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Les annulations, les retards et la crainte d'une exposition à la COVID-19 ont provoqué une augmentation de la demande pour les vols privés.
Le secteur du transport aérien privé a pris un envol au cours de la pandémie. Si les transporteurs aériens conventionnels ont éprouvé bien des difficultés depuis mars 2020, les vols d'affaires ont grimpé de 23 % aux États-Unis et de 53 % en Europe au cours du dernier trimestre, par rapport à la même période de l'année précédente, selon les données de la U.S. Federal Aviation Administration et d'Eurocontrol.
Et cette escalade s'inscrit dans la foulée des fortes augmentations de 2021.
Les annulations, les retards et la crainte d'une exposition à la COVID-19 ont provoqué une augmentation de la demande pour les vols privés.
Autre facteur: l'accumulation de la richesse parmi les ultra-riches. Selon un rapport d'Oxfam international, en janvier 2022, la fortune cumulative des 2755 milliardaires que compte la planète s'est accrue de 5 billions $
Un exemple de ces entreprises qui ont connu un grand essor pendant la pandémie: FlyGTA, établie à Toronto.
«Après la pandémie, nos résultats se sont améliorés à tous les chapitres, souligne son chef de la direction et co-propriétaire, Chris Nowrouzi. Et nous avons constaté que les familles étaient la principale source de cette augmentation.»
FlyGTA compte au cours de la prochaine année plus que doubler sa flotte de sept appareils. L'entreprise dessert plus de 20 destinations, près de la moitié en Floride ou dans les Caraïbes.
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Ce goût du luxe a aussi alimenté l'appétit pour les appareils d'occasion. Mais le nombre d'avions d'occasion à vendre ne représentait à la fin de février que 3,1 % de la flotte mondiale, son plus faible taux en plus de 25 ans. Lancer de nouveaux produits est une option plus favorable, ce qui cadre bien dans les plans des constructeurs spécialisés comme Bombardier.
Au cours des trois premiers mois de l'année, Bombardier a ajouté l'équivalent de 1,3 milliard $US à son carnet de commandes pour atteindre 13,5 milliards $US. Les activités de l'aviation d'affaires dépassent les niveaux de 2019, soulignait Chris Murray, un analyste chez ATB Capital Markets dans une notice transmise à ses clients le mois dernier.
En même temps, la part des compagnies aériennes dans les vols de haut de gamme est passée de 90 % à 80 % depuis l'arrivée de la pandémie, selon le directeur général d'Alton Aviation Consultancy, Umang Gupta.
«C'est une niche très particulière, dit John Gradek, un expert de l'Université McGill. Mais elle semble descendre l'échelle des revenus. Il y a plus d'options. Si on réserve un siège en classe affaire sur Air Canada pour un vol Toronto-Vancouver, cela peut coûter de 3000 à 4000 $. En réunissant six ou sept copains, c'est moins cher de prendre un vol privé qu'un vol sur une compagnie commerciale.»
Mais quelques nuages noirs se profilent à l'horizon.
Le prix du carburant, par exemple.
«Et le facteur Greta Thunberg est toujours présent», souligne M. Gradek. Les gens sont de plus en plus conscients de l'empreinte carbone d'un vol en avion. Ils ressentent une certaine «flygskam», l'expression suédoise pour la honte de prendre l'avion. À cause de tout cela, les voyageurs potentiels y pensent par deux fois avant de réserver un billet d'avion, explique-t-il.
Toutefois, avec la pandémie et le chaos régnant dans les aéroports, le recours au privé peut sembler facile à défendre rationnellement, note un ancien cadre d'Air Canada, Duncan Dee.
«Pour ceux qui peuvent se l'offrir, les très riches et les clients commerciaux, cela devient une solution très justifiable.»