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Il a reproché au premier ministre canadien d'avoir lavé son linge sale en public.
La tension a encore monté d'un cran entre Québec et Ottawa samedi, au colloque politique de la Coalition avenir Québec (CAQ) à Saint-Hyacinthe.
Le ministre québécois de l'Immigration et des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, a reproché au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, d'avoir lavé son linge sale en public.
Jeudi soir, alors qu'il était en présence du président français Emmanuel Macron, M. Trudeau a accusé le premier ministre du Québec, François Legault, de propager des faussetés dans le dossier de l'immigration.
M. Trudeau a dit constater que M. Legault voulait «politiser» l'enjeu de l'immigration «à tout prix». Selon M. Roberge, le premier ministre du Canada ne s'est pas comporté dignement.
À l'inverse, François Legault «a montré la stature d'un homme d'État», selon lui, en ne faisant «aucun reproche en présence de M. Macron». «On ne peut pas en dire autant de M. Trudeau», a-t-il ajouté.
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La semaine dernière, M. Legault avait demandé au Bloc québécois de voter avec les conservateurs pour renverser le gouvernement Trudeau, sous prétexte qu'Ottawa n'en fait pas assez pour réduire l'immigration.
Il s'est offusqué que 588 000 immigrants temporaires fassent pression sur les services publics au Québec. «Rien ne bouge» du côté du fédéral, a-t-il martelé en point de presse à l'Assemblée nationale, jeudi matin.
M. Trudeau a plus tard répondu qu'au contraire, plusieurs actions avaient été prises par son gouvernement au cours des derniers mois pour réduire l’immigration temporaire au pays.
Il a mentionné la réimposition des visas pour les voyageurs mexicains et l’ajout de critères d’admission de travailleurs temporaires dans le but de réduire leur nombre.
Le premier ministre fédéral a reproché à M. Legault de ne toujours pas avoir fourni à Ottawa de plan de réduction de l’immigration temporaire en fonction des propres pouvoirs que la province détient en immigration.
Il a souligné avoir demandé une telle feuille de route en juin dernier, après une rencontre avec le premier ministre du Québec.
Selon le ministre québécois de l'Éducation, Bernard Drainville, «ça fait un bout qu'ils (les libéraux fédéraux) ne comprennent rien, et ce n'est pas parce qu'on ne leur explique pas».
Aucun ministre du gouvernement Legault ne s'est présenté au souper en l'honneur de M. Macron qui se tenait à Montréal jeudi soir, ont rapporté vendredi le 98,5 FM et Radio-Canada.
Ce n'était pas un boycottage, a soutenu M. Roberge en mêlée de presse, samedi. Il a expliqué avoir reçu l'invitation seulement quelques heures avant le souper. «J'avais déjà une soirée avec ma famille», s'est-il défendu.
Les ministres Christine Fréchette (Économie) et Mathieu Lacombe (Culture) ont également expliqué leur absence en affirmant avoir été invités à la dernière minute.
De son côté, M. Legault avait averti qu'il ne serait pas au souper, selon son bureau. MM. Legault et Trudeau s'envoleront bientôt pour Paris, où ils participeront ensemble au Sommet de la Francophonie.
Samedi, d'autres ministres caquistes ont défilé devant les journalistes pour dénoncer des décisions du gouvernement Trudeau dans leurs dossiers respectifs.
«Un dîner de cons», a lancé le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, à propos du décret de son homologue fédéral, Steven Guilbeault, visant à protéger le caribou forestier. «On a un petit froid ces temps-ci.»
La ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, a quant à elle déploré la «fin de non-recevoir» qu'elle a reçue du fédéral dans le dossier des demandes anticipées pour l'aide médicale à mourir.
«C'est tendu, c'est tendu», a-t-elle déclaré. «On communique, mais il n'y a pas de suites.»
Les ministres Christopher Skeete (délégué à l'Économie) et Ian Lafrenière (Relations avec les Premières Nations et les Inuit) ont assuré de leur côté avoir de très bonnes relations avec leurs homologues fédéraux.
Le colloque politique de samedi est l'occasion pour les membres de la CAQ de discuter d'immigration, de services publics, de chantiers économiques et d'innovation, notamment.
Il se tient au moment où le gouvernement Legault connaît un début de session particulièrement difficile.
Le colloque de samedi était l'occasion pour les membres de la CAQ de discuter d'immigration, de services publics, de chantiers économiques et d'innovation, notamment.
M. Legault a affirmé que doubler la taille d'Hydro-Québec et attirer des entreprises manufacturières avec notre énergie créera «deux booms économiques», donc «des dizaines de milliers d'emplois payants».
Il survient au moment où le gouvernement Legault connaît un début de session particulièrement difficile.
«Au niveau rural, je vous le dis, la CAQ est en train de s'effondrer, a lancé au micro le militant Sylvain Duval, de Portneuf. Ça ne va pas bien.»
«On dirait que vous mettez tous vos œufs dans les grosses affaires. (...) Là, Northvolt est en train de planter. Il faudrait finir les "jobs" qu'on a à faire. La 55 à Trois-Rivières, ce n'est pas encore fini», a-t-il poursuivi.
La modératrice, la députée caquiste Stéphanie Lachance, a rapidement mis fin à l'intervention de M. Duval.