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L'écrivain québécois Kevin Lambert est en lice pour le prestigieux prix Goncourt 2023.
L'écrivain québécois Kevin Lambert est en lice pour le prestigieux prix Goncourt 2023.
Le dernier roman du jeune auteur du Saguenay, Que notre joie demeure, se retrouve sur la liste de la première sélection du prix littéraire. L'ouvrage, un roman engagé, discute des dérives de la classe dominante et de l'embourgeoisement à Montréal. À ce sujet, la controverse provoquée par l'échauffourée sur les réseaux sociaux entre François Legault et Kevin Lambert a fait bondir la vente du livre.
Selon des chiffres de la Société de gestion de la banque de titres de langue française (BTLF) transmis à La Presse Canadienne, Kevin Lambert a vendu près de deux fois plus de copies de son livre dans les huit jours suivant la publication de François Legault en comparaison avec la trentaine de jours la précédant.
Le premier ministre a résumé le sujet de ce roman québécois mettant en vedette le personnage de Céline Wachowski, architecte d’un projet public montréalais accusée de contribuer à l’embourgeoisement des quartiers. Une publication mal avisée à l’heure de la crise du logement, du moins de l’avis de M. Lambert.
«J’ai lu Que notre joie demeure du Québécois Kevin Lambert. Une architecte de renommée internationale devient la bouc-émissaire de la crise du logement à Montréal. Le rôle des groupes de pression et des journalistes dans notre société. Auteur de 30 ans avec beaucoup de talent», avait écrit M. Legault.
Le principal intéressé n'a pas apprécié cette interprétation de son oeuvre et avait vertement critiqué le premier ministre sous sa publication.
«M. Legault, en pleine crise du logement, alors que votre gouvernement travaille à saper les derniers remparts qui nous protègent d'une gentrification extrême à Montréal, mettre mon livre de l'avant est minable», avait-il écrit alors.
Kevin Lambert affirme que l'objectif de sa réponse n'était pas de vendre des livres. «Ce n'était pas une opération marketing de ma part», a-t-il assuré en entrevue avec La Presse Canadienne.
Kevin Lambert dit avoir reçu des menaces, des commentaires agressifs et des messages désobligeants après s'être coltaillé virtuellement avec le premier ministre. «À toutes les fois qu'on prend la parole dans l'espace public en tenant un discours de gauche, il y a toujours un coût à ça», soutient l'auteur originaire du Saguenay.
Malgré tout, il maintient la ligne et ne change pas son discours. «C'est une idée dangereuse de dire: «Ça donne une bonne visibilité, alors on va juste dire merci et on va se taire''. Si tous les artistes pensaient comme ça, il n'y aurait pas d'artistes engagés», affirme-t-il.
La liste du Goncourt sera raccourcie à huit et quatre titres d'ici fin octobre, et le prix sera décerné en novembre.
Avec de l'information de Guillaume Théroux pour Noovo Info.