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L’artiste de 48 ans a répondu aux questions posées sur le témoin avec calme, faisant parfois référence à une mémoire floue sur certains détails et dates.
L'acteur Leonardo DiCaprio a témoigné lundi matin devant un tribunal fédéral dans le cadre d'un procès concernant du blanchiment d'argent à l’échelle internationale, de la corruption et un rappeur célèbre.
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Prakazrel «Pras» Michel, membre fondateur du groupe de hip-hop emblématique des années 90, The Fugees, est accusé d'avoir acheminé de l'argent provenant d'un fugitif malaisien via des donateurs fictifs à la campagne de réélection de Barack Obama en 2012. Cinq ans plus tard, les procureurs affirment qu'il a tenté d'étouffer une enquête sur ce même financier sous l'administration de l'ancien président Donald Trump.
Au cœur de l'affaire se trouve Low Taek Jho, également connu sous le nom de Jho Low. Il est accusé d'avoir orchestré un vaste système de blanchiment d'argent et de corruption qui a détourné des milliards du fonds d'investissement de l'État malaisien connu sous le nom de 1MDB. M. DiCaprio a une relation de longue date avec Jho Low, qui était l'un des principaux investisseurs du film Le Loup de Wall Street. M. Low est actuellement en fuite, mais maintient son innocence.
Les procureurs affirment que, de juin à novembre 2012, M. Low a dirigé plus de 21,6 millions de dollars américains vers les comptes de Prakazrel «Pras» Michel pour faire passer de l'argent dans l'élection présidentielle de 2012. Ils affirment que M. Michel a ensuite payé environ 20 donateurs fictifs et intermédiaires afin qu'ils puissent faire les dons en leur nom et dissimuler l'origine réelle de l'argent.
De son côté, Leonardo DiCaprio a raconté qu'il avait rencontré et sympathisé avec M. Low lors d'une fête d'anniversaire à Las Vegas en 2010. «Je l'ai connu comme un homme d'affaires important avec de nombreuses connexions différentes à Abu Dhabi et en Malaisie», a-t-il déclaré.
L’artiste de 48 ans a répondu aux questions posées sur le témoin avec calme, faisant parfois référence à une mémoire floue sur certains détails et dates. En plus de sa relation avec M. Low, DiCaprio a déclaré qu'il connaissait le défendeur M. Michel depuis les années 1990 lorsqu'ils se sont rencontrés dans les coulisses après un concert des Fugees.
Jho Low était connu pour organiser des fêtes fastueuses et des vacances de groupe sur son jet privé pour des événements tels que la Coupe du monde au Brésil. M. DiCaprio est revenu sur un évènement particulier, qui impliquait de voler en Australie pour célébrer le Nouvel An, puis de quitter pour Las Vegas afin de célébrer une deuxième fois en un seul jour. Prakazrel «Pras» Michel était présent lors de certains de ces voyages, se souvient M. DiCaprio.
M. Low est devenu un contributeur régulier à la fondation caritative de l’acteur et a finalement proposé de fournir le financement pour Le Loup de Wall Street.
M. DiCaprio a ajouté que le financement et la légitimité de M. Low avaient été soigneusement examinés avant d'entrer dans une relation d'affaires.
«Mon équipe ainsi que mon studio m'ont donné le feu vert», a-t-il affirmé. «Il s'agissait d'un homme d'affaires légitime désireux d'investir dans le film.»
L’acteur américain s'est également rappelé d'une «conversation informelle» avec l’accusé au cours de laquelle ce dernier lui a dit qu'il avait l'intention de faire une grande contribution à la campagne électorale d'Obama.
«C'était une somme importante, quelque chose d’environ 20 à 30 millions de dollars», a-t-il lancé. «J'ai dit: "Wow, c'est beaucoup d'argent"»
Plusieurs témoins ont également révélé avoir été approchés par M. Michel pour faire des contributions cachées à la campagne d'Obama. Richard Kromica, un banquier d'investissement, a confié que M. Michel lui avait dit qu'il avait atteint sa limite légale de contribution et lui avait demandé de faire un don en son nom. M. Kromica a mentionné que l’homme lui avait envoyé 80 000 dollars américains pour faire un don.
Dans d'autres cas, des connaissances de M. Michel se sont vu offrir des invitations à des dîners de collecte de fonds pour les gros contributeurs et on leur a dit que leur présence serait «sponsorisée» par M. Michel et ses associés. Jack Brewer, un ancien joueur de la NFL, a expliqué qu’on lui avait envoyé 32 000 dollars américains pour couvrir son entrée dans l'une de ces collectes de fonds pour Obama. Mais il a immédiatement été nerveux à propos de l'arrangement et l'a renvoyé.
«Cela me semblait étrange», a témoigné Brewer. «Vous m'envoyez juste de l'argent et ce n'est pas un prêt et je suis censé le donner à une campagne ? Cela me semble louche.»