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Les démocrates sont confrontés à un problème insoluble.
La capacité du président Joe Biden à remporter sa réélection a fait face à des tests cruciaux, jeudi, alors qu’il se préparait à répondre aux questions lors d’une conférence de presse très attendue et envoyait son équipe rencontrer en privé à Capitol Hill des sénateurs sceptiques qui souhaitent qu'il se retire de la course.
L'équipe de campagne de M. Biden a exposé ce qu’elle considère comme sa stratégie pour conserver la Maison-Blanche dans une nouvelle note, affirmant que remporter les États du «mur bleu» du Wisconsin, de la Pennsylvanie et du Michigan est la «voie la plus claire» vers la victoire. L'équipe derrière le président a allégué qu’aucun autre démocrate ne ferait mieux contre le républicain Donald Trump.
Les démocrates sont confrontés à un problème insoluble. Les principaux donateurs, partisans et principaux législateurs doutent de la capacité de M. Biden à poursuivre sa campagne de réélection après son récent débat, mais le président acharné de 81 ans refuse d’abandonner alors qu’il se prépare à affronter M. Trump dans un match revanche.
«Rien n’indique non plus que quelqu’un d’autre surpasserait le président par rapport à Trump», indique la note signée par la présidente de la campagne, Jen O’Malley Dillon, et la directrice de campagne, Julie Chavez Rodriguez, obtenue par l’Associated Press.
Le mémo cherchait à écarter «les sondages hypothétiques auprès des candidats alternatifs» définis comme étant peu fiables. On y indique que de tels sondages «ne tiennent pas compte de l’environnement médiatique négatif auquel tout candidat démocrate sera confronté».
Jeudi est un jour crucial pour le président. M. Biden doit montrer aux sceptiques, lors de sa journée éclair avec les dirigeants mondiaux à l’OTAN et lors de la conférence de presse du soir, qu’il peut tenir la barre des États-Unis encore quatre ans. Les électeurs regardent et les élus décident s’ils doivent faire pression pour un autre choix.
Au fil de la journée, la représentante Hillary Scholten, dont le district se trouve dans l’État du Michigan, est devenue la dernière démocrate au Congrès à appeler M. Biden à se retirer de la course, déclarant au «Detroit News» que les gens ne peuvent pas «ignorer» la terrible performance de M. Biden au débat du mois dernier.
Les principaux dirigeants du Congrès sont restés largement silencieux lors de leurs rencontres privées avec d’autres législateurs. Mais la présidente émérite de la Chambre, Nancy Pelosi, a ouvert la porte cette semaine à une discussion continue sur l’avenir politique de M. Biden lorsqu’elle a déclaré publiquement que «c’est au président» de décider quoi faire — même si Joe Biden avait déjà catégoriquement déclaré au Congrès qu’il restait dans la course.
Le leader démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, a affirmé que les discussions entre les législateurs étaient «franches, complètes et lucides» alors qu’ils échangeaient sur la voie à suivre.
M. Jeffries, qui soutient Joe Biden et la liste démocrate, a indiqué que les démocrates de la Chambre et du Sénat restaient unis sur le calendrier à venir, qui comprend la croissance de la classe moyenne, la lutte pour les droits reproductifs et la lutte contre Donald Trump et le programme d’extrême droite du Projet 2025.
Alors que le président Biden a exprimé sa confiance dans ses chances, son équipe de campagne a reconnu jeudi qu’il était en retard, et un nombre croissant d’assistants du président à la Maison-Blanche et dans la campagne nourrissent en privé des doutes sur la capacité du président à renverser la vapeur.
Il ne semble y avoir aucun effort interne organisé pour persuader le président de se retirer. Ses alliés étaient bien conscients qu’au début de la semaine, il y aurait de nouveaux appels à sa démission, et ils s’y étaient préparés.
Le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, a invité l’équipe de Joe Biden à rencontrer les sénateurs en privé à l’heure du déjeuner pour discuter de leurs préoccupations et de la voie à suivre, mais certains sénateurs ont rétorqué qu’ils préféreraient entendre le président lui-même.
L’accent est mis à nouveau sur les États du «mur bleu» par la campagne, qui a massivement investi dans d’autres champs de bataille tels que l’Arizona, le Nevada, la Caroline du Nord et la Géorgie. On reconnaît que le chemin pour vaincre Donald Trump en novembre se rétrécit, même si l’équipe insiste sur le fait que les États de la Ceinture de soleil ne sont «pas hors de portée».
Les dirigeantes de la campagne affirment qu’elles veulent continuer à vanter les réalisations de M. Biden au pouvoir, en contrastant avec M. Trump et sa politique, et en redoublant d’efforts à la base pour impliquer les électeurs. Leurs recherches internes suggèrent que les électeurs prendront leurs décisions en fonction des politiques et des problèmes, plutôt que de l’âge de M. Biden, affirment Mmes O’Malley Dillon et Rodriguez.
«Ce qui a changé après le débat, c’est que l’urgence et la discipline avec lesquelles nous devons continuer sont passées à la vitesse supérieure», ont écrit Mmes O’Malley Dillon et Rodriguez. «Nous pensons que si nous suivons la feuille de route ci-dessous, nous gagnerons.»
Les sondages menés après le débat ont largement convenu que les démocrates, à l’échelle nationale, avaient des doutes sur la capacité de M. Biden à prendre la tête du peloton en novembre.
Plus de la moitié des démocrates, soit 56%, dans un récent sondage Washington Post-ABC News-Ipsos, sont d'avis qu’étant donné la performance de Joe Biden lors du débat, il devrait se retirer et laisser quelqu’un d’autre se présenter. Mais la campagne de M. Biden s’appuie sur ce même sondage pour affirmer que malgré «l’anxiété accrue» après le débat, sa performance n’a pas conduit à un «changement radical dans la part des voix».
Plus de la moitié des électeurs démocrates interrogés dans un sondage CNN/SSRS ont avancé que le parti avait de meilleures chances de remporter la présidence en novembre avec un candidat différent. Et environ 6 électeurs sur 10, dont environ un quart de démocrates, ont déclaré que réélire Joe Biden à la présidence en novembre prochain serait un choix risqué pour le pays plutôt que sûr, selon un sondage du New York Times/Siena College.