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Plusieurs joueurs importants comme Ubisoft, Warner Bros. Games et Behaviour Interactif, possèdent des locaux à Montréal, ce qui a permis à la métropole d'être reconnue pour son secteur du jeu vidéo depuis près de 30 ans.
Montréal s'est forgé au fil du temps une réputation de plaque tournante du jeu vidéo, mais ce secteur doit maintenant s'adapter en raison d'un nouveau défi: la pénurie de main-d'œuvre.
Plusieurs joueurs importants comme Ubisoft, Warner Bros. Games et Behaviour Interactif, possèdent des locaux à Montréal, ce qui a permis à la métropole d'être reconnue pour son secteur du jeu vidéo depuis près de 30 ans.
Au moins 14 000 personnes, réparties dans 280 studios, travaillent dans ce domaine dans l'ensemble de la province, selon le directeur des communications de La Guilde du jeu vidéo du Québec, Émilien Roscanu.
La relation particulière entre Montréal et les jeux vidéo a réellement commencé en 1997, lorsqu'Ubisoft s'est installée dans le Mile-End, où ses bureaux se trouvent toujours. L'année précédente, le Québec avait instauré son crédit d'impôt remboursable pour la production de contenus multimédias, dont les jeux vidéo.
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Encore aujourd'hui, de nombreux studios s'installent à Montréal, car la ville possède désormais la plus forte concentration d'entreprises internationales de jeux vidéo au monde, explique M. Roscanu.
Mais cette popularité s'accompagne d'un nouveau défi: recruter et retenir des employés qualifiés. Tout indique qu'il y aura une pénurie de développeurs de jeux vidéo au cours des 10 prochaines années, notamment en raison de l'expansion continuelle de ce secteur et des départs à la retraite, selon des données du gouvernement fédéral.
Le recrutement est toujours un élément clé pour les entreprises, mais c'est surtout la rétention du personnel qui a longtemps été le talon d'Achille de ce secteur réputé pour ses conditions de travail parfois difficiles en raison d'une lourde charge de travail.
«Les jeunes arrivent avec beaucoup d'énergie et d'enthousiasme, mais on voit souvent que lorsqu'ils commencent à avoir des enfants, ils choisissent de changer de domaine», constate le professeur en conception de jeux et environnements virtuels à l'Université Concordia Jonathan Lessard.
Dans les périodes qui précèdent les dates limites pour terminer des projets, les employés de ce secteur doivent souvent travailler pendant de nombreuses heures consécutives, ce que les gens du milieu appellent le `crunch'.
Ces périodes de travail ont d'ailleurs marqué Chris Ferriera lors de son arrivée chez Electronic Arts au début des années 2000, lui qui affirme qu'il «vivait littéralement sous (son) bureau» à certains moments.
«C'était dans une période de ma vie où je pouvais me permettre de le faire, et j'ai aimé ça», souligne celui qui est aujourd'hui vice-président création chez Behaviour Interactif.
Malgré tout, le secteur semble évoluer afin de mieux communiquer ce que représente le «crunch». Harry Marshall, qui étudie la conception de jeux vidéo au Collège LaSalle, mentionne qu'on l'a encouragé à poser des questions sur ces périodes charnières afin de mieux comprendre comment fonctionnent les entreprises.
«Il est vraiment important de traiter les employés correctement lorsqu'il s'agit de périodes critiques, car c'est quelque chose qui peut vous détruire. Il faut être prudent avec ça», rappelle M. Marshall.
Le professeur Lessard, de l'Université Concordia, a observé une amélioration de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée dans le secteur depuis la «crise des ressources humaines de 2020», lorsque des accusations de culture de travail toxique et de harcèlement chez Ubisoft ont entraîné un remaniement de ses cadres, y compris le départ du président de la division canadienne de l'entreprise.
Les entreprises et les établissements d'enseignement ont d'ailleurs collaboré pour faciliter la transition vers le marché du travail. Les étudiants peuvent notamment participer à des événements de réseautage et à des sommets tout au long de l'année pour entrer en contact avec des entreprises.
«Avec le Fonds des médias du Canada et Ubisoft qui est une sorte de pivot, Montréal reste un très bon endroit pour les petits studios en raison du talent qui est attiré ici, selon Shaheen Dottridge, étudiante en conception de jeux au Collège LaSalle. Montréal est un endroit vraiment intéressant pour décrocher des occasions.»