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Les avocats de l'aide juridique, qui étaient sans convention collective depuis 2019, se sont entendus sur les modalités d'une entente de principe.
Les longues négociations entre les avocats de l'aide juridique et le gouvernement du Québec, qui ont été marquées par plusieurs grèves, ont finalement débouché vers une entente de principe, vendredi soir.
Le Conseil du trésor a confirmé samedi matin par communiqué qu'une entente était intervenue avec les quelque 250 avocats de l'aide juridique qui sont membres de la Fédération des professionnèles, affiliée à la CSN, et du Syndicat des avocats du Centre communautaire juridique de la Rive-Sud. Ces travailleurs étaient sans contrat de travail depuis 2019.
Avec cette nouvelle entente, «tous les avocats de l'aide juridique ont maintenant conclu une entente de principe», s'est réjoui Québec dans son communiqué.
«Le travail des avocats de l'aide juridique est plus qu'essentiel pour notre système de justice. C'est pourquoi je tiens à remercier les équipes de négociation pour tous les efforts colossaux des dernières semaines qui nous permettent d'en arriver à cette entente de principe équitable», a souligné par écrit la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
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Les avocats de l'aide juridique de nombreuses régions, à savoir Montréal--Laval, Laurentides--Lanaudière, Gaspésie--Bas-Saint-Laurent--Îles-de-la-Madeleine et Montérégie, avaient déclenché une grève le 6 avril pour dénoncer la lenteur des négociations avec le gouvernement.
Le principal point en litige était la parité de rémunération avec les procureurs de la Couronne. Sans entrer dans les détails de l'entente de principe, puisque celle-ci doit d'abord être présentée aux membres des différents syndicats, la présidente du Syndicat des avocats de l'aide juridique de Montréal et Laval-CSN, Justine Lambert-Boulianne, a confirmé que la partie syndicale a obtenu ce gain.
«C'était, en fait, notre seule demande depuis que le normatif de notre convention est réglé, donc on est content d'en être arrivé à une entente satisfaisante qui maintient la parité et qui nous permet d'atteindre nos objectifs», a-t-elle soutenu en entrevue avec La Presse Canadienne.
Les membres des différents syndicats se prononceront sur l'entente de principe «dans les prochains jours», a-t-on fait savoir.
Selon Mme Lambert-Boulianne, la grève déclenchée au début du mois, qui devait prendre fin lundi, a eu un impact tangible dans la progression des négociations.
«On a eu vent que ça a eu des impacts importants, surtout en région, a-t-elle expliqué. Il y a des gens qui n'ont pas eu leur droit à l'avocat, il y a eu beaucoup de reports de procès et beaucoup de gens non représentés, donc on sent que ça a mis une pression énorme sur le système.»
Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que ces avocats débrayaient pour faire entendre leur voix. D'autres grèves avaient notamment eu lieu lors de la dernière période des Fêtes et pendant l'été 2022.
Toutefois, selon Mme Lambert-Boulianne, les progrès dans les négociations se sont intensifiés lors des trois dernières semaines, avec un blitz particulièrement fort pendant la plus récente grève.
«Ça a été des journées de négociation de 15, parfois 20 heures (…), mais je dirais que dans les trois derniers jours, les choses ont fini par débloquer», a-t-elle dit, rappelant qu'il y avait tout de même certaines pauses pendant que les différentes parties se consultaient de part et d'autre.
L'entente de principe a finalement été conclue vendredi, peu avant 18 heures. Dès minuit samedi, les avocats qui sont affectés à la garde téléphonique ont donc repris du service.
«Cette lutte-là, on l'a menée pour nous, comme avocats, mais aussi pour nos clients, afin qu'ils continuent à bénéficier d'avocats motivés, compétents et qui veulent demeurer à l'aide juridique. Donc je pense que c'est aussi une victoire pour eux», a conclu Mme Lambert-Boulianne.
Le cabinet de la ministre LeBel a fait savoir que le gouvernement ne donnerait pas d'entrevues aux journalistes pour l'instant, puisque l'entente de principe doit être adoptée par les membres des syndicats concernés.