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Le PIB réel par habitant a reculé pour un sixième trimestre consécutif, les taux d'intérêt plus élevés continuant de peser sur les investissements des entreprises.
Le rapport sur le produit intérieur brut de Statistique Canada indique que l'économie canadienne a progressé à un rythme annualisé de 1 % au troisième trimestre, en baisse par rapport à 2,2 % au deuxième trimestre.
Ce taux est conforme aux attentes des économistes, mais inférieur aux prévisions d'octobre de la Banque du Canada, qui tablaient sur une croissance de 1,5 %.
Le PIB réel par habitant a chuté de 0,4 % au cours du trimestre.
Les économistes qui réagissent aux derniers chiffres du PIB continuent d'être divisés sur la question de savoir si la Banque du Canada réduira son taux d'intérêt directeur d'un quart ou d'un demi-point de pourcentage lors de sa réunion du mois prochain.
Le directeur des affaires économiques de la TD, James Orlando, a écrit dans une note aux clients que même si la croissance a été inférieure aux prévisions de la banque centrale, «l'élan de l'économie devrait être une preuve suffisante pour que la (Banque du Canada) réduise le rythme des baisses».
Pour sa part, Andrew Grantham, économiste principal de la CIBC, a estimé que la croissance plus faible justifiait une réduction plus marquée des taux d'intérêt, «même si les chiffres de l'emploi de la semaine prochaine seront probablement plus importants pour prendre une décision définitive».
L'enquête sur la population active de novembre doit être publiée vendredi prochain.
Le rapport sur le PIB de Statistique Canada indique que la hausse des dépenses des ménages et du gouvernement a été en partie contrebalancée par une accumulation plus lente des stocks, une baisse des investissements en capital des entreprises et une baisse des exportations.
La croissance économique est restée faible au mois de septembre, le PIB réel ayant augmenté de 0,1 %. Une estimation préliminaire suggère que le même rythme de croissance timide a également été observé en octobre.
Malgré le ralentissement de la croissance, l'épargne nette des ménages a toutefois augmenté au troisième trimestre, le revenu disponible ayant augmenté deux fois plus vite que les dépenses.
Le rapport indique que les salaires élevés et les taux d'intérêt plus bas ont aidé à l'atteinte d'un sommet de trois ans du taux d'épargne des ménages au troisième trimestre, à 7,1 %.
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En comparaison, il était inférieur à 3 % à la fin de 2019.
«Cette accélération continue du taux d'épargne me suggère maintenant que les Canadiens continuent d'économiser de l'argent pour les renouvellements d'hypothèques à venir en 2025 et 2026», a affirmé Randall Bartlett, directeur principal de l'économie canadienne chez Desjardins, lors d'une entrevue.
Carolyn Rogers, première sous-gouverneure de la Banque du Canada, a souligné dans un discours prononcé plus tôt ce mois-ci que plus de quatre millions de prêts hypothécaires, soit environ 60 % de tous les prêts hypothécaires en vigueur, seront renouvelés au cours des deux prochaines années.
La plupart de ces emprunteurs devront probablement faire face à des augmentations importantes de leurs paiements, a-t-elle noté.
Le mois dernier, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a annoncé une réduction du taux directeur d'un demi-point de pourcentage en réponse au retour de l'inflation à l'objectif de 2 % de la banque centrale, mais a déclaré que l'ampleur de la prochaine réduction serait déterminée par les données économiques à venir.
Le taux directeur de la banque centrale est actuellement de 3,75 %.
L'inflation annuelle du Canada a rebondi à 2 % en octobre après être tombée à 1,6 % le mois précédent.
M. Bartlett a affirmé que malgré la faiblesse des détails du dernier rapport sur le PIB, la tendance à une révision importante à la hausse de la croissance pour cette période laisse croire qu'il y a moins de capacité inutilisée dans l'économie qu'on pourrait le croire.
«Nous pensons donc que cela renforce de manière très prononcée notre appel à une réduction de 25 points de base en décembre, par opposition à une réduction de 50 points de base», a dit M. Bartlett.