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Un nouveau guide, présenté mardi, prépare la table pour une potentielle baisse temporaire des niveaux de soins aux patients, si la situation dans les hôpitaux québécois continue à dégénérer à cause de la vague Omicron.
Avec la crise sanitaire, «nous sommes passés de l'objectif du risque 0 à celui de la réduction des méfaits», a souligné la présidente du Comité éthique COVID-19, la bioéthicienne Marie-Ève Bouthillier, à l'occasion d'un breffage technique sur le tout nouveau Guide de priorisation de gestion des hospitalisations de courte durée. Le guide servirait ainsi à s'assurer que tous les patients reçoivent des soins, même si ceux-ci devraient dans le futur être revus à la baisse.
Pour l'instant, les mesures qui sont prises concernent le désengorgement des hôpitaux, notamment en ce qui a trait aux «13 % de nos lits qui sont occupés par des patients en niveau de soins alternatifs», soit des gens qui attendent de pouvoir être transférés vers d'autres établissements, comme des CHSLD, a précisé la directrice générale adjointe aux services hospitaliers, au médicament et à la pertinence clinique du ministère de la Santé, Lucie Poitras.
Elle a aussi cité la création d'équipes de gestion des lits qui seraient chargées de décider si un patient est assez rétabli pour obtenir son congé de l'hôpital, au cas où le besoin se ferait sentir.
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Pour ce qui est d'une baisse des soins, «on espère tous ne jamais en venir là», a dit le président de l'Association des spécialistes en médecine interne du Québec, le Dr Hoang Duong, qui a aussi participé à la création du guide.
«Si on m'avait demandé un jour si je travaillerais sur un tel document, j'aurais dit jamais, c'est inconcevable», a-t-il souligné, rappelant la gravité et le caractère exceptionnel de la situation. «Nous n'avons pas pris cela à la légère.»
Selon lui, il existe quand même plusieurs alternatives à mettre en place avant de franchir ce seuil, comme «assouplir les règles d'isolement du personnel et des patients infectés» ou «faciliter le transfert des patients qui n'ont plus besoin de soins aigus».
Mme Bouthillier a aussi mentionné qu'il serait possible de solliciter l'aide des proches aidants pour «permettre aux professionnels de la santé de s'occuper des tâches un peu plus spécialisées». Cette approche est à l'opposé de celle de la première vague, où les proches aidants s'étaient vu refuser l'entrée en CHSLD.
Si, malgré tous les efforts, la baisse de l'intensité des soins s'avère nécessaire, un patient diabétique pourrait par exemple recevoir son congé de l'hôpital un peu plus tôt que prévu, alors que son taux de glycémie n'a pas encore tout à fait atteint un niveau parfait, ont expliqué les intervenants. À la place, le patient recevrait un rendez-vous dans les prochains jours pour un suivi de son médecin.