Début du contenu principal.
Le 6 décembre dernier, elle a été reconnue coupable d'incitation à troubler l'ordre public et d'avoir violé les règles sanitaires liées à la pandémie de COVID-19.
Un tribunal spécial du Myanmar, sous régime militaire, a reporté lundi sa décision concernant deux chefs d'accusation portés contre la dirigeante renversée Aung San Suu Kyi.
La cheffe politique est accusée d'avoir importé et eu en sa possession des appareils talkie-walkie sans avoir suivi les procédures officielles, a révélé sous couvert de l'anonymat un officier de justice bien au fait du dossier.
Ce procès qui se déroule dans la capitale Naypyitaw, fait partie d'une longue liste d'accusations déposées contre la lauréate du prix Nobel de la paix de 76 ans depuis que la junte militaire a chassé son parti du pouvoir le 1er février dernier. Son gouvernement élu a été renversé et les dirigeants de son parti de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) ont été arrêtés.
Le tribunal n'a donné aucune justification pour le report des décisions au 10 janvier selon notre source qui se doit d'être protégée par crainte de représailles des autorités militaires qui ont sévèrement restreint l'accès à l'information concernant les procédures contre Aung San Suu Kyi.
La LND a remporté les élections générales par une écrasante majorité, l'an dernier, mais les militaires ont prétendu que le processus avait été entaché d'importantes fraudes électorales, ce qui a été contesté par les observateurs indépendants.
Les partisans de la leader et des analystes politiques indépendants soutiennent que toutes les accusations portées contre elle sont de nature politique et visent à la discréditer pour justifier le coup d'État militaire et l'empêcher de reprendre sa place au pouvoir. Si elle est trouvée coupable de tous les chefs d'accusation auxquels elle fait face, Aung San Suu Kyi pourrait être condamnée à plus de 100 ans d'emprisonnement.
Le 6 décembre dernier, elle a été reconnue coupable d'incitation à troubler l'ordre public et d'avoir violé les règles sanitaires liées à la pandémie de COVID-19. Elle a reçu une peine de quatre ans de réclusion.
Dans les heures qui ont suivi l'annonce de cette sentence, le chef du gouvernement militaire, le général Min Aung Hlaing, avait réduit la sentence de moitié. Depuis, Mme Suu Kyi est détenue dans un lieu non divulgué et selon la télévision d'État, elle doit y écouler toute sa sentence.
Les audiences se déroulent à huis clos, sans médias ni public, et les procureurs ne font aucun commentaire. Les avocats de la défense, qui fournissaient des informations sur les procédures, se sont fait imposer un bâillon par la cour en octobre.
Les appareils émetteurs-récepteurs ont été saisis le 1er février, jour de l'arrestation de Mme Suu Kyi. Ils se trouvaient au portail avant de sa résidence et dans les quartiers de son équipe de sécurité.
Les avocats de la dirigeante ont plaidé que les appareils n'étaient pas en sa possession et qu'ils étaient utilisés de manière légitime pour aider à la coordination de sa sécurité. Le tribunal a refusé de laisser tomber les accusations.