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Le gouvernement libéral s'est engagé à faire venir au Canada 40 000 réfugiés et Afghans vulnérables mais, jusqu'à présent, environ 4040 sont arrivés au pays.
Les conservateurs demandent la création d’un comité multipartite spécial des Communes pour examiner comment le gouvernement libéral s’est préparé, ou pas, au retrait des troupes américaines en Afghanistan et à la crise humanitaire qui a suivi l’arrivée des talibans à Kaboul en août.
Le chef conservateur, Erin O’Toole, a déclaré mardi en Chambre que le travail de ce comité spécial permettrait aux Canadiens de comprendre pourquoi le Canada « n’a pas agi » lorsque les États-Unis ont retiré leurs troupes d’Afghanistan le 30 août. « Ce gouvernement n’a pas agi et les Canadiens ont vu tous ceux qui ont aidé nos soldats, nos travailleurs humanitaires, nos diplomates dans l’une des missions les plus longues et les plus ardues de notre histoire. Nous avons regardé ça pendant que nous laissions des gens derrière », a déclaré M. O’Toole en Chambre.
La motion conservatrice demande au gouvernement de fournir à un comité spécial des documents sur la planification d’Ottawa en cas de retrait des États-Unis, les instructions qui ont été données pour exécuter cette planification et des communications sur l’impact du déclenchement d’élections fédérales le 15 août, le jour même où les forces talibanes prenaient le contrôle de Kaboul. Les conservateurs soutiennent dans leur motion que « la dissolution du Parlement a rendu impossible pendant un certain temps la surveillance parlementaire en temps réel ».
Bien que les députés d'autres partis de l'opposition soient d'accord avec l'évaluation des conservateurs de la réponse d'Ottawa à cette crise, ils ont déclaré qu'ils préféreraient plutôt un comité doté d'un mandat tourné vers l'avenir.
«Nous ne pouvons pas revenir en arrière sur les échecs de ce gouvernement, nous ne pouvons pas remonter dans le temps. Nous devons donc envisager d'aller de l'avant», a déclaré la porte-parole néo-démocrate en matière d'affaires étrangères, Heather McPherson.
Les conservateurs aimeraient notamment connaître les efforts déployés par le gouvernement «pour procéder à l'évacuation ou autoriser par d'autres moyens l'entrée au Canada des citoyens canadiens ainsi que des interprètes, des entrepreneurs et d'autres Afghans qui ont appuyé les Forces armées canadiennes ou d'autres organisations canadiennes».
Le gouvernement libéral s'est engagé à faire venir au Canada 40 000 réfugiés et Afghans vulnérables, mais jusqu'à présent, environ 4040 sont arrivés au pays.
«Je parle à des gens qui travaillent avec des personnes qui essaient de quitter l'Afghanistan maintenant, et ils ne croient pas que les talibans soient le plus gros obstacle sur le terrain, a indiqué la députée Elizabeth May, du Parti vert. Ils estiment que ce sont plutôt les procédures bureaucratiques inutiles du gouvernement du Canada et de l'immigration qui sont un obstacle plus important.»
Les députés de l'opposition ont le droit de poser les questions importantes sur la réponse du Canada, a convenu Robert Oliphant, secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, mais il a déclaré que le travail pourrait avoir lieu au sein d'un comité des Communes existant.
«Avons-nous tiré des leçons? Des erreurs ont-elles été commises? Pouvons-nous faire mieux? Absolument! Ce sont des questions justes, bonnes et raisonnables parce que tout le monde dans cette Chambre veut s'assurer que nous pouvons (…) faire une différence dans le monde», a déclaré M. Oliphant.
Les conservateurs aimeraient connaître les efforts déployés par le gouvernement « pour procéder à l’évacuation ou autoriser par d’autres moyens l’entrée au Canada des citoyens canadiens ainsi que des interprètes, des entrepreneurs et d’autres Afghans qui ont appuyé les Forces armées canadiennes ou d’autres organisations canadiennes ». Le Canada a signé lundi une déclaration commune avec une vingtaine d’autres pays pour exprimer sa préoccupation au sujet des informations faisant état d’exécutions sommaires et de disparitions d’anciens membres des forces de sécurité afghanes. Le ministre canadien de l’Immigration, Sean Fraser, a déclaré qu’un examen de la réponse du Canada serait éventuellement de mise, mais en ce moment, a-t-il dit, le gouvernement tente de faire venir des Afghans au pays.
Il soutient que les ressources humaines sont toujours nécessaires pour mener cette tâche et ne devraient pas être déplacées pour procéder à un examen, alors qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. « Si les parlementaires de tous les partis veulent examiner la voie à suivre (avec) des idées sur la façon dont nous pouvons réinstaller plus de réfugiés afghans en toute sécurité et rapidement, j’accueillerai leurs conseils », a déclaré M. Fraser en entrevue mardi. « Il ne serait peut-être pas productif à ce moment-ci de revenir (sur ce qu’on a fait ou pas), comme le demande la motion, alors que nos efforts doivent être consacrés à la résolution des gros problèmes auxquels nous sommes confrontés. »
Le ministre Fraser se dit également préoccupé par la sécurité de ceux que le Canada s’efforce de protéger, et affirme que la motion, telle que proposée, pourrait mettre des vies en danger en permettant d’identifier des Afghans vulnérables. Le Canada a signé lundi une déclaration commune avec une vingtaine d'autres pays pour exprimer sa préoccupation au sujet des informations faisant état d'exécutions sommaires et de disparitions d'anciens membres des forces de sécurité afghanes.