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«Les policiers ont refusé l’entente à 59,38%, et ce, avec un taux de participation de 90,08%.»
Coup de théâtre: les policiers syndiqués de la Sûreté du Québec (SQ) ont rejeté une augmentation de 21% de salaire sur cinq ans au moment d'entériner l'entente de principe, a-t-il été annoncé vendredi. La nouvelle convention collective affectant 5700 patrouilleurs et enquêteurs ne peut donc pas entrer en vigueur.
Un vote électronique s’est déroulé au cours des derniers jours. L’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ) annonce que l'offre a été refusée par les membres. «Les policiers ont refusé l’entente à 59,38%, et ce, avec un taux de participation de 90,08%», est-il écrit dans un communiqué.
L’augmentation de salaire des policiers offerte par le Conseil du Trésor et pour lequel il y avait une entente de principe depuis juillet dernier incluait un rattrapage salarial de 4%. Il y avait aussi une «prime nationale» liée au niveau d’intervention des agents – le plus haut de la province –, aux particularités des fonctions et aux responsabilités des policiers, à leur portée d’intervention et à la durée de leurs déplacements.
L’augmentation rétroactive devait se décliner avec des ajustements totalisant 5% d’augmentation en 2022, 3% en 2023, 7% en 2024, 3% en 2025 et 3% en 2026.
Pour les policiers représentés par l’APPQ, «ce refus par les membres s’explique, entre autres, par un contexte inflationniste et de montée des taux d’intérêt».
L’APPQ refuse toute demande d’information en lien avec la situation. Au cabinet du ministre des Finances, Eric Girard, qui a été mandaté pour les négociations, on exprime de «l'étonnement» et de la «déception», mais il n'y aura pas d'autres commentaires «pour le moment», a indiqué la porte-parole Claudia Loupret.
Le salaire d’entrée devait être majoré de 3% et la SQ devait activer un processus de rétention en patrouille avec une augmentation de 1,5%.
La SQ devait en outre reconnaître les années d’expérience permanente des agents municipaux s’ils transfèrent vers le corps national de police, selon ce qu'a appris Noovo Info.
Les négociations avaient commencé en octobre 2021. Le contrat de travail des membres de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec (APPQ) est venu à échéance en mars 2022. L’été dernier, des ententes de principe avaient été conclues au bout de négociations difficiles; l’objectif était de régler le dossier avant l’expiration de la convention collective précédente.
Outre l’aspect monétaire, le manque d’effectif et les heures supplémentaires obligatoires, les difficultés d’attraction et de rétention du personnel, la formation jugée déficiente par l’APPQ et le sujet de la santé psychologique des policiers ont également été à l’agenda des négociations. C'est d'ailleurs la question du temps supplémentaire qui achopperait encore, selon ce qu'a appris Noovo Info.
Selon l'APPQ, de nouvelles dispositions au contrat de travail permettraient une flexibilité accrue afin de maximiser la performance du corps policier et de réduire le travail en heures supplémentaires obligatoire.
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