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«Il y aurait une famine massive et de la malnutrition avec une taxe aussi élevée», affirme Pierre Poilievre.
Le prix fédéral sur la pollution, que les conservateurs qualifient de «taxe sur le carbone», est «une menace existentielle» à l'économie canadienne et au mode de vie des Canadiens au point d'engendrer une «famine massive» et de la «malnutrition», affirme Pierre Poilievre.
Dans un discours prononcé dimanche devant ses députés réunis en caucus présessionnel à Ottawa, le chef conservateur s'est scandalisé que ce qu'il étiquette en anglais de «gouvernement NPD-Libéral» veuille faire passer cette «taxe», qui est actuellement de 17,6 cents par litre d'essence, à «61 cents par litre» d'ici cinq ans et demi.
«Si la taxe actuelle a forcé deux millions de personnes de se rendre dans des banques alimentaires, et 25% de nos enfants d'aller à l'école en n'ayant pas mangé à leur faim, évidemment, il y aurait une famine massive et de la malnutrition avec une taxe aussi élevée», a-t-il lancé.
M. Poilievre n'a toutefois pas démontré que ces graves problèmes sociaux étaient causés par la seule taxe sur le carbone.
Poursuivant son raisonnement, il a prédit que la situation sera si terrible que «de toute évidence, nos aînés devront baisser le chauffage à 14 ou 13 degrés Celsius pour traverser l'hiver».
Les libéraux s'époumonent depuis des années à répéter que huit ménages canadiens sur dix récupèrent davantage d'argent qu'elles ne déboursent en payant le prix sur la pollution puisqu'Ottawa redistribue les recettes tous les trois mois via la Remise canadienne sur le carbone qui est déposée dans les comptes bancaires. Cela est valable dans toutes les provinces où la taxe est perçue, ce qui n'est pas le cas du Québec.
Le chef conservateur estime néanmoins que d'avoir «la plus haute taxe sur le carbone dans le monde» provoquerait «l'effondrement de notre économie» alors que nos voisins américains n'ont pas une telle mesure fiscale.
«Toutes nos industries et nos entreprises traverseraient la frontière pour embaucher des travailleurs américains, créer des emplois américains et servir les agriculteurs américains aux dépens du Canada, a-t-il tranché. Cette obsession folle de Justin Trudeau et du NPD pour la taxe sur le carbone est une menace existentielle pour notre économie et notre mode de vie.»
M. Poilievre, qui ne se fait pas prier pour insulter ses adversaires politiques, a traité le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, de «vendu».
«Il vous a vendu et s'est engagé dans une coalition coûteuse de taxe carbone», a-t-il accusé.
En déchirant l'entente qui assurait au gouvernement libéral minoritaire du premier ministre Justin Trudeau de rester au pouvoir «Singh-le-vendu tente de vous convaincre qu'il est un nouvel homme» à la veille de deux élections partielles, a-t-il poursuivi.
Quelques minutes plus tôt, M. Poilievre a tenu un discours en français qui, comme c'est son habitude, était fort différent. Il y est plutôt allé d'une longue tirade contre le Bloc québécois qui reprenait ses griefs habituels.
«On s'attendait à ce que le Bloc soit là pour le Québec, mais le Bloc a abandonné le Québec pour voter en faveur du gouvernement le plus centralisateur et coûteux dans l'histoire de notre pays», a-t-il déclaré.
Les conservateurs, qui ont maintenu son avance écrasante dans les intentions de vote tout au long de l'été, s'apprêtent à faire un autre effort pour renverser le gouvernement libéral minoritaire dès la semaine prochaine alors que la Chambre des communes reprendra ses travaux.
Le Parti conservateur du Canada est le dernier grand parti à tenir une séance pour préparer la rentrée parlementaire de l'automne après que les libéraux, les néo-démocrates et les bloquistes qui se sont tous réunis au cours de la semaine.
M. Poilievre a promis de déposer une motion de censure à la première occasion, et cela pourrait se faire dès lundi.
Les conservateurs auraient probablement besoin de l'appui du Nouveau Parti démocratique (NPD) et du Bloc québécois (BQ) pour adopter la motion, ce qui semble peu probable.
Le programme des conservateurs pour l'automne comprend une forte orientation vers l'économie et un effort continu pour mettre fin au prix du carbone.
La députée conservatrice Michelle Rempel Garner prévoit également présenter un projet de loi pour lutter contre le harcèlement en ligne et l'exploitation sexuelle des enfants.