Procès de Gérard Depardieu: 18 mois de prison avec sursis, requiert le parquet de Paris

L'acteur, âgé de 76 ans, est accusé d'avoir agressé sexuellement une décoratrice de 54 ans et une assistante-réalisatrice de 34 ans lors du tournage du film «Les Volets verts» en 2021. Il a nié ces accusations.

Dans son réquisitoire au tribunal, le procureur, Laurent Guy, a affirmé: «Vous allez déclarer Gérard Depardieu coupable de ces agressions sexuelles». Il a également requis une amende de 20 000 euros (environ 30 860 $ CAN).

Le procureur a dénoncé l'«absence totale de remise en cause» de Depardieu. L'acteur n'a montré aucune réaction. 

Malgré une peine de 18 mois de prison avec sursis requise par le parquet, Depardieu encourt jusqu'à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende (environ 116 000 $ CA) s'il est reconnu coupable. Le verdict, rendu par un collège de juges, est attendu ultérieurement.

Plus tôt jeudi, les avocates des plaignantes ont qualifié Depardieu de prédateur sexuel et de «misogyne» dans leur plaidoirie finale.

L'avocate de la décoratrice, Me Carine Durrieu Diebolt, a qualifié Depardieu de prédateur sexuel ayant commis des abus sexuels pendant des décennies envers les «petites gens» du monde du cinéma.

«Peut-être que vous considérez que c'est un grand acteur. Vous aimez ces films. Mais c'est aussi le voyou de Châteauroux, un homme qui aime l'argent, le pouvoir, un homme proche de dictateurs», a-t-elle déclaré.

«Et ce qui nous occupe aujourd'hui, c'est aussi l'agresseur sexuel.»

Son statut d'acteur de renommée mondiale a fait de lui une puissance artistique et économique du cinéma, contrairement aux plaignantes, qui risquaient d'être mises sur la liste noire si elles le dénonçaient, a soulevé Me Durrieu Diebolt.

«Quand Gérard Depardieu touche le corps des femmes, il exerce sa puissance sur elle», a-t-elle soutenu.

Mardi, Depardieu a reconnu avoir tenu des propos vulgaires et sexualisés avec la décoratrice. Il a affirmé l'avoir attrapée par les hanches lors d'une dispute, mais a nié tout caractère sexuel lié à son comportement.

L'avocate de l'autre plaignante, Claude Vincent, a commencé sa plaidoirie par une longue liste de propos obscènes et autres expressions vulgaires, soulignant: «C'est ça, Gérard Depardieu, c'est ça l'ambiance qu'instaure Gérard Depardieu sur un plateau.»

«Non, on ne peut pas séparer l'homme de l'artiste, a-t-elle affirmé. C'est Gérard Depardieu, un misogyne parmi les misogynes.»

La plaignante, assistante de tournage, soutient que Depardieu lui a touché les fesses et les seins lors de trois incidents distincts sur le plateau.

Depardieu a rejeté les accusations depuis le début du procès, affirmant qu'il n'était «pas comme ça».

L'acteur est jugé par un collège de trois juges, et non par un jury, comme c'est la coutume dans ce genre d'affaires. Les juges ne rendent pas leur verdict immédiatement, mais délibèrent généralement pendant des semaines, voire des mois.