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Est-ce que ce démantèlement «majeur» aura un impact sur la violence par armes à feu dans le Grand Montréal? «On a sorti 21 armes à feu de la rue. On va recommencer demain. Un jour, on va voir la lumière.»
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé mercredi avoir saisi plus de 6,5 millions de comprimés d’une valeur approximative de 32,5 M$, 21 armes à feu, 500 kg de poudre d'amphétamines, six presses pour la fabrication de comprimés et plus de 300 000 $ en argent comptant dans plusieurs entrepôts du Grand Montréal et d’autres régions du Québec.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a participé à l’annonce pour appuyer sur le fait que ce réseau de production et de distribution d'amphétamines finançait les activités du crime organisé, notamment pour l’achat des armes à feu. Le démantèlement est donc un pas dans la bonne direction dans le combat de la Ville de Montréal contre la violence perpétrée par les gangs de rue, aux yeux de Mme Plante.
«On voit une perquisition historique, qui vient couper des revenus aux réseaux pour les achats d’armes à feu», a souligné la mairesse.
Est-ce que ce démantèlement «majeur» aura vraiment un impact sur la violence par armes à feu dans le Grand Montréal? «On a sorti 21 armes à feu de la rue. Ça n'arrive pas souvent. On va recommencer demain. Un jour, on va voir la lumière», a répondu le commandant Francis Renaud, assigné à la division du crime organisé du SPVM.
Le policier n'a pas mis ses lunettes roses lors de l'annonce. «Ce que vous avez sur la table aujourd’hui, c’est la part de la police pour assurer la sécurité de la population. […] Mais je ne peux pas vous assurer que ça ne se reproduira pas, a noté le commandant Renaud. Je sais que vous êtes tannés de l’entendre, mais la présence de la police est accrue.»
Je salue le travail du @SPVM, qui a réalisé une saisie record de stupéfiants (valeur de 32,5 M$) et de 21 armes à feu.
— Valérie Plante (@Val_Plante) May 25, 2022
280 agent-es ont mené cette opération sans précédent qui s’est attaqué aux revenus du crime organisé, à son pouvoir d’achat et à son accès aux armes. #polmtl pic.twitter.com/4HSnMiKc8r
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Le SPVM dit avoir commencé cette opération en septembre 2021. L’équipe Antigang a effectué 28 perquisitions à Saint-Léonard, à Boucherville, à Chambly, à Val-David, à Yamachiche, à Lanoraie, à Saint-Anne-des-Plaines, à Saint-Hubert, à Sainte-Thérèse et à Belœil. L’enquête policière a permis de découvrir que ce réseau majeur parvenait à écouler pour environ 5 M$ d’amphétamines par semaine à travers la province.
Huit arrestations ont été réalisées, mais aucun membre «officiel» de groupes du crime organisé n'a été arrêté.
«Sachez que les amphétamines sont en voie de dépasser la cocaïne. C’est une drogue considérée comme festive, ça la rend intéressante auprès de nos adolescents. Nous savons que les trafiquants sont connus pour les liens étroits avec les motards criminalisés, les Hells Angels», a dit le commandant Renaud.
Un total de 280 policiers participent à l’opération à Montréal, à Laval, dans les Laurentides, en Montérégie, au Centre-du-Québec et en Mauricie, selon le SPVM. D'ailleurs, le commandant Renaud a indiqué que les perquisitions ne sont pas terminées, mais devraient être complétées jeudi.
«Démanteler un réseau de production vient donner un dur coup au crime organisé. La lutte contre la violence armée, le SPVM en fait son problème numéro un» - Sophie Roy, directrice par intérim du SPVM
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