accueil pour les demandeurs d'asile.
«Les gens vont venir chercher la sécurité», a-t-il précisé. «Nous avons construit une société qui permet cela et je pense que nous devrions en être fiers.»
Les défenseurs de cette cause affirment que les réfugiés ne cesseront pas d'arriver et qu'il incombe donc au Québec de trouver un moyen humain et digne de les accueillir.