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Un employé du cimetière d'Arlington a été «brusquement écarté» par l'équipe Trump
L'incident a par ailleurs été signalé à la police, mais l'employé a décidé de ne pas porter plainte.
Un responsable du cimetière national d'Arlington a été «brusquement écarté» lors d'une altercation avec le personnel de Donald Trump lors d'une cérémonie de dépôt de gerbes, plus tôt cette semaine, mais il a refusé de porter plainte, a déclaré jeudi un porte-parole de l'armée.
Un communiqué indique que l'employé du cimetière essayait de s'assurer que les personnes participant à la cérémonie de dépôt de gerbes respectaient les règles de ces lieux solennels. Selon le communiqué, cet employé aurait agi «avec professionnalisme» et «évité toute perturbation supplémentaire».
L'incident a par ailleurs été signalé à la police, mais l'employé a décidé de ne pas porter plainte. L'armée a déclaré qu'elle considérait maintenant ce dossier clos.
Avant l'altercation, l'équipe Trump avait été prévenue de ne pas prendre de photos au cimetière national d'Arlington, lors de la cérémonie de dépôt de gerbes lundi en hommage aux militaires tués lors du retrait de l'Afghanistan, a déclaré mercredi un responsable de la défense à l'Associated Press.
Ce responsable, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour discuter d'une question sensible, a déclaré qu'avant son arrivée et avant l'altercation avec l'employée, l'équipe Trump avait été avertie de ne pas prendre de photos dans la «section 60». Cette section du cimetière national est le lieu de sépulture des militaires tués lors des combats en Afghanistan et en Irak.
M. Trump était à Arlington lundi à l’invitation de certaines des familles des 13 militaires tués dans l’attentat à la bombe à l’aéroport de Kaboul exactement trois ans auparavant, le 26 août 2021.
Les responsables du cimetière avaient reconnu cette semaine qu’un «incident» s’était produit et qu’un rapport avait été déposé, mais ils n’avaient pas précisé ce qui s’était passé. Ils ont refusé de publier le rapport.
«La loi fédérale interdit les activités liées à la politique partisane ou aux élections dans les cimetières militaires nationaux de l’armée, y compris les activités des photographes, des créateurs de contenu ou de toute autre personne qui y participe à des fins ou en soutien direct à la campagne d’un candidat politique partisan», précisaient les responsables du cimetière dans leur déclaration.
«Le cimetière national d’Arlington a rappelé et largement partagé cette loi et ses interdictions avec tous les participants. Nous pouvons confirmer qu’il y a eu un incident et qu’un rapport a été déposé.»
«Un problème de santé mentale»
Le porte-parole de M. Trump, Steven Cheung, a déclaré que l’équipe du candidat républicain à la présidence avait été autorisée à dépêcher un photographe. Il a contesté l’allégation selon laquelle un membre du personnel de campagne aurait poussé un responsable du cimetière.
«Le fait est qu’un photographe privé a été autorisé à entrer dans les lieux et pour une raison quelconque, un individu anonyme, souffrant manifestement d’un problème de santé mentale, a décidé de bloquer physiquement les membres de l’équipe du président Trump lors d’une cérémonie très solennelle», a-t-il soutenu.
Chris LaCivita, l’un des principaux conseillers de la campagne de M. Trump, a souligné que le candidat républicain était là à l’invitation de familles de militaires tués dans l’attentat à l’aéroport de Kaboul. L'équipe de M. Trump a publié un message signé par les proches de deux des militaires tués dans l’attentat qui disait que «le président et son équipe se sont comportés avec rien d’autre que le plus grand respect et la plus grande dignité pour tous nos militaires, en particulier nos enfants bien-aimés».
«Qu’un individu méprisable empêche physiquement l’équipe du président Trump de l’accompagner à cet événement solennel est une honte et ne mérite pas de représenter les terrains sacrés du cimetière national d’Arlington», lit-on dans une déclaration écrite, où le mot «sacrés» était mal orthographié.
«Répandre ces mensonges déshonore les hommes et les femmes de nos forces armées.»
Michael Tyler, porte-parole de l’adversaire démocrate de M. Trump, la vice-présidente Kamala Harris, a déclaré que les informations sur l’altercation correspondent «à ce que nous nous attendions de la part de Donald Trump et de son équipe».
«Donald Trump est une personne qui veut que tout tourne autour de Donald Trump, déclarait M. Tyler sur CNN mercredi. C’est aussi quelqu’un qui a l’habitude de dénigrer et de rabaisser les militaires, ceux qui ont fait le sacrifice ultime.»
Le colistier de M. Trump, JD Vance, a été interrogé sur l’incident mercredi lors d’un événement de campagne à Erie, en Pennsylvanie. Il a déclaré qu’«apparemment quelqu’un au cimetière d’Arlington, un membre du personnel, avait eu un petit désaccord avec quelqu’un» et que «les médias avaient transformé cela en une nouvelle nationale».
Il a plutôt essayé de se concentrer sur le retrait américain d’Afghanistan, estimant que la vice-présidente Harris devrait «avoir honte» pour n’avoir congédié personne après la mort de militaires dans l’attaque terroriste à Kaboul. «Elle peut bien aller au diable», a lancé M. Vance.
Le groupe État islamique avait revendiqué la responsabilité de l’attaque. Une enquête du Pentagone sur l'attentat meurtrier a conclu que le kamikaze avait agi seul et que la mort de plus de 170 Afghans et de 13 militaires américains n'aurait pas pu être évitée. Mais les critiques ont blâmé l'administration de Joe Biden pour cette évacuation catastrophique, affirmant qu'elle aurait dû commencer plus tôt.