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François Legault demande à Ottawa de fermer le sentier qui pourrait être emprunté par un nombre record de 35 000 migrants cette année.
Québec en a assez de subvenir aux besoins du flot continu de migrants qui entre au pays par le chemin Roxham près du poste frontalier de St-Bernard-de-Lacolle. François Legault demande à Ottawa de fermer le sentier qui pourrait être emprunté par un nombre record de 35 000 migrants cette année.
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Son gouvernement affirme que le site est responsable à lui seul de 92 % des entrées irrégulières au pays. À ce rythme, Québec n'a tout simplement pas la capacité d'accueil, ni la capacité de payer l'arrivée massive de tous ces réfugiés estime le chef de la CAQ.
«Le problème qu'on a c'est que le gouvernement fédéral prend plus de 14 mois pour étudier les dossiers. On doit leur fournir les services. Il faut les loger. Il faut envoyer les enfants à l'école. Notre capacité de payer n'est pas illimitée», a soutenu François Legault.
Plus de 10 000 demandeurs d'asile sont passés par le chemin Roxham depuis le début de l'année. L'accès a été fermé plusieurs mois pendant la pandémie.
Si Ottawa départageait plus rapidement les vrais réfugiés des faux, «le problème serait pas mal moins grave, parce que la majorité ne sont pas des réfugiés», a-t-il estimé.
Son ministre de l'Immigration, Jean Boulet, soutient que ces arrivées massives dépassent largement la capacité d'accueil du Québec.
«Il faut véritablement arrêter ce flux quotidien qui finit par excéder nos ressources, a-t-il déclaré en mêlée de presse. C'est la pression sur les services publics d'emplois, sur le logement, sur les services de santé, les services sociaux, l'école.»
Pour sa part, l'opposition officielle estime que ce serait «inhumain» actuellement de fermer cette voie d'accès, puisque les migrants trouveront alors d'autres façons de traverser la frontière qui pourraient être plus risquées.
En vertu de l'Entente sur les tiers pays sûrs, entrée en vigueur en 2004, le Canada et les États-Unis se reconnaissent mutuellement comme des «lieux sûrs» où chercher refuge et protection. Cela signifie en pratique que le Canada peut refouler un réfugié potentiel qui arrive aux points d'entrée terrestres le long de la frontière canado-américaine, parce que ce réfugié doit poursuivre sa demande d'asile aux États-Unis, là où il est d'abord arrivé.
C'est cette entente qui avait poussé les demandeurs d'asile à emprunter le chemin Roxham, en Montérégie, parce que ce passage n'est pas un «point d'entrée officiel»; le Canada doit donc traiter leur demande d'asile.
Pendant que Québec veut fermer les valves à l'immigration irrégulière, l'industrie touristique y voit une planche de salut en contexte de pénurie de main-d'oeuvre. Des regroupements hôteliers somment le gouvernement Trudeau d'accélérer les demandes de permis de travail. Les travailleurs étrangers doivent généralement patienter de 7 à 12 mois avant d'avoir les papiers nécessaires. La situation est inacceptable pour le PDG de l’Association des hôtels du Grand Montréal, Jean-Sébastien Boudreault. Ses membres doivent refuser des visiteurs faute de main-d'oeuvre pour accueillir les clients.
«On ne peut pas se permettre après 2 ans de pandémie de manquer le bateau cet été. Si on n'a pas des solutions qui se mettent en place rapidement on va manquer une partie du bateau», affirme M. Boudreault.
À l'aube de la nouvelle saison touristique, il reste environ 32 000 postes vacants à combler dans le milieu de l'hôtellerie et de la restauration au Québec seulement d'après M. Boudreault.
Le gouvernement Trudeau n'a pas encore réagi aux nombreuses critiques sur son inaction en matière d'immigration.