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Il y a aujourd'hui 2,5 fois plus de survivantes que lors de la dernière mesure en 2007, a indiqué par voie de communiqué la chercheuse Amy Kirkham.
Le pourcentage de Canadiennes qui ont survécu à un cancer du sein a doublé depuis 15 ans, selon une nouvelle analyse réalisée à l'Université de Toronto, ce qui témoigne des progrès fulgurants réalisés dans le traitement de cette maladie au cours des dernières années.
Les chercheurs torontois indiquent dans le Journal of the National Comprehensive Cancer Network qu'environ 371 000 patientes ont reçu un diagnostic de cancer du sein entre 2007 et 2022, soit 2,1 % du nombre total de Canadiennes adultes en 2022. Quatre-vingt-six pour cent d'entre elles étaient toujours vivantes cette année.
Cela voudrait dire qu'il y a aujourd'hui 2,5 fois plus de survivantes que lors de la dernière mesure en 2007, a indiqué par voie de communiqué la chercheuse Amy Kirkham.
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On doit notamment cette amélioration au perfectionnement de la médecine personnalisée, a commenté le professeur Alain Nepveu, qui est entre autres chercheur à l'Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman de l'Université McGill.
«Autrefois, on traitait tout le monde de la même façon, a-t-il rappelé. On enlève la tumeur, puis le traitement classique, c'est de la radiothérapie et de la chimiothérapie. Mais avec l'avènement de ce qu'on appelle l'expression génique, on est capable de déterminer les profils d'expression génique dans les tumeurs du sein. On est capables de prédire qui est à risque et qui ne l'est pas».
Une telle approche permet d'éviter des traitements inutiles pour environ le tiers des patientes, a ajouté le professeur Nepveu, ce qui représente «un progrès énorme» puisque cela permet à ces patientes d'échapper aux effets secondaires indésirables de ces traitements, comme des cardiomyopathies.
L'analyse torontoise a d'ailleurs constaté que 2 % des femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein entre 2007 et 2021 seraient probablement hospitalisées pour une défaillance cardiaque ― engendrant, au-delà de l'impact sur leur santé, des coûts énormes et potentiellement inutiles pour le système.
À la liste des progrès réalisés dans le traitement du cancer du sein, poursuit le professeur Nepveu, on doit ajouter un perfectionnement de la radiothérapie qui permet de cibler la tumeur avec une précision inégalée; les traitements néoadjuvants qui permettent de faire fondre la tumeur avant une intervention chirurgicale; et l'immunothérapie qui envoie le système immunitaire attaquer et détruire la maladie.
«Quand j'ai commencé il y a 35 ans, on n'entendait jamais parler d'effets secondaires», a-t-il dit. «Aujourd'hui, on a une population de survivantes qui se plaignent des effets secondaires à long terme. Et ça, c'est un progrès».
Et même dans les cas où une guérison complète est peu probable, dit-il, passer d'une espérance de vie de trois ans à 15 ans, par exemple, représente une amélioration immense.
Les survivantes d'un cancer du sein représenteraient 1 % des Canadiennes âgées de 20 à 64 ans, et 5,4 % des Canadiennes de 65 ans et plus, précise l'analyse torontoise.