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Économie

Voici les erreurs à éviter avec votre carte de crédit

Êtes-vous certain de comprendre comment sont facturés les intérêts sur votre carte de crédit?

/ Noovo Info

Les consommateurs canadiens sortent plus que jamais leurs cartes de crédit quand vient le temps de régler leurs achats. Mais plusieurs commettent des erreurs coûteuses, souvent sans le savoir.

L’utilisation astucieuse d’une carte de crédit comporte toutefois de nombreux avantages, estime le conseiller en éducation financière Stéphane Blanchard. Mais encore faut-il lire les petits caractères.

L’erreur «numéro un»

Plusieurs consommateurs ne comprennent tout simplement pas comment sont facturés les intérêts sur leurs cartes de crédit, note d’emblée Stéphane Blanchard.

«Une chose que plusieurs ne savent pas, c’est que le congé d’intérêt s’applique seulement si on paie le solde de la carte au complet», constate-t-il.

Testons un peu vos connaissances.

Imaginons que vous recevez un relevé de carte de crédit dont le solde est de 1000$. Vous faites alors un paiement de 900$. Sur quel montant les intérêts seront-ils calculés?

«Plusieurs personnes croient qu’ils paieront uniquement des intérêts sur les 100$ restants, affirme M. Blanchard. Mais si on ne paie pas le solde au complet, on doit payer des intérêts sur le solde en entier (soit 1000$ dans l’exemple).»

Et à 18, 19% d’intérêts – voire jusqu’à 29% pour les cartes de crédit de magasins –, la facture grimpe très, très vite.

La carte de crédit, «c’est vraiment le dernier outil qu’on devrait utiliser si on s’en sert comme crédit», conseille M. Blanchard.

Des impacts sur les prix

Les cartes de crédit comportent des frais importants pour les commerçants, qui doivent remettre un pourcentage de chaque transaction aux émetteurs de cartes.

Au Canada, ces frais peuvent atteindre 4% pour certains émetteurs et sont parmi les plus élevés au monde, selon le Conseil québécois de commerce de détail (CQCD).

Le CQCD réclame depuis des années le plafonnement de ces taux interchangés à 0,5%, comme c’est le cas en Europe. 

Mais en attendant une telle législation, il est clair que «ces frais se retrouvent à quelque part dans le prix», concède Stéphane Blanchard.

Des avantages intéressants

Tout ça étant dit, il y a deux excellentes raisons d’utiliser sa carte de crédit pour régler ses achats même si le montant est disponible dans son compte bancaire, selon Stéphane Blanchard.

«La première, c’est pour économiser les frais d'opération chargés par son institution financière», affirme-t-il. Variables en fonction de l’institution financière et du type de compte, ces frais peuvent dépasser 20$ par mois lorsqu’on utilise sa carte de guichet pour toutes ses transactions.

«L’autre raison, c’est pour profiter des programmes de fidélisation, qui sont souvent très payants», assure M. Blanchard. Certaines cartes de crédit offrent un retour allant jusqu’à 5% en points ou en argent pour certaines dépenses courantes. Une somme intéressante, à condition qu’elle ne soit pas grugée par des intérêts.

Or, les données d’Equifax montrent que davantage de Canadiens ont manqué un paiement sur leur carte de crédit au dernier trimestre qu’à la même période l’an dernier. 

C’est particulièrement vrai chez les jeunes: le taux de défaillance a augmenté de 9,5% chez les 18-25 ans.

Comme l’a noté Equifax, «les difficultés financières deviennent une réalité pour un nombre de plus en plus élevé de Canadiens». 

C’est donc un excellent moment pour retracer le petit livret d’information que vous avez reçu en même temps que votre carte de crédit.

La dette des consommateurs atteint un record de 2500 G$ 

La dette des consommateurs a atteint un record de 2500 G$ au troisième trimestre de 2024, alors que de nombreux Canadiens sont encore aux prises avec un coût de la vie élevé et une hausse du chômage, selon de nouvelles enquêtes de deux bureaux de crédit.

Le rapport d'Equifax indique que les nouveaux arrivants et les consommateurs qui ont emprunté de l'argent pour la première fois au cours des 12 à 36 derniers mois ont connu la plus forte augmentation des paiements manqués, par rapport au même groupe de consommateurs en 2023.

Cependant, il montre aussi que le rythme des défauts de paiement a ralenti après les récentes baisses des taux d'intérêt.

Un autre bureau de crédit, TransUnion, indique que la dette totale des consommateurs a augmenté de 4,1 % au troisième trimestre par rapport à l'année précédente. Davantage de consommateurs de la génération Z sont entrés sur le marché du crédit, ce qui en fait le segment connaissant la croissance la plus rapide à avoir un solde impayé.

Equifax ajoute que les prêts automobiles ont été l'un des principaux moteurs de la hausse de la dette des consommateurs, les prêts automobiles non bancaires ayant augmenté de 12 % et les prêts automobiles bancaires de 2,7 % par rapport à l'année précédente au troisième trimestre.

Rebecca Oakes, d'Equifax Canada, affirme que de légères améliorations de l'accessibilité sur le marché automobile, comme la modération des prix des voitures et l'assouplissement des taux de financement, entraînent une augmentation de la demande d'achat de véhicules.

TransUnion prévoit que les montants des prêts automobiles resteront stables en 2025, car les taux d'intérêt plus bas compenseront les coûts moyens élevés des véhicules, tandis que les défauts de paiement des automobiles devraient s'atténuer légèrement l'année prochaine.

-Avec La Presse canadienne