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Les 319 députés présents ont voté mercredi en faveur d'une motion déposée lundi par les conservateurs demandant au comité de procédure de la Chambre d'examiner si le privilège parlementaire de M. Chong a été violé par un État étranger.
La Chambre des communes a demandé à l'unanimité à une commission parlementaire d'examiner les allégations selon lesquelles le gouvernement chinois aurait mené une campagne d'intimidation contre le député conservateur Michael Chong.
Les 319 députés présents ont voté mercredi en faveur d'une motion déposée lundi par les conservateurs demandant au comité de procédure de la Chambre d'examiner si le privilège parlementaire de M. Chong a été violé par un État étranger.
Le Canada a expulsé un diplomate chinois cette semaine en raison d'un rapport récemment publié en 2021 par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), qui alléguait que l'officier consulaire de Toronto avait cherché à intimider M. Chong et ses proches à Hong Kong en raison des critiques du député sur le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme.
La Chine a répondu en expulsant une diplomate canadienne de Shanghai, et la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a averti que Pékin pourrait faire plus que simplement expulser des émissaires.
«Les intérêts économiques, les intérêts consulaires et aussi les intérêts diplomatiques seront touchés», a-t-elle fait état la semaine dernière.
Les libéraux ont répondu que cette décision pourrait également inspirer des représailles économiques _ laissant les industries se préparer à un retour de bâton.
Pourtant, Margaret McCuaig-Johnston, spécialiste de la Chine à l'Université d'Ottawa, estime que le gouvernement devrait plutôt supposer que Pékin joue oeil pour oeil et ne fera qu'aggraver les choses si le Canada va au-delà de l'expulsion d'un diplomate.
Elle a pris note, mardi, de la déclaration du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, qui a annoncé l'expulsion de la consulaire canadienne Jennifer Lalonde.
«Nous exhortons le Canada à cesser immédiatement sa provocation. Si le Canada décide de poursuivre son acte gratuit, la Chine réagira fermement et toutes les conséquences en découlant devront être assumées par le Canada», a déclaré M. Wang dans la traduction anglaise officielle de ses propos.
Selon Mme McCuaig-Johnston, Ottawa devrait s'en tenir à cette interprétation plutôt que d'attiser les craintes d'un coup porté à l'économie canadienne ou d'un danger pour ses citoyens en Chine.
«À mon avis, une action supplémentaire de la part du Canada serait plus susceptible d'entraîner de nouvelles représailles, plutôt qu'une nouvelle réaction de la Chine à la suite du renvoi de M. Zhao chez lui», a-t-elle déclaré.
«C'est aussi une menace. Si nous faisons autre chose à l'avenir, il y aura d'autres représailles», a-t-elle ajouté.
Mme McCuaig-Johnston a souligné que la Chine se considère comme un acteur important, mais que le Canada devrait toujours la traiter avec la même déférence que tout autre pays. Elle a également affirmé que le Canada devrait diversifier sa chaîne d'approvisionnement pour réduire son exposition aux caprices de Pékin.
«Nous acceptons certainement que le Canada et la Chine auront toujours un commerce assez important dans les deux sens, car la Chine a besoin de nos ressources et nous avons besoin de ses produits, a-t-elle poursuivi. Au-delà de cela, les Chinois ne veulent pas avoir grand-chose à voir avec le Canada.»
M. Chong a décliné une demande d'interview, mercredi, alors que des questions entourent son récent breffageavec l'actuelle conseillère à la sécurité nationale, Jody Thomas.
Le député ontarien a déclaré au Parlement que Mme Thomas lui avait dit que le SCRS avait informé son prédécesseur en 2021 de l'affaire, mais on ne sait pas exactement qui c'était, car le rôle était occupé par différentes personnes à différents moments de l'année.
Trois personnes qui occupaient ce poste ont déclaré aux médias qu'elles ne se souvenaient pas avoir vu le document en question ou qu'elles n'occupaient pas ce poste lorsque le SCRS a soulevé la question.
Dans tous les cas, Mme McCuaig-Johnston croit que le Canada devra «calibrer» son approche envers la Chine à travers une série de développements.
Elle a rappelé que le rapporteur spécial du premier ministre Justin Trudeau, David Johnston, devait faire rapport d'ici le 23 mai avec des «recommandations provisoires sur l'opportunité de mécanismes supplémentaires ou de processus transparents» pour aider à éliminer l'ingérence étrangère au Canada.
M. Johnston publiera un rapport complet d'ici octobre. Mme McCuaig-Johnston s'attend à ce que les libéraux déclenchent une enquête par la suite, compte tenu de la pression à laquelle ils sont déjà confrontés.
«Ces problèmes ne vont pas disparaître de l'attention. Au contraire, ils vont devenir plus ciblés», a-t-elle déclaré.