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Selon les défenseurs des droits de l'homme, la demande de services d'interprétation a augmenté de 350 % depuis 2016.
Le Québec a désespérément besoin d'interprètes en langue des signes, tant en français qu'en anglais.
Il n'y a actuellement qu'environ 250 interprètes dans la province, mais les défenseurs des droits de l'homme affirment qu'il en faudrait le double pour répondre à la demande.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Si nous ne disposons pas d'un bassin d'interprètes pour alimenter le système, celui-ci sera toujours déficitaire», a déclaré Cynthia Benoit, du Service d'Interprétation Visuel et Tactile (SIVET).
SIVET est un organisme à but non lucratif qui recrute et place des interprètes en langue des signes pour les services de santé et les services publics.
Mme Benoit est sourde et travaille avec un interprète. Elle explique que le manque d'interprètes a un impact considérable sur les personnes sourdes, en particulier lorsqu'elles doivent se rendre à l'école ou chez le médecin. «Le médecin ne peut pas tout expliquer clairement au patient. Par exemple, les conséquences du diagnostic ou du traitement. Cela affecte non seulement la personne sourde, mais aussi le professionnel de la santé qui essaie simplement de faire son travail», a-t-elle dit à CTV News.
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Selon les défenseurs des droits de l'homme, la demande de services d'interprétation a augmenté de 350 % depuis 2016 grâce au service de relais vidéo. Ce service permet aux personnes malentendantes d'utiliser le langage des signes pour communiquer par téléphone. «Il est devenu disponible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Il faut donc de plus en plus d'interprètes prêts à répondre à l'appel et à traduire», a déclaré Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l'enseignement supérieur.
Mme Fontaine est la présidente d'un syndicat représentant les interprètes travaillant dans les cégeps et les universités. Sur les quelque 150 membres du syndicat, un seul pratique la langue des signes américaine (ASL) et il doit bientôt prendre sa retraite.
Selon M. Fontaine, la pénurie est catastrophique du côté anglais. Il n'y a qu'environ sept interprètes ASL à temps plein dans toute la province. «La communauté sourde anglophone ne pourra pas bénéficier de services de qualité, de services professionnels, et elle ne pourra pas réussir à l'école, dans les collèges et les universités», a déclaré Mme Fontaine.
Elle affirme qu'aucun cours de langue des signes américaine n'est offert au Québec et que l'interprétation en langue des signes québécoise n'est pas largement promue en tant que carrière.
Mme Benoit estime que la langue des signes doit être enseignée à un plus jeune âge, peut-être dès l'école secondaire. «Commencer à enseigner la langue des signes à ce moment-là pour que les étudiants puissent s'intéresser à la profession d'interprète», a déclaré Mme Benoit. Cette formation est nécessaire pour que toutes les personnes sourdes puissent bénéficier des services dont elles ont besoin et qu'elles sont légalement tenues d'obtenir, quelle que soit la langue qu'elles parlent.
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